L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Manifestations en Serbie
- Sommet des leaders de l'extrême-droite européenne à Varsovie
- Les pays membres de l'UE vers une mission diplomatique en Afghanistan
- Une nouvelle apparence pour nos billets de banque d'ici 2024
Manifestations en Serbie contre des lois nuisant à la situation écologique du pays
Débutons ce journal en nous rendant en Serbie alors que le pays est le théâtre de manifestations depuis plusieurs semaines. Samedi dernier, des milliers de manifestants ont protesté dans plusieurs villes du pays, contre deux projets de lois qui pourraient permettre aux entreprises étrangères d’exploiter les ressources minières locales. Une perspective qui inquiète la population serbe.
Effectivement des milliers de personnes ont bloqué les routes de Serbie samedi dernier pour protester contre ce projet du gouvernement. A l’ouest du pays notamment, les autorités serbes se sont montrées prêtes à céder la vallée de Jadar au géant minier anglo-australien Rio Tinto, afin d’en extraire du lithium. Un métal très prisé, qui sert par exemple à la fabrication de voitures électriques et de téléphones Android. Une exploitation qui pourrait représenter une manne financière pour le pays, comme le vante l’industriel Rio Tinto, à coup de spots publicitaires à la télévision nationale.
Un projet qui pourrait cependant avoir de lourdes conséquences écologiques dans la région.
Oui, la préservation de l’environnement est au cœur des préoccupations des manifestants. "La raison [de notre manifestation] est de protéger notre terre, notre eau et notre air”, a déclaré samedi dernier un étudiant à Belgrade. Bien que Rio Tinto ai promis de respecter toutes les normes environnementales nationales et européennes, les écologistes affirment que ce projet de mine de lithium polluerait de manière irréversible l'eau potable de la région. En effet l’exploitation du lithium nécessite une quantité massive d’acide sulfurique qui, selon les experts, fragiliserait grandement les écosystèmes.
Face au mécontentement des citoyens du pays, quelle est la réaction du gouvernement serbe ?
Eh bien, pour le moment, le président Alekansdar Vucic ne semble pas vouloir faire marche arrière. Il a d’ailleurs publié dans la foulée des manifestations, une photo d’un village où Rio Tinto a d’ores et déjà acheté des terrains pour son futur projet d’exploitation du lithium. Un projet subordonné à l’adoption des deux projets de lois du gouvernement serbe qui doivent passer par un référendum national dans les semaines à venir.
Sommet des leaders de l'extrême-droite européenne à Varsovie
Continuons cette édition en évoquant le récent sommet, samedi dernier à Varsovie, d'une partie des leaders de l’extrême-droite européenne. En tête d’affiche, on retrouve le Premier ministre hongrois Viktor Orban, la candidate à l’élection présidentielle française Marine Le Pen, et le président du parti conservateur polonais Jarosław Kaczyński. Dans quel but un tel sommet a-t-il été organisé par les partis nationalistes européens ?
Eh bien, la réunion des leaders européens d’extrême-droite ce week-end ont poussé certains observateurs à y voir une tentative de coalition à l’échelle européenne. Actuellement deux des groupes les plus conservateurs du Parlement européen, Identité et Démocratie (ID) et les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) sont en cinquième et sixième position dans le classement de l’assemblée. Ensemble ils passeraient à la troisième place. Un tel bond signifierait plus d'argent, plus de temps de parole et plus de poids politique à Bruxelles
Pourtant, une alliance transnationale des partis d’extrême-droite semble encore hypothétique.
C’est vrai. Première ombre au tableau, ce sommet n’est pas parvenu à réunir l’ensemble des leaders nationalistes qui pèsent. Le chef de file populiste italien Matteo Salvini s’est par exemple retiré du sommet avant le début de la réunion sous la pression de la droite italienne. De plus, les partis d’extrême droite se sont échangés des reproches tout au long de la semaine. Des frictions particulièrement notables entre le camp français et polonais, et ce notamment au sujet de la Russie. Le parti polonais du PiS appelle régulièrement l’UE à se montrer plus ferme contre Moscou, tandis que Marine Le Pen se montre conciliante envers la politique de Vladimir Poutine.
Des divergences qui débouchent sur une déclaration finale en demi-teinte.
Effectivement, les leaders européens ont finalement discuté d’une “coopération plus étroite au sein du Parlement européen”, comprenant “l’organisation de réunions conjointes et l’alignement des votes sur des questions communes”, sans mentionner la création d’un groupe politique uni.
Les pays membres de l'UE vers une mission diplomatique en Afghanistan
Des nouvelles d'Afghanistan maintenant, alors que certains Etats membres de l’UE espèrent ouvrir une mission diplomatique conjointe à Kaboul. Une annonce dévoilée par Emmanuel Macron en visite ce week-end à Doha.
Oui, le président français a dit réfléchir avec ses homologues européens à l’organisation d’une mission commune qui permettrait aux ambassadeurs occidentaux d’être présents sur place.
Une mission qui s’apparenterait pour certains à une reconnaissance politique des talibans.
Ce n'est pas le but des pays européens, pour qui l’enjeu est avant tout d’établir une présence minimale afin de garder un œil sur la situation humanitaire dans le pays. De plus, un certain nombre d’enjeux doivent encore être résolus pour faire de ce projet une réalité, notamment en matière de sécurité.
Une nouvelle apparence pour nos billets de banque d'ici 2024
Terminons ce journal en nous dirigeant vers Francfort, alors que la Banque centrale européenne vient d’annoncer son intention de redessiner les billets de banque de la zone euro.
Oui, dans un communiqué de presse du 6 décembre dernier, la BCE a affirmé vouloir renouveler l’apparence de nos billets de banque pour l’année 2024. Le processus de refonte commencera par la collecte d’avis dans toute la zone euro, puis un groupe consultatif constitué de différentes nationalités établira une liste restreinte de thèmes. À la suite de ces propositions la BCE invitera le public à donner son avis.
Une initiative qui pourrait s’annoncer sensible pour les Etats membres de la zone euro.
Oui car le graphisme des billets en euros est également une question politique. Les images typiques des billets, telles que les poètes, ou les bâtiments célèbres, risquent de donner l'impression à l'un des États membres d'être sous-représentés. À l'heure actuelle, les dessins des billets représentent des fenêtres, des portes et des ponts, une imagerie neutre qui représente symboliquement l’ouverture de la zone euro avec ses Etats membres.
Juliane Barboni - Thomas Kox
Source photo : https://youtu.be/RLeuywadUA4
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