Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 26 avril

Aujourd'hui en Europe - Mardi 26 avril

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Conflit en Ukraine : le secrétaire général de l'ONU en mission à Moscou et Kiev
  • Accord "historique" sur les services numériques
  • Tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo

Conflit en Ukraine : le secrétaire général de l'ONU en mission à Moscou et Kiev

Revenons ensemble sur la situation en Ukraine. Alors que le conflit fait rage depuis plus de deux mois dans le pays, le secrétaire général de l’ONU entame une mission à Moscou et à Kiev. Un voyage largement critiqué par les officiels ukrainiens.

La semaine dernière le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a annoncé sa volonté de rencontrer le président Vladimir Poutine dans les jours à venir. Une décision qui fait grincer des dents le gouvernement ukrainien. Dimanche dernier, un des adjoints au président Volodymyr Zelensky a ainsi déclaré dans une interview à NBC que le Secrétaire général de l’ONU n’était pas en droit de parler au nom du peuple ukrainien. Il expliquait, je cite : “Ce n'est pas une bonne idée de se rendre à Moscou. [...] Tous les pourparlers de paix sont bons s'ils se terminent par un résultat. [Mais] je doute vraiment que ces pourparlers  organisés par le secrétaire général de l'ONU aboutissent à un quelconque résultat".

Quelles sont les demandes du gouvernement ukrainien à l’ONU ?

Eh bien, le président Volodymyr Zelensky et son équipe appellent à des réformes au sein même de l’ONU. L’adjoint au cabinet présidentiel a accusé l’organisation internationale d’être “à la traîne en terme de soutien humanitaire à (son) pays” et demande au secrétaire général de commencer son voyage diplomatique en Ukraine, pays agressé, et non pas à Moscou, comme prévu.

Du côté de Bruxelles, les sanctions à l’encontre de la Russie se multiplient. 

Effectivement Thomas, l’Union européenne prépare actuellement un nouveau train de sanctions. Ces mesures doivent accroître la pression économique exercée sur le Kremlin et ébranler sa capacité à financer l’invasion de l’Ukraine. C’est pourquoi, le Conseil de l’UE a d’ores et déjà interdit les importations de charbon en direction des États membres, une interdiction qui pourrait bientôt concerner les importations de pétrole russe. Une décision majeure puisque la Russie représente le deuxième exportateur de pétrole de l'UE. 

Les Etats membres appellent également Bruxelles à davantage de soutien pour l’accueil des plus de 5 millions de réfugiés ukrainiens. 

Oui, la Pologne a notamment vu passer plus de 3 millions d’Ukraniens par ses frontières, dont 2 millions encore dans le pays. Pour héberger et soutenir cette population, le logement chez l’habitant a par exemple pris énormément d’ampleur. Néanmoins, deux mois après le début du conflit, d’importants signes de fatigue se font sentir chez les bénévoles et les représentants de la société civile, comme le confirme Anna Dabrowska, coordinatrice du Comité social d’aide à l’Ukraine de la ville de Lublin : « Les gens sont exténués. L’empathie fatigue. Nos bénévoles bénéficient de soutien psychologique. C’est d’autant plus désolant que, sans eux, tout le système s’écroule. »

Accord "historique" sur les services numériques

Continuons notre journal en nous rendant à Bruxelles. Samedi dernier, un accord a été trouvé entre les différentes institutions européennes au sujet du règlement sur les services numériques, ou DSA. Un accord qualifié d’historique par la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen. Quel est l’objectif de cette nouvelle législation ? 

Eh bien pour la première fois les eurodéputés ont approuvé l’établissement d’un marché unique des services numériques. Concrètement, cette nouvelle réglementation vise à mieux protéger les consommateurs et leurs droits en ligne, tout en favorisant l’innovation, la croissance et la compétitivité des entreprises numériques au sein du marché unique européen. 

Un paquet législatif très attendu, notamment pour lutter contre les abus de certaines entreprises. 

En effet, les eurodéputés ont notamment milité pour l’interdiction des publicités ciblées sur le net. Une demande qui a abouti à un compromis qui interdit le ciblage des mineurs en ligne. Les membres de la Commission LIBE, ont également réussi à faire adopter plusieurs amendements concernant l’anonymat en ligne. Ces dispositions exigent dorénavant que les plateformes permettent aux utilisateurs d’utiliser des services de manière anonyme. 

Autre objectif de la législation sur les services numériques : le contrôle et la surveillance des plateformes en ligne.

Effectivement Thomas, la nouvelle législation européenne met dorénavant en place un cadre clair concernant la responsabilité des plateformes quant aux contenus publiés en ligne. Une réglementation qui doit notamment aider à lutter contre les discours haineux propagés sur le net. À ce sujet d’ailleurs, le réseau social twitter a été épinglé jeudi dernier par la justice française concernant sa réponse aux discours de haine. La justice s’est rangée auprès des quatre associations françaises qui avaient assigné l’entreprise en justice en mai dernier, considérant que Twitter n’était pas assez réactif face aux signalements de ce type de discours.

Tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo

Concluons ce journal en nous intéressant aux tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo, ancienne province de Serbie devenue indépendante à la suite d’un violent conflit. Les affrontements entre serbes et kosovars qui ont pris fin en 1999 ont laissé place à la construction complexe de l’État et la relation entre Belgrade et Pristina reste très tendue.

En effet, depuis septembre, la population habitant la zone nord du Kosovo proteste contre la décision du gouvernement central d’interdire l’entrée sur son territoire de véhicules munis de plaques d’immatriculation serbes. En effet, les autorités centrales à Pristina demandent désormais aux automobilistes Serbes de systématiquement adopter une plaque d’immatriculation provisoire du Kosovo pour entrer dans le pays. Un climat diplomatique tendu puisque du point de vue de Belgrade les plaques d’immatriculation du Kosovo reconnaissent son statut de nation indépendante, qu’elle nie depuis 2008. 

Afin d’atténuer les tensions, le représentant spécial de l’UE pour le dialogue entre Belgrade et Pristina était présent sur place. Mais aucun accord n’a pu être conclu entre les parties. 

Effectivement, le Kosovo et la Serbie n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la question des plaques d’immatriculation  après l’expiration du délai le jeudi 21 avril. Un régime d'autocollants restera donc en place jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée par les dirigeants des deux pays — le président Aleksandar Vučić et le Premier ministre Albin Kurti.

Laura Léger - Thomas Kox

Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici