Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Trump reconnaît l’intransigeance de Poutine mais refuse de sanctionner Moscou
- Double meurtre à Washington : un couple de diplomates israéliens visé.
- Roumanie : le recours de Simion rejeté.
Bonjour Assia, on commence ce journal en revenant sur les nouvelles déclarations de Donald Trump au sujet de la guerre en Ukraine. L'occupant de la Maison Blanche a surpris les dirigeants européens en admettant que Vladimir Poutine ne voulait pas la paix.
En effet, lors d’une visioconférence le 19 mai avec Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, Ursula von der Leyen et encore Giorgia Meloni, Donald Trump a admis que, d’après ses derniers échanges avec Vladimir Poutine, ce dernier restait convaincu de toujours pouvoir gagner la guerre qu’il a débutée il y a maintenant 3 ans. Donald Trump prétendait jusqu’ici que le président russe était ouvert à une issue diplomatique mais semble ainsi se ranger à l’avis des Européens convaincus que Vladimir Poutine ne veut pas la paix.
Pourtant, malgré ce constat, le président américain semble exclure la perspective de nouvelles sanctions américaines contre la Russie. Des sanctions qu’il avait pourtant envisagées et sur lesquelles travaille une majorité transpartisane au Congrès.
Oui, il a préféré mettre en avant l’idée de pourparlers restreints entre Moscou et Kiev, possiblement organisés au Vatican, dès la mi-juin. Ce changement de ton a déçu les dirigeants des grandes puissances européennes, qui, elles, discutent du 18e paquet de sanctions contre la flotte fantôme russe. L’Europe attendait une réaction nettement plus ferme de la part des Etats-Unis après l’échec des précédentes tentatives de cessez-le-feu.
Face à la position changeante des Américains, les puissances européennes redoutent de devoir assumer sans les Etats-Unis de Donald Trump, le soutien militaire à l’Ukraine.
Oui, en effet, Donald Trump aurait laissé entendre durant l’échange que les livraisons d’armes américaines seraient maintenues du moment qu’elles sont financées par Kiev ou ses alliés. Une manière de tenter de faire porter l’effort de guerre aux Européens.
Tandis que sur le terrain la Russie de Vladimir Poutine continue de renforcer ses positions.
Oui en effet, Vladimir Poutine a annoncé ce jeudi 22 mai sa volonté de créer une “zone tampon de sécurité” à la frontière ukrainienne, notamment autour des régions de Belgorod et Briansk.
Alors entre recul diplomatique et pressions militaires, les espoirs d’un règlement rapide du conflit semblent s’éloigner. La crainte du retrait des Etats Unis plane toujours sur l’Ukraine et met une fois encore l’unité des Occidentaux à l’épreuve.
On continue ce journal en revenant sur le double meurtre de ressortissants israéliens à Washington. Alors qu’ils se trouvaient devant le Musée juif, un homme et une femme, tous deux employés à l’ambassade israélienne aux Etats-Unis, ont été tués ce mercredi 21 mai au soir.
Oui, et Yechiel Leiter, ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis a révélé que les victimes étaient « un jeune couple sur le point de se fiancer ». Le principal suspect a été arrêté juste après la fusillade après avoir crié « Free, free Palestine”
Et le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a établi un rapprochement entre ce meurtre et le récent positionnement diplomatique de plusieurs pays européens sur la guerre en cours à Gaza.
Oui, ce dernier a affirmé ce jeudi 22 mai que les pays européens étaient, d’après lui, coupables, je cite , d’« incitation à la haine ». Il a également ajouté lors d’une conférence de presse à Jérusalem qu’il existe, je cite, “ un lien direct entre l’incitation à la haine antisémite et anti-israélienne, et ce meurtre. “Cette incitation est également le fait de dirigeants et de responsables de nombreux pays et organisations internationales, particulièrement en Europe » a-t-il ajouté
Des propos particulièrement véhéments sur l’Union qui appelle au respect du droit international.
Oui, pour rappel mardi 20 mai la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avait annoncé le réexamen de l’accord d’association UE-Israël face à l'intensification de l’offensive israélienne à Gaza. Paris, Ottawa et Londres avaient quant à eux affirmé le 19 mai qu’ils ne resteraient pas les bras croisés pendant que le gouvernement Netanyahou poursuit, je cite “ses actions scandaleuses”
En réponse à ce double meurtre et à l’instar de beaucoup d’Etats membres de l’UE, Kaja Kallas a rappelé que je cite « la haine, l’extrémisme et l’antisémitisme n’ont pas et ne devraient pas avoir de place dans nos sociétés »
On conclut ce journal Assia en revenant sur le recours en justice du nationaliste George Simion après sa défaite à l’élection présidentielle qui a été rejeté, ce jeudi 22 mai, par la Cour constitutionnelle roumaine.
Oui, après la victoire aux élections présidentielles de son adversaire Nicusor, pro-européen et défenseur de l’Ukraine, ce dimanche 18 mai, George Simion a d’abord félicité son rival avant de se raviser et de déposer une requête en demandant l’annulation du scrutin, au motif de prétendues « ingérences extérieures » de la France et de la Moldavie. Il a affirmé disposer de « preuves irréfutables (…) d’une tentative orchestrée » visant à influencer le résultat des élections. Plus encore, le fondateur de la messagerie Telegram, lui a apporté son soutien et a directement accusé le chef des services secrets français de lui avoir demandé de « bannir les voix conservatrices en Roumanie ».La France a fermement rejeté ces allégations.
Et ces accusations ne sont pas innocentes, elles interviennent dans un pays qui a déjà connu une annulation de scrutin.
Oui, le 24 novembre 2024, la Cour constitutionnelle roumaine avait pris la décision inédite d’annuler le scrutin des élections présidentielles. La Roumanie était, depuis, plongée dans une crise politique inédite depuis la fin du régime communiste en 1989. Lors de cette élection annulée, un candidat jusque-là peu connu, Calin Georgescu, était arrivé en tête, après une vaste campagne sur TikTok, une campagne également entachée de soupçons d’ingérence russe. S' il a été écarté de cette élection, il nourrissait néanmoins l’espoir de devenir Premier ministre en cas de victoire de George Simion.
Dans un article du Monde du 14 mai, le sociologue Jean Marc Salmon indiquait que l’enjeu majeur des élections aujourd’hui est que « La liberté de choix des citoyens européens est altérée au nom d’une “liberté d’expression” manipulée sur les réseaux sociaux »
Un journal d’Assia Patel et Isaline Feller.