Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Le préavis négatif attribué par la Commission électorale russe à la candidature de Boris Nadejdine
- La commémoration le 6 février des séismes dévastateurs qui ont frappé le sud-est de la Turquie il y a un an
- L'annonce par la présidence belge du Conseil de l’UE d’un accord préliminaire sur le "droit à la réparation"
Ouvrons ce journal en évoquant le préavis négatif attribué par la Commission électorale russe à la candidature de Boris Nadejdine, seul candidat en lice de la présidentielle russe à s’opposer frontalement à Vladimir Poutine.
Oui, le lundi 5 février, la Commission électorale russe a indiqué la présence de 15% d’erreurs sur les 60 000 signatures vérifiées des 100 000 signatures de soutien requises afin de valider la candidature du candidat. Un chiffre trois fois supérieur au plafond d’erreurs autorisées. Selon la Commission électorale, certaines des signatures remises appartiendraient à des personnes n’étant “plus de ce monde”. Dans le cas d’un rejet de sa candidature, Boris Nadejdine a affirmé qu’il comptait faire appel à la Cour suprême, même si une telle procédure n’a que très peu de chances d’aboutir.
Boris Nadejdine a réussi à mobiliser ceux qui espèrent voir la fin de la guerre en Ukraine.
Oui, ce politicien, un temps député et dont la longue carrière politique au sein de l’Union des forces de droite s’est toujours faite dans l’ombre, s’oppose ouvertement à la guerre contre l'Ukraine. Il qualifie l'opération militaire spéciale du 24 février 2022 d'"erreur fatale" commise par Vladimir Poutine. S’il est élu lors de l'élection présidentielle du 15 au 17 mars, il promet d'entamer immédiatement des négociations de paix avec Kiev et de mettre fin à la mobilisation militaire.
Bien que peu de personnes imaginent Boris Nadejdine comme le futur président dans une élection où la victoire de Poutine semble totalement courue d’avance, l'engouement suscité par sa candidature a révélé l'opposition discrète mais toujours présente en Russie.
Oui, des files de partisans ont été photographiées devant des bureaux de soutien à Boris Nadejdine, rassemblés pour parrainer sa candidature. Une manière légale pour les Russes désapprouvant la politique de Poutine de manifester et d’éviter les arrestations immédiates subies par ceux arborant des symboles anti-guerre.
Alors que la plupart des figures de l'opposition russe se retrouvent en prison, en exil, ou sont tout simplement éliminés, Boris Nadejdine incarne les espoirs de nombreux Russes opposés à la politique du Kremlin.
Oui plutôt que d’appeler au boycott de l'élection présidentielle, des figures majeures de l'opposition, telles qu'Alexei Navalny, actuellement en prison, ou Mikhail Khodorkovsky, en exil, soutiennent la candidature de Boris Nadejdine. Celle-ci représente la dernière tentative de remise en cause des fondamentaux de l'ordre poutinien, après l'éviction d'Ekaterina Dountsova disqualifiée par les autorités pour, je cite, des "erreurs" dans les documents officiels.
Continuons ce tour de l'actualité en prenant la direction de la Turquie, qui a commémoré, le 6 février, les séismes dévastateurs qui ont frappé le sud-est du pays il y a un an.
Oui, pour rappel, le bilan officiel du drame, qui a frappé onze provinces parmi les plus pauvres du pays, s'élève à plus de 53 000 morts et 14 millions de personnes ont été affectées par ce double tremblement de terre. Les images de destruction restent gravées dans la mémoire collective, rappelant la nuit où des dizaines de milliers de personnes et des milliers d’habitations ont été engloutis en quelques secondes, bouleversant la vie de millions de Turcs.
Avec plus de 100 000 bâtiments effondrés et 2,3 millions sévèrement endommagés, 700 000 personnes vivent toujours dans des conteneurs ou des tentes, faute de logement.
Le président Erdogan s’était engagé à construire 650 000 nouveaux logements pour les sinistrés. Toutefois, un an après, la reconstruction avance lentement. C’est seulement le 3 février, à l’occasion d'un déplacement à Hatay, l'une des villes les plus touchées, que le président Erdogan a remis les clés des premières habitations, loin des promesses annoncées pendant la campagne.
Si le président Erdogan tente de répondre à l'impatience des populations sinistrées en promettant une accélération de la reconstruction, leur désespoir tient également aux difficultés judiciaires qu’ils rencontrent.
Oui, les promoteurs immobiliers, accusés d'avoir utilisé des matériaux de qualité médiocre pour faire des économies malgré le caractère sismique de la zone, ont été arrêtés, mais les avocats des familles craignent que beaucoup échappent à la justice. En outre, aucune des rares poursuites engagées ne ciblent les fonctionnaires ou hommes politiques, soupçonnés de corruption, qui ont délivré des permis de construire en violation des règles d'urbanisme.
À l'approche des élections municipales prévues le 31 mars en Turquie, l'impact politique des suites du séisme demeure incertain.
Malgré une colère toujours très palpable dans les régions les plus touchées par le séisme le président Erdogan était parvenu à s’imposer à l'élection présidentielle qui a suivi de quelques mois le séisme et il pourrait renouveler cette performance. De plus, si le contexte politique est peu favorable pour le parti au pouvoir en raison de la crise économique, l'opposition entre dans la bataille électorale de manière divisée, ce qui pourrait jouer en faveur du Parti dont est issu Erdogan.
Terminons ce journal en évoquant l’annonce par la présidence belge du Conseil de l’UE d’un accord préliminaire sur le "droit à la réparation", encourageant les Européens à réparer plutôt qu'à jeter les objets défectueux.
Oui, alors que chaque année, 35 millions de tonnes d'objets réparables sont jetées dans l'UE, cet accord, daté du début du mois de février, porte sur une proposition de directive de la Commission européenne qui vise à promouvoir une approche plus durable de la consommation.
La secrétaire d'État à la protection des consommateurs, Alexia Bertrand, a ainsi affirmé que, je cite, "l'Europe fait clairement le choix de réparer plutôt que de jeter".
Cet accord établit des exigences pour prolonger la durée de vie des biens, notamment électroménagers. Il vise également à rendre les services de réparation plus accessibles et attrayants. En outre, l'accord propose une extension d'un an de la garantie pour les biens réparés, et envisage la création d'une plateforme européenne informant les citoyens des services de réparation disponibles.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.