L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Une hausse de l'espionnage au Danemark ?
- Possible nomination d'Andrzej Sados à un poste de haut niveau
- Allemagne : scandale lié à l'utilisation des données d'une application anti-covid
Une hausse de l'espionnage au Danemark ?
Commençons ce journal en nous tournant vers le Danemark. En effet, le pays se dit être en proie à une hausse de l’espionnage. Dans un rapport publié le 13 janvier par le service de renseignements de la police (PET), ce dernier pointe du doigt trois pays qui menaceraient l’intégrité du pays. Quels sont-ils ?
Eh bien selon le service de renseignement danois, la Chine, la Russie et l’Iran seraient responsables de la menace que connaît aujourd’hui le Danemark. Selon le document officiel publié, la Russie chercherait à collecter des informations concernant la politique, les affaires économiques et militaires du pays. De son côté, la Chine a recours à une multitude de moyens légaux comme illégaux, ce qui représente un nouveau défi pour les services de renseignements.
La publication de ce rapport intervient une semaine après la mise en examen de l’ancien chef du service de renseignement, Lars Findsen, accusé d’avoir transmis des informations confidentielles à des agents étrangers.
Effectivement Thomas, et ce scandale semble loin d’être terminé puisque vendredi 14 janvier c’était au tour de l’ancien ministre de la défense d’être soupçonné de “haute trahison”. Ce dernier, en poste de 2016 à 2019, est en effet accusé d’avoir parlé à la presse d’un accord ultra confidentiel entre le Danemark et l’agence de renseignement américaine (la NSA) qui a permis par la suite d’espionner des personnalités européennes, comme Angela Merkel.
L’ancien ministre de la défense, Hjort Frederiksen ne s’était pas montré vraiment discret sur le rôle joué par le Danemark dans cet accord.
C’est vrai, un des derniers passages télé de l’ex-ministre en décembre 2021 avait déjà beaucoup fait parler de lui. Il avait avoué sur le plateau, à titre d’exemple, que toutes les informations envoyées par la Russie vers la France, devaient forcément transiter par le Danemark. Il s’était très vite tu par la suite, expliquant qu’il ne pouvait pas trop en dire au risque de finir en prison. Il encourt aujourd’hui douze ans d’emprisonnement.
Un scandale qui se profilait depuis plusieurs mois déjà.
Tout à fait ! En août 2020, l’autorité de supervision des services de renseignement avait déjà publié un communiqué accablant pour la DGSE danoise. Ce dernier mentionnait des “activités opérationnelles en violation de la législation danoise », consistant notamment à « obtenir et transmettre une quantité importante d'informations sur des ressortissants danois ».
Possible nomination d'Andrzej Sados à un poste de haut niveau
Continuons ce journal en nous rendant à Bruxelles, auprès des institutions européennes et notamment de la Commission. Lundi dernier, la décision de placer l’ambassadeur polonais auprès de l’UE, Andrzej Sados, à la tête d’un des services les plus sensibles de l’exécutif européen a provoqué un tollé auprès de certains fonctionnaires et diplomates. De quoi en retourne-t-il ?
Oui Thomas, l’annonce a fuité hier à propos de la possible nomination d’Andrzej Sados à un poste de haut niveau. Cette dernière a été très mal reçue par un certain nombre de fonctionnaires de la Commission. En effet, l’ambassadeur polonais pourrait accéder à un poste haut placé à la tête de la DG NEAR, un service chargé de l’élargissement de l’UE et des relations avec les voisins orientaux et méridionaux de l’Union.
Une direction très sensible dirigée par le commissaire hongrois Oliver Varhelyi.
Tout à fait, et c’est là que le bât blesse Thomas. Oliver Varhelyi, l’actuel commissaire européen en charge de la DG NEAR, a été accusé à plusieurs reprises de faire peu de cas des entorses à la démocratie et l’Etat de droit dans l’évaluation des pays des Balkans occidentaux qui souhaitent devenir membres de l’UE. Sa nomination avait déjà provoqué des interrogations du côté des fonctionnaires et eurodéputés. Mais la tendance pourrait bien s’aggraver avec la nomination d’Andzrej Sados à ce poste.
De plus, certains craignent que la nomination d’Andzrej Sados, qui est un proche d’Oliver Varhelyi, pourrait l’aider à amplifier l’influence de la Hongrie dans les Balkans.
Oui, selon l’opposition hongroise au Parlement européen, "il s'agit clairement d'un partenariat entre les gouvernements hongrois et polonais pour saper la politique européenne de voisinage", si l’on en croit l'eurodéputé hongrois Attila Ara-Kovács, membre de la Coalition démocratique gauche-libérale.
Néanmoins, la controverse autour de cette nomination reflète un conflit plus large sur les valeurs fondamentales de l’UE.
En effet, la relation entre Bruxelles, la Hongrie et la Pologne est depuis longtemps très conflictuelle, et ce notamment concernant les questions d’indépendance de la justice ou encore des droits LGBTQ+. La nomination d’Andrzej Sados au poste de direction de la DG NEAR représenterait un symbole inquiétant selon les fonctionnaires à l’égard des pays désireux d’adhérer à l’Union.
Allemagne : scandale lié à l'utilisation des données d'une application anti-covid
Concluons cette édition en nous rendant en Allemagne, alors que le premier scandale lié à l'utilisation des données d'une application anti-covid vient d'être révélée par la presse allemande.
Oui Thomas, en novembre dernier, à la suite d’un accident mortel, la police allemande a récupéré les informations personnelles de vingt et un témoins via l'application "Luca", utilisée pour identifier les cas contacts et les personnes positives au Covid-19.
Une utilisation tout ce qu'il y a de plus illégale.
En effet, l'utilisation de ces données pour des enquêtes policières est strictement interdite, car si l’application Luca permet de géolocaliser les utilisateurs durant leur déplacement, la loi sanitaire limite l’utilisation de ces informations à la seule recherche de cas contacts pour lutter contre la propagation de Covid-19.
Un scandale qui interroge également sur la manière dont les données sont stockées par ce genre d’applications.
Le stockage des données par l'application est également jugé peu fiable, car si elles sont cryptées les informations de Luca sont en effet centralisées et conservées sur des serveurs privés, auxquels les autorités allemandes peuvent avoir accès grâce à une clé de déchiffrement. Un scandale qui participe à alimenter la méfiance en ces temps de pandémie et alors que les oppositions aux restrictions se font toujours plus entendre.
Thomas Kox - Juliane Barboni
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