Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 12 avril

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 12 avril

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Après sa visite en Chine, Emmanuel Macron suscite de nouveau l’incompréhension chez les alliés de la France.

- Irlande du Nord : 25 ans après l’accord de paix du Vendredi Saint.

- Turquie : le parti prokurde d’opposition pourrait être bannie un mois avant le scrutin présidentiel prévu le 14 mai.

Bonjour à toutes et tous. Commençons ce journal en revenant sur la visite d’Emmanuel Macron en Chine. Les déclarations du président français sur “l’autonomie stratégique” européenne et sur Taiwan ont provoqué l’inquiétude de Taipei et ont choqué les États-Unis et de nombreux pays européens.

Le grand risque pour l’Europe serait de se retrouver entraînée dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique,” c’est la phrase qu’a prononcé le président français à bord du vol présidentiel entre Pékin et Canton, dans le sud de la Chine. Une déclaration qui a entraîné de vives réactions chez les alliés de la France puisqu’en ce moment même des exercices militaires sont menés par l’armée chinoise dans le détroit de Taiwan. Pour rappel, Pékin a menacé à plusieurs reprises d’envahir l’île ces dernières années. 

D’ailleurs, Xi Jinping et le Parti communiste chinois ont soutenu avec enthousiasme le concept d'autonomie stratégique d’Emmanuel Macron.

Absolument, les responsables chinois y font constamment référence dans leurs relations avec les pays européens. Et pour cause, les dirigeants du parti et les théoriciens de Pékin sont convaincus que l'Occident est en déclin, que la Chine est en pleine ascension, et que l'affaiblissement des relations transatlantiques contribuera à accélérer cette tendance. 

Pour beaucoup, Emmanuel Macron “sape l'engagement pris depuis des décennies par la communauté internationale de maintenir la paix à travers le détroit de Taïwan".

Absolument et les réactions ont été similaires de l’autre côté de l’Atlantique. Mike Gallagher, président républicain de la commission spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis sur le Parti communiste chinois, a qualifiés ces propos d'"embarrassants" et de "honteux", tandis que Norbert Röttgen, député chrétien-démocrate allemand et ancien chef de la commission des affaires étrangères du Bundestag, a tweeté qu’Emmanuel Macron avait "réussi à transformer son voyage en Chine en un désastre pour l'Europe en matière de politique étrangère".

Continuons ce tour de l’actualité en revenant sur l’anniversaire des 25 ans de l’accord de paix du Vendredi Saint nord-irlandais. 

Signé à Belfast le 10 avril 1998, l'accord du Vendredi saint est considéré comme l'un des accords de paix les plus importants de la fin du XXe siècle en Europe, cherchant à mettre fin à trois décennies de conflits sectaires qui ont tué plus de 3 600 personnes. Les républicains, favorables à une réunification avec l’Irlande et les unionistes, attachés au maintien au sein du Royaume-uni, ont signé cet accord après d’intenses négociations impliquant Londres, Dublin et Washington. À la suite de cet accord de paix, les groupes paramilitaires ont été désarmés, la frontière militaire démantelée et les troupes britanniques sont parties.

Depuis lors, l’anniversaire est commémoré chaque année en Irlande du Nord mais la paix reste encore très fragile notamment suite au Brexit. 

Exactement, les institutions locales, mises sur pied suite à l’accord et censées apaiser les communautés et qui regroupent les deux frères ennemis de la politique irlandaise DUP et Sinn Fein, sont paralysées depuis plus d’un an en raison de désaccords liés aux conséquences du Brexit. Ce protocole nord irlandais laborieusement négocié entre Londres et Bruxelles et qui vise à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du nord et l’Irlande du sud n’aura pas été abandonné.

À l’occasion du 25ème, de nombreuses personnalités sont attendues cette semaine dont le président américain Joe Biden.

Absolument, c’est un symbole fort puisque le président américain est catholique et a des origines irlandaises. Il sera accueilli sur le tarmac par le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Joe Biden va profiter de sa visite pour “marquer les progrès considérables accomplis depuis la signature de l’accord” et rappeler “l’implication des Etats-Unis dans les négociations qui avaient amené à la paix".

Terminons ce tour de l’actualité en nous dirigeant en Turquie où le parti prokurde pourrait être banni un mois avant le scrutin présidentiel prévu le 14 mai. 

En effet, la procédure d’interdiction lancée contre le Parti démocratique des peuples (HDP), la troisième force électorale du pays, s’est poursuivie devant la Cour constitutionnelle mardi 11 avril. Une histoire qui se répète puisqu'elle risque de rejoindre la liste des sept formations prokurdes interdites ou auto dissoutes depuis 1990. Pour cause, cette formation de l’opposition, de gauche et prokurde est accusée par Ankara d’être liée “de façon organique au terrorisme”, soit au Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, en guerre contre l’État turc. 

Si l’interdiction du Parti démocratique des peuples aboutit, les membres de cette formation ont prévu de soutenir l’émergence d’une autre force politique, celui du Parti de la gauche verte.

Oui la candidature de ce parti a été validée par les instances électorales. Le député et coprésident du HDP, Mithat Sancar, explique qu’“à chaque fermeture il y a un regain électoral en notre faveur”. Il ajoute: “les cercles du pouvoir savent que leurs méthodes coercitives et de criminalisation du mouvement ne résolvent rien, bien au contraire, et pourtant ils persistent et cherchent à gagner du temps, par tous les moyens”. Selon des sondages de l’Institut Rwest, entre 80% et 90% des électeurs kurdes affirment qu’ils feront ce que le leader du mouvement préconisera. 

Merci à toutes et tous pour votre attention !