L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Lancement de la présidence française du conseil de l'Union européenne
- L'élargissement de l'Alliance atlantique en Europe qui pose problème
- Le Kosovo fait face à une lourde crise énergétique
Lancement de la présidence française du conseil de l'Union européenne
Entamons ce premier journal de l’année en abordant le lancement de la présidence française du conseil de l’Union européenne. Vendredi dernier, étaient présents à Paris, la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen ainsi que vingt-six commissaires européens, afin de rencontrer le président français et son gouvernement. L’occasion pour Emmanuel Macron d’énoncer ses priorités pour l’avenir de l’Europe.
Oui, lors de la conférence de presse de vendredi dernier, le président français a insisté sur sa volonté de faire du mandat de la France à la tête de l’UE “un moment utile pour l'Europe”. Dans son discours il est revenu sur la nécessité de faire de l’UE un acteur puissant dans le monde, ajoutant qu’elle devait être “libre de ses choix et maîtresse de son destin".
Quels sont les principaux objectifs que visent cette 13ème présidence française de l’UE ?
En premier lieu, le président français a mis l’accent sur la souveraineté européenne qui doit s’appliquer selon lui à l’ensemble des frontières extérieures de l’UE. Dans cette optique, il a appelé à une réforme de l'espace Schengen sur le modèle de la zone euro, avec la mise en place d'un comité de pilotage politique et des rencontres régulières entre ministres. La France souhaite également faire avancer le dossier de la défense européenne, en faisant voter fin mars un Livre blanc de la défense de l’UE, afin de créer à terme une force de réaction rapide de 5000 hommes.
Des projets qui ne feront pas forcément consensus au sein de l’ensemble des Etats membres.
Effectivement Ulrich, le président français très europhile devra sans nul doute faire face à la fronde des gouvernements polonais et hongrois qui ne cessent de défier Bruxelles depuis de longues années et devraient sans surprise s’opposer aux initiatives françaises. La présidence française compte d’ailleurs relancer la procédure judiciaire à l’encontre de la Pologne et de la Hongrie pour violation des valeurs de l’UE. Un geste symbolique mais qui témoigne de l’engagement de la France pour le respect de l’Etat de droit et de la primauté du droit européen sur les législations nationales.
En somme, le discours d’Emmanuel Macron est ambitieux, mais beaucoup doutent de la mise en œuvre de l’ensemble de ces annonces.
Oui Ulrich, il est vrai que la présidence française doit avant tout faire face à la crise sanitaire qui n’en finit pas et domine toujours très largement l’actualité. Une crise qui, si elle s’éternise durant les prochains mois, pourrait monopoliser le travail de la présidence française. Sans compter l’élection présidentielle d’avril prochain, qui pourrait court-circuiter et rebattre les cartes des priorités de la France à la tête de l’UE.
L'élargissement de l'Alliance atlantique en Europe qui pose problème
Continuons ce journal en nous rendant au nord de l’Europe, en Finlande et en Suède. Les deux pays sont des partenaires actifs de l’OTAN bien qu’officiellement non-alignés militairement. Une situation qui pourrait bien évoluer après la mise en garde de Moscou face à de potentiels nouveaux élargissements de l’Alliance atlantique en Europe. Un commentaire qualifié de “complètement inacceptable" par la Suède.
Oui, Ulrich effectivement, si la Suède et la Finlande revendiquent leur politique étrangère et militaire indépendante, les deux pays pourraient bien se rapprocher davantage de l’OTAN, dans l’optique, à moyen terme, d’une véritable adhésion à l’alliance atlantique. En effet, “le rejet de toute expansion future de l’OTAN réduira les possibilités de faire des choix politiques indépendants” a déclaré le ministre des Affaires étrangères suédois. Dans cette optique, la première ministre, Magdalena Andersson s’est entretenue avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg vendredi dernier.
Des discussions qui s’inscrivent dans un contexte de montée des tensions aux frontières ukrainiennes.
En effet Ulrich, la menace d’une nouvelle intervention militaire russe en Ukraine inquiète les pays partenaires de l’OTAN. Lors de la réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l’OTAN qui s’est tenue vendredi dernier, les ministres ont d’ailleurs souligné que toute nouvelle agression contre l’Ukraine aurait de lourdes conséquences et que la Russie en paierait le prix.
La réunion de vendredi dernier précède l'ouverture d’une semaine de négociations entre la Russie et les Etats-Unis mais dont les Européens sont étonnamment absents.
Oui s’ouvre d’ailleurs aujourd’hui à Genève une rencontre bilatérale dans le cadre du dialogue de stabilité stratégique entre les Etats-Unis et Moscou. L’occasion pour certains de trouver un compromis, avant l’ouverture de la réunion du conseil de l’OTAN avec la Russie prévue le 12 janvier prochain. Un dialogue bilatéral auquel les pays européens ne sont pas conviés, Moscou ayant tout fait pour les exclure de ce dialogue avec Washington qui rappelle les sommets américano-soviétiques et l’époque où Moscou pouvait encore s’afficher comme une superpuissance.
Le Kosovo fait face à une lourde crise énergétique
Terminons ce journal en nous intéressant au Kosovo et à la pénurie d’électricité que affronte actuellement le pays, en raison de problèmes de production. Une crise de l’énergie aggravée par la montée des prix du gaz en Europe qui ont grimpé de plus de 30% mardi dernier dans le pays. Quelles solutions ont été annoncées par le gouvernement du Kosovo ?
Eh bien, Ulrich, mardi dernier, le gouvernement du Kosovo a banni le minage de crypto-monnaies comme le Bitcoin, dans un effort pour freiner la consommation d’électricité du pays. En effet, cette pratique s’est largement développée dans le nord du pays auprès de la communauté serbe qui ne reconnaît pas l’Etat indépendant du Kosovo. Certains refusent d’ailleurs de payer l’électricité en guise de contestation.
Le minage de crypto-monnaies est pourtant une activité extrêmement énergivore.
Tout à fait ! A la base du système des monnaies virtuelles se trouve leur extraction par ordinateurs. Les machines doivent exécuter un grand nombre de calculs et d’équations complexes afin de “miner” des crypto-monnaies et de valider les transactions. Un protocole qui, en plus de consommer énormément d’énergie, représente un véritable danger pour l’environnement. En novembre dernier, la Suède avait d’ailleurs adressé une lettre ouverte à l’exécutif européen, insistant sur le très lourd impact du minage sur le pays et appelant l’UE à bannir l’extraction de telles monnaies.
Juliane Barboni - Ulrich Huygevelde
Photo :
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