Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 23 avril 2025

© Site officiel de la présidence ukrainienne Aujourd'hui en Europe - 23 avril 2025
© Site officiel de la présidence ukrainienne

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme

  • Trêve pascale: violation du cessez-le-feu.
  • Quelques nouvelles du Vatican.
  • Une Union Européenne plus attrayante face aux Etats Unis de Donald Trump.

Bonjour Assia, on commence ce journal sur le constat d’un cessez-le-feu pascal qui n’a quasiment pas été respecté en Ukraine, alors même que de nouvelles discussions s’ouvrent à Londres pour tenter de relancer les efforts diplomatiques.

Oui, décrétée samedi dernier par le Kremlin, la trêve devait durer du 19 avril à 18h jusqu’à minuit le lundi 21. Mais sur le terrain, les combats n’ont jamais vraiment cessé. « L’armée russe a violé le cessez-le-feu près de 3000 fois », a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le ministère russe de la Défense, lui, accuse les forces ukrainiennes d’avoir mené 1000 attaques. Une guerre des chiffres qui illustre une réalité simple : la trêve n’a simplement pas eu lieu.

Une trêve fantôme qui apparaît pour beaucoup comme une stratégie d’usure de la part de la Russie.

Oui, en effet, pour Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, cette trêve n’était qu’un écran de fumée. Selon elle, cette initiative n’avait d’autre but que d’éviter que le président américain Donald Trump, je cite, « ne perde patience ». Une manière pour Moscou de gagner du temps, sans rien céder sur le fond.

Une stratégie bien rodée qui s’inscrit, il semblerait, dans un schéma désormais familier aux européens. En effet, il y a quelques semaines déjà un premier cessez-le-feu censé épargner les infrastructures énergétiques, n’avait pas non plus été respecté. 

En effet, deux mois après le début des pourparlers entre la Maison Blanche, Kiev et le Kremlin, les progrès semblent particulièrement ténus. Comme on a pu le constater ce jeudi 17 avril, lors d’une réunion qui s’est tenue à Paris réunissant Ukrainiens, Américains, Français et Britanniques.

Oui, et après avoir joué cavalier seul et avoir été absente des nombreuses discussions de la coalition des volontaires ces dernières semaines, l'administration américaine s’est associée aux dernières discussions avec les Européens la semaine dernière. Un nouveau rendez-vous est prévu ce mercredi 23 avril à Londres entre Ukrainiens, Américains et Européens. Le président ukrainien espère y obtenir, je cite, une “réponse claire” de la Russie en faveur d’un “cessez-le-feu sans condition”. 

Vendredi 18 avril dernier, face à cette absence d’avancées, Donald Trump, qui avait annoncé être capable d’amener les parties à la paix en 24 h n’a pas caché son agacement. Les États-Unis sont « prêts à passer à autre chose très bientôt » si aucun accord pour mettre fin au conflit en Ukraine n’est trouvé, a-t-il ainsi affirmé. 

Ce dernier a promis ce mardi 22 avril qu'il présenterait très prochainement le plan de paix américain.

Oui, mais rien de concret pour l’instant. Un haut responsable américain a toutefois évoqué au New York Post que le plan de paix pourrait peut-être inclure l’envoi possible de forces européennes en Ukraine. Une hypothèse qui hérisse déjà le Kremlin, qui met en garde contre, je cite, toute précipitation dans les négociations.

Les spéculations vont donc bon train concernant le contenu du plan de paix de Donald Trump et certains aspects de ce plan inquiètent particulièrement les Ukrainiens. 

D’après le Wall Street Journal, la Maison Blanche attendrait d’importantes concessions de la part de Kiev, notamment la reconnaissance du contrôle de la Russie sur la Crimée, occupée depuis 2014 par les forces du Kremlin. 

On poursuit ce journal en revenant sur les suites de l’annonce du décès du Pape François ce lundi 21 avril. Le souverain pontife s’est éteint le jour de Pâques à la suite d’un AVC. 

Oui, et pour la première fois depuis le décès du chef de l’Église catholique, les cardinaux se sont réunis ce mardi au vu de planifier les funérailles du Pape annoncées pour samedi. Des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées devraient être présents. Les présidents Donald Trump, Emmanuel Macron, et Volodymyr Zelensky assisteront notamment aux funérailles à la suite desquelles le corps du chef de l’Eglise sera inhumé à la Basilique Sainte-Marie-Majeure conformément à sa volonté. 

Et Assia, ce décès a ému la communauté internationale qui s’est exprimée, au-delà, parfois, de claires divergences idéologiques. 

Effectivement, la présidente de la Commission européenne, a ainsi déclaré je cite : « Le monde pleure la disparition du pape François. Il a inspiré des millions de personnes, bien au-delà de l’Eglise catholique, par son humilité et son amour si pur pour les plus démunis ». 

En Italie, ce sont cinq jours de deuil national qui ont été décrétés par le gouvernement de droite consevateur au pouvoir. Rappelons le, les extrêmes droites européennes ont pourtant toujours affiché une distance claire avec la position du Pape François, jugée trop progressiste,  notamment pour son combat pour la dignité des migrants. 

En France le président du parti d'extrême (RN) Jordan Bardella l’avait par exemple critiqué en affirmant en 2023, que le Pape “ne pense jamais aux sociétés européennes qui subissent les conséquences de l’immigration massive”.

Enfin sa mort a particulièrement résonné en terre palestinienne.

Oui, le Pape François appelait chaque soir à 20h le curé de l'Église de la Sainte Famille à  Gaza, la seule encore debout dans l’enclave, et a plaidé de son vivant pour la paix en Palestine. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a ainsi regretté la perte d’« un ami fidèle du peuple palestinien ».

On clôture ce journal par le contexte actuel que résume Dominique Méda, professeure de sociologie dans le journal Le Monde,  par ces mots je cite : “Devant la sidérante volte-face du président américain, l’Europe apparaît soudainement comme une présence familière et rassurante”.

Oui et pour cause Isaline, depuis le début de la présidence de Donald Trump aux Etats Unis plusieurs pays se tournent vers l’Union européenne. Le député conservateur britannique Andrew Griffith a ainsi déclaré dans une tribune du 19 avril publiée par The Telegraph  “Keir Starmer veut rejoindre l’UE par la porte de derrière”. La formule est forte mais les britanniques sont loin d’être les seuls à envisager un rapprochement avec l’UE. 

Bien que 43 % des Norvégiens restent opposés à l’adhésion à l’UE, le débat s’intensifie à l’approche des élections en septembre. Oslo a déjà un pied dans l’UE étant membre de l’EEE et de Schengen, et fait partie de la « coalition des volontaires » qui vise à réarmer l’Europe. 

Actuellement Assia, c’est bien l’Islande qui paraît la plus proche de l’Union. Alors qu’elle avait retiré sa candidature à l’UE il y a dix ans, l’île nordique prévoit d’organiser en 2027 un nouveau référendum sur une adhésion 

Oui et selon un sondage réalisé en janvier, 45 % de la population serait favorable à l’adhésion, 35 % s’y opposant.  Du côté du Parlement européen, Valérie Hayer, la présidente du groupe Renew  avait déclaré en février : “Compte tenu de leur importance géopolitique croissante, le Groenland et l’Islande sont des alliés essentiels, et leur avenir doit être étroitement lié à celui de l’Europe». 

Un journal d'Assia Patel et Isaline Feller