L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Escalade des tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo
- Pénurie de main d'œuvre au Royaume-Uni
- La France se positionne sur les enjeux de politique migratoire
- Luca Morisi visé par une enquête liée à une affaire de drogue
Escalade des tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo
Commençons ce journal en évoquant l’escalade des tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo, ancienne province de Serbie devenue indépendante à la suite d’un violent conflit. Les affrontements entre serbes et kosovares qui ont pris fin en 1999 ont laissé place à la construction complexe de l’État sous l’égide des puissances occidentales et de l’ONU. Aujourd’hui encore la KFOR, opération de soutien de paix menée par l’OTAN, est toujours présente sur le terrain. La relation entre Belgrade et Pristina reste très tendue sur fond de mouvements de troupes à la frontières et de bisbilles au sujet de plaques d’immatriculations.
En effet, lundi dernier Belgrade a déplacé quatre véhicules blindés jusqu’à la frontière avec le Kosovo, en réaction au déploiement par Pristina de forces spéciales de la police depuis le 20 septembre dans le nord du pays, une région peuplée majoritairement de Serbes. La population de la zone avait protesté contre la décision du gouvernement central d’interdire l’entrée sur son territoire de véhicules munis de plaques d’immatriculation serbes. En effet, les autorités centrales à Pristina demandent désormais aux automobilistes Serbes de systématiquement adopter une plaque d’immatriculation provisoire du Kosovo pour entrer dans le pays. Un climat diplomatique tendu puisque du point de vue de Belgrade les plaques d’immatriculation du Kosovo reconnaissent son statut de nation indépendante, qu’elle nie depuis 2008.
Afin d’atténuer les tensions, les ambassadeurs de cinq membres de l'OTAN, dont la France, les Etats-Unis et l’Allemagne se sont réunis à ce sujet avec le président serbe Aleksandar Vučić à Belgrade. De son côté, que peut-on attendre de l’UE ?
L’UE est le garant des accords de 2013 passés entre le Kosovo et la Serbie qui doivent théoriquement aboutir à la normalisation de leur relation. Lundi dernier, le bureau du Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a appelé les forces de police spéciales déployées dans le nord du pays à être immédiatement retirées afin de désamorcer la crise. Une déclaration qui ne suffit pas pour Ana Brnabić, cheffe du gouvernement serbe. Selon elle, l'UE “ne fait rien, ou du moins [...] très peu” elle accuse les institutions de laxisme envers le gouvernement kosovar quant à l’application des accords de 2013. C’est dans ce contexte que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est attendue aujourd’hui au Kosovo.
Pénurie de main d'œuvre au Royaume-Uni
Continuons ce journal en abordant la pénurie de main d'œuvre au Royaume-Uni. Un an et demi après sa sortie effective de l’Union européenne, le 31 janvier 2020, les conséquences du Brexit commencent à se faire rééllement sentir.
C’est vrai ! Après le Brexit, les problèmes d’approvisionnement sont désormais bien réels au Royaume-Uni. La crise du Covid-19 et les conséquences de la sortie de l’UE, conjuguées à une envolée des prix de l’énergie ont accentué les difficultés d’approvisionnement du pays. Certains grands groupes d'agro alimentaire comme Iceland et Tesco redoutent d’ailleurs une pénurie à l’approche des fêtes de Noël.
Une crise d'approvisionnement accentuée par une pénurie de chauffeurs routiers.
Tout à fait. C’est une pénurie qui touche l’ensemble de l’Europe mais qui touche particulièrement le Royaume-Uni. La faute en revient en grande partie au départ soudain de milliers de conducteurs étrangers en raison du Brexit et de la pandémie. Des chauffeurs qui ne bénéficient pas du statut de résident et qui ne peuvent donc pas demeurer au Royaume-Uni.
Quelles mesures sont mises en place par le gouvernement anglais pour pallier cette crise ?
On assiste à un revirement de la rhétorique portée par les défenseurs du Brexit, au premier chef, Boris Johnson, qui a annoncé vouloir délivrer des visas de trois mois à 5000 chauffeurs routiers étrangers. Une mesure annoncée le 25 septembre dernier mais qui ne semble pas suffire à convaincre les travailleurs, car beaucoup dénoncent des conditions de travail trop dures et une rémunération trop faible.
La France se positionne sur les enjeux de politique migratoire
Continuons à évoquer les enjeux de politique migratoire, en nous tournant cette fois vers la France qui a décidé de réduire drastiquement l’octroi de visas aux ressortissants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Une décision inédite qui entend, selon Paris, répondre au manque de coopération des autorités des pays ciblés.
En effet, face au refus de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière en France, le président Emmanuel Macron a décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% ceux octroyés aux Tunisiens. Après des tentatives de discussion avec les pays du Maghreb, le gouvernement “met [ses] menaces à exécution” a annoncé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, le 28 septembre dernier.
Si les gouvernements des pays visés n’ont pas encore réagi de manière officielle, cette décision suscite néanmoins de nombreuses craintes au sein de leurs populations.
Une décision qui intervient dans un contexte politique où l’immigration est placée au centre des débats, à l’approche des présidentielles.
Oui. A quelques mois des élections présidentielles en avril, le débat semble polarisé par la question de l’immigration. Mardi 28 septembre, la candidate à l’Elysée Marine Le Pen a notamment dévoilé son projet de référendum concernant la mise en place d’une “préférence nationale” dans plusieurs volets de la politique qu’elle entend mettre en œuvre, comme par exemple l’accès aux logements sociaux.
Luca Morisi visé par une enquête liée à une affaire de drogue
Terminons ce journal en nous intéressant à la situation de l’ex chef de communication de Matteo Salvini. Luca Morisi, spécialiste des réseaux sociaux et pilier du parti de la Ligue du Nord est visé par une enquête liée à une affaire de drogue.
Effectivement. L’ex conseiller du secrétaire général de la Ligue qui avait annoncé le 24 septembre sa démission pour des “raisons familiales” a été mis en examen mardi dernier dans une enquête pour trafic de stupéfiants.
Une enquête qui tombe mal pour le parti de Matteo Salvini qui compte sur les prochaines élections communales pour assurer l’avenir du parti d’extrême droite.
En effet, car certaines d’entre elles se rendaient déjà en Italie pour avoir recours à un IVG, pratique légalisée dans le Oui, car la popularité de la Ligue du Nord s’est quelque peu étiolée depuis le mois de mai, et ces élections sont l’occasion d’un test de popularité pour les partis avant les prochaines élections générales de 2023. Luca Morisi a été pour beaucoup dans la réussite de Matteo Salvini, en appuyant ses campagnes électorales sur une communication en ligne très rodée, qui lui a valu le surnom de “la bête” en Italie.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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Image par Julian Nyca via Wikimedia