Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 Septembre

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 Septembre

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'Union européenne doit renforcer son rôle d'acteur géopolitique
  • Dernier rapport de l'agence européenne pour les droits fondamentaux
  • Tentative d'assassinat d'un proche conseiller du Président ukrainien
  • La Suisse se prononce sur l'adoption de la loi pour le Mariage pour tous

L'Union européenne doit renforcer son rôle d'acteur géopolitique

Commençons ce journal en évoquant les récentes déclarations de Vladimir Poutine, le 17 septembre dernier, concernant la mise en place d’un dialogue avec le nouveau gouvernement taliban en Afghanistan. Une annonce qui s’inscrit dans la revitalisation de l’organisation de coopération de Shanghai fondée par la Chine et la Russie en 2001, et qui a pour vocation de s’imposer en Asie centrale et du Sud-est. Une organisation que Chinois et Russes voudraient relancer après le départ des Américains de la zone.

Oui nul doute que Chinois et Russes semblent s'accommoder du départ des Américains de ce qu’ils considèrent comme leur pré-carré. La récente adhésion de l’Iran dans l’OSC, que vous évoquez, devrait d’ailleurs renforcer encore le caractère anti-américain de cette organisation. La réactivation du partenariat Chine-Russie et son élargissement à l’Iran participe, pour beaucoup d’observateurs, au développement d’un climat de guerre froide entre les Etats-Unis d’un côté, et la Chine et la Russie de l’autre. Une impression largement partagée par la population européenne selon un sondage publié le 22 septembre dernier et réalisé par le European Council on Foreign Relations dans douze Etats membres. 

Une Guerre froide dans laquelle l’Union européenne aura à renforcer son rôle d’acteur géopolitique ?


Si l’on en croit le sondage déjà cité c’est ce que pensent une majorité de citoyens européens qui estiment qu'une nouvelle guerre froide avec la Chine et la Russie est déjà en cours. Ils considèrent que les institutions de l’UE sont plus susceptibles que leurs gouvernements de prendre part à ces confrontations. 

Une nouvelle donne pour l’exécutif européen, qui pourrait  dans ce contexte développer une véritable politique étrangère européenne, qu’elle peine jusqu’à présent à affirmer ?

Oui, face à des puissances mondiales comme la Chine et la Russie, certains voient en l'UE une puissance continentale mieux placée que ses États membres pour défendre les intérêts et les valeurs des citoyens européens. Une politique étrangère musclée de l’Union pourrait lui garantir une voix plus affirmée dans la gestion de ses affaires internationales. 

Dernier rapport de l'agence européenne pour les droits fondamentaux

Continuons ce journal en présentant le dernier rapport de l’agence européenne pour les droits fondamentaux. Cette agence indépendante dont l’objectif est de promouvoir la protection des droits humains dans l’UE, alarme les institutions européennes et ses États membres sur la fragilisation des organisations de la société civile. 

Ce rapport, publié le 22 septembre dernier, déplore en effet la vulnérabilité de l’espace civique européen.  Le directeur de l’agence, Michael O'Flaherty, a rappelé à ce propos qu’il est “crucial pour nos démocraties d’avoir une société civile forte [...]” et a appelé les Etats membres à “soutenir partout ces organisations, afin qu'elles puissent remplir leur rôle essentiel et défendre nos droits fondamentaux”. 

Pourquoi les organisations de la société civile sont-elles aujourd’hui en danger ? 

Selon les conclusions de l’agence européenne, étayées auprès de plus de 400 organisations de la société civile de défense des droits humains, la pandémie de Covid-19 a gravement fragilisé ces dernières. Elles dénoncent une aggravation systématique de leurs conditions de travail et souffrent de menaces et d’attaques régulières, notamment en ligne. De plus, un quart d'entre elles font état de difficultés dans l’exercice de leurs droits à la liberté de réunion et à la liberté d’expression. 

Une situation inquiétante pour la protection des droits fondamentaux des citoyens européens, et qui doit pousser les Etats membres à agir, en apportant par exemple davantage de financement à ces organisations.

Tentative d'assassinat d'un proche conseiller du Président ukrainien

Poursuivons maintenant ce journal en nous tournant vers l’Ukraine. Mercredi dernier, la voiture d’un proche conseiller du président a été visée par une série de coups de feu,  à quelques kilomètres de Kiev. Selon l’exécutif ukrainien, cette tentative d’assassinat est une réponse à la politique anti-oligarchique du pays. 

Oui, deux ans après son élection à la tête du pays, Volodymyr Zelensky a annoncé vouloir faire le ménage au sein de la puissante oligarchie ukrainienne, constituée d’un petit groupe de riches hommes d’affaires, qui dominent la vie politique et économique du pays. Beaucoup d’entre eux possèdent leurs propres partis politiques, et des chaînes de télévision qui les soutiennent. Sans compter leur influence auprès de certains juges et hauts fonctionnaires prêts à se mettre à leur service. Une situation qui ne peut plus durer selon le président Zelensky. 

Le bras de fer qui oppose le gouvernement ukrainien et l’élite économique du pays a pris une tournure dramatique ces derniers jours. Les affrontements sont-ils amenés à se poursuivre ? 

C’est une possibilité oui. Une semaine avant la tentative d’assassinat du principal conseiller du président Zelensky, des tensions s’étaient déjà publiquement fait jour durant une conférence organisée par l’oligarque Viktor Pinchuk, et ce en présence du ministre de la justice. Cette conférence annuelle, centrée sur la stratégie européenne de Yalta, et qui s'est tenue à Kiev du 10 au 12 septembre, était en effet devenue un lieu de l’affrontement entre les membres du gouvernement et l'élite économique ukrainienne, preuve du climat électrique qui règne dans le pays. 

La Suisse se prononce sur l'adoption de la loi pour le Mariage pour tous

Terminons ce journal à présent en nous intéressant à la Suisse, qui se prononce le 26 septembre prochain sur l'adoption de la loi pour le Mariage pour tous. 

En effet, après plusieurs années de procédure et alors que le Parlement avait fini par adopter en décembre dernier un projet de loi autorisant le mariage pour les couples homosexuels, les milieux conservateurs suisses avaient annoncé le lancement d’un référendum, qui se tiendra finalement le 26 septembre prochain. 

Un moment très attendu pour une large partie de la population suisse. 

Oui, car l’amendement de cette loi permettra aux couples homosexuels de jouir des mêmes droits que les couples hétérosexuels. L’adoption deviendra ouverte à tous, et les couples lesbiens pourront accéder aux banques de sperme sans restrictions. De plus, un sondage publié en août dernier a estimé que 69% de la population suisse était favorable à cette loi. 

Un engouement qui n’empêche pas la droite conservatrice de financer des campagnes anti-mariage pour tous au ton provocateur dans l’espoir de renverser la balance à temps avant le référendum. 

Juliane Barboni - Thomas Kox

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PHILIPPE SAUTIER/SIPA