Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 2 décembre 2024

Jelger Groeneveld - Flickr Aujourd'hui en Europe - 2 décembre 2024
Jelger Groeneveld - Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

-Géorgie :  le mouvement de protestations suite aux dernières élections prend de l’ampleur

-Elections législatives en Roumanie 

-En Belgique le gouvernement peine à voir le jour près de 6 mois après les élections de juin.

Bonjour, ouvrons ce journal en Géorgie où le mouvement de protestations suite aux dernières élections, jugées frauduleuses par de nombreux observateurs, prend de l’ampleur.

Oui, le soir du 30 novembre, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tbilissi, près du parlement. Des manifestations qui prennent une nouvelle vigueur alors que le Premier ministre vient d’annoncer qu’il repoussait à 2028 le processus d’adhésion à l’Union européenne qui avait critiqué les irrégularités du dernier scrutin. Les manifestations, qui se sont tenues pendant trois nuits successives, ont connu ce samedi une escalade majeure avec plusieurs épisodes de violence entre les manifestants et les agents de police.  

Des manifestations avaient en effet commencé ce jeudi 28 novembre, pour protester contre le résultat des récentes élections législatives. 

Les élections du 26 octobre dernier s’étaient soldées par la victoire du parti pro-russe Rêve géorgien. Un résultat contesté par les observateurs internationaux et également par la présidente du pays Salomé Zourabichvili, qui accusait le Rêve géorgien d’avoir truqué les élections à travers des achats de vote et grâce aussi à une ingérence électorale russe.  

L’Union européenne a aussi dénoncé le vote.

Les élections n’ont été “ni libres, ni équitables” a convenu le parlement dans une résolution ce jeudi 28 novembre. Bruxelles a donc appelé à de nouvelles élections. 

En réaction, le Premier ministre Irakli Kobakhidze déclarait quelques heures après cette résolution du Parlement que la Géorgie reportait à 2028 la reprise de son processus d’adhésion à l’UE.

Cette déclaration a créé un profond émoi au sein de la population géorgienne qui se dit, à plus de 80% attachée au rapprochement avec l’Union européenne. 

Ce pays du Caucase s’était en effet engagé à devenir membre de l’UE d’ici 2030. 

Mais un processus déjà bien mal en point. Bruxelles avait déjà annoncé cet été que la demande d’adhésion de la Géorgie avait été gelée après que le parti au pouvoir avait introduit une série de lois liberticides, visant les ONG occidentales et les membres de la communauté LGBTQ+.

Et ce dimanche l’Union européenne a condamné les violences contre les manifestants et a regretté la décision du gouvernement de suspendre la poursuite de l’adhésion à l’Union européenne. 

De son côté, le premier ministre géorgien a déclaré ce dimanche vouloir ouvrir une enquête sur une prétendue influence étrangère derrière les manifestations. « Nous avons peut-être affaire à des instigateurs étrangers, qui organisent des groupes violents », a-t-il déclaré, visant sans les nommer les Occidentaux.

Poursuivons notre journal en Roumanie, où se sont tenues ce dimanche les élections législatives, entre les deux tours des élections présidentielles.

Oui nous l’avions déjà évoqué la semaine passée, les Roumains s’étaient rendus aux urnes dimanche dernier et c’est Calin Georgescu, candidat d’extrême droite, qui était arrivé en tête du premier tour. Sa victoire inattendue avait soulevé plusieurs interrogations, comme la possible ingérence de la part de la plateforme Tik Tok. Des doutes qui ont d’ailleurs poussé le conseil constitutionnel roumain à demander un recomptage des votes. 

Et qui a remporté ces élections législatives ?

C’est le parti social démocrate du premier ministre Marcel Ciolacu qui est arrivé en tête avec 24% des votes. Le parti d’extrême droite “Alliance pour l’unité des Roumains” dirigé par George Simion s’est quant à lui placé  en seconde position, raflant 18% des voix. 

Et les résultats de ces élections législatives pourraient faire basculer le paysage politique roumain. 

La question de l’aide à l’Ukraine, en particulier, est cruciale. Les partis d’extrême droite candidats à ces élections militent pour arrêter de soutenir Kiev face à l’invasion russe, alors que la Roumanie a apporté un soutien sans faille à l’Ukraine depuis le début de la guerre. 

Terminons notre tour des actualités du jour en Belgique, où le gouvernement peine à voir le jour, près de 6 mois après les élections de juin.

Les élections législatives ont eu lieu en juin dernier, et sont soldées par une victoire écrasante du parti conservateur nationaliste flamand N-VA et du parti d’extrême droite Vlaams Belang en Flandre. Parmi les partis francophones, c’est le parti conservateur libéral MR qui a remporté le plus de sièges. Il faut 76 sièges à une coalition pour obtenir la majorité au Parlement. 

Où en sont les négociations pour former une coalition ?

Les représentants de cinq partis tentent de trouver un accord. Ce dimanche 1er décembre, ils s’attaquaient à un dossier de taille : la question budgétaire. Les membres de cette potentielle coalition négocieront les réformes socio-économiques en vue d’un possible accord. 

Et quels partis formeraient ce nouveau gouvernement ?  

Surnommée la coalition “Arizona”, elle réunit le MR, la NV-A et trois autres partis qui ont obtenu moins de sièges. Le Vlaams Belang, arrivé deuxième en Flandre, est exclu des négociations par un cordon sanitaire, en place depuis 30 ans. Il s’agit d’un accord  entre les partis belges qui ne repose sur aucune base légale, pour exclure l’extrême droite du débat politique et médiatique. Ce cordon sanitaire a cependant été rompu au niveau communal cette année.  

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto