Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Nouvelles protestations d'agriculteurs polonais à la frontière ukrainienne
- Le parlement hongrois devrait voter l'adhésion de la Suède à l'OTAN lundi prochain
- Opération internationale contre le groupe de hacker Lockbit
À la une de ce journal : de nouveaux blocages opérés par le agriculteurs polonais à la frontière avec l’Ukraine.
Mardi 20 février, environ une centaine de routes et de points de passage entre la Pologne et son voisin en guerre ont été bloqués par des tracteurs et des camions. Des blocages qui donnent également lieu à la destruction de marchandises, un camion ukrainien ayant notamment été ouvert et les céréales qu’il contenait déversées sur le sol. Pour Kiev ces blocages sont un des indicateurs de l’érosion du soutien occidental à l’Ukraine depuis plusieurs mois. Une mauvaise nouvelle de plus alors que Kiev fait face à de plus en plus de difficultés sur le front ces dernières semaines.
Les agriculteurs dénoncent une concurrence déloyale de la part des produits ukrainiens.
En soutien à l’économie ukrainienne, fortement mise à mal depuis le début de l’invasion russe, l’Union européenne a en effet favorisé les importations en provenance de son voisin oriental. Les agriculteurs polonais déplorent quand à eux ne pas pouvoir lutter contre les prix souvent très bas des productions ukrainiennes. Ils dénoncent également pêle-mêle les normes écologiques européennes, les contraintes administratives ou encore les avantages douaniers dont bénéficient les produits en provenance d’Ukraine depuis le début de la guerre.
La tension aux frontières dure depuis maintenant plusieurs mois et la tendance ne semble pas à l’accalmie.
Non, les blocages de mardi étaient les premiers à s’étaler sur l’ensemble du pays, des perturbations ayant même été constatées dans certains ports selon Reuters. Le président polonais Andrezj Duda a déclaré que des discussions étaient en cours avec les agriculteurs, afin de résoudre cette impasse par le dialogue.
Les protestations agricoles continuent également dans le reste de l’Europe, et notamment en Grèce.
Des centaines d’agriculteurs de toute la Grèce se sont rendus jusqu’à Athènes, parfois même depuis les îles comme la Crète. Au rang des revendications, comme dans plusieurs autres pays d’Europe : la demande d’un plus gros contrôle des importations, de meilleurs prix pour les productions grecques ou encore un assouplissement des normes écologiques. Mais également des indemnisations pour les agriculteurs touchés par les incendies et les inondations qui ont ravagé la Thessalie l’an dernier.
En revanche, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis leur répondu de façon claire : « le gouvernement n’a rien de plus à donner »
Oui plusieurs mesures de soutien ont déjà été mises en place par le pouvoir grec, avec notamment des aides allant jusqu’à 10 000 euros pour l’année 2024, ainsi que des réductions des factures d’énergies et de la TVA sur les engrais. Des mesures jugées insuffisantes par la fédération des agriculteurs.
Poursuivons ce journal en Hongrie, où après des semaines de tergiversations le Parlement devrait voter l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Le Premier ministre Viktor Orban disait ne pas souhaiter que la Hongrie soit le dernier État à approuver l’adhésion de Stockholm à l’alliance défensive occidentale. Mais à force de repousser le dossier, dénonçant une « politique de dénigrement » de la part de la Suède et de son premier ministre Ulf Kristersson, Budapest se retrouve seul pays à encore bloquer la conclusion d’un processus entamé quelques mois après le début de la guerre en Ukraine.
Le parlement devrait donc voter cette adhésion lundi.
C’est en tout cas ce qu’a déclaré le président du groupe parlementaire du Fidesz, Mate Kocsis. Lors de son discours sur l’État de la nation le week-end dernier, le premier ministre hongrois a également expliqué que la dispute avec la Suède « s’achemine vers sa conclusion ». On ne sait pas véritablement ce qui a débloqué la situation, certainement l’isolement, une fois de plus, de Budapest dans ce dossier.
Viktor Orban et son homologue suédois Ulf Kristersson, devraient se rencontrer ce vendredi à Budapest.
Oui, les discussions devraient tourner autour d’une coopération défensive entre les deux pays. Notamment autour des avions de chasse suédois Gripen, qui sont déjà utilisés par la Hongrie. Cet accord pourrait donc contribuer à enterrer la hache de guerre entre ces deux pays dont les relations sont particulièrement mauvaises depuis des mois.
Et concluons ce journal en évoquant la grande opération menée par les autorités d’une dizaine de pays à l’encontre du groupe de hackers LockBit.
Cela fait des années que ce groupe de pirates russophones, connu comme étant un des plus menaçants du monde, sévit dans plusieurs pays, dont certains européens. Le principal modus operandi étant le rançongiciel, ces fameux virus informatiques empêchant des entreprises d’accéder à leurs propres données tant que celles-ci n’ont pas viré une certaine somme d’argent aux hackers. Plusieurs hôpitaux français avaient été visés et même le ministère de la justice, pour des pertes estimées à plusieurs milliards d’euros au total.
Et ce coup de filet devrait mettre fortement à mal cette organisation.
Selon Europol, 34 serveurs ont été repérés et mis hors-service. Deux personnes ont également été arrêtées en Pologne et en Ukraine, tandis que trois mandats d’arrêts internationaux ont été émis contre des membres de LockBit. Environ 200 comptes de cryptomonnaies ont également été gelés.
Est-ce donc la fin de ce groupe de hackeurs ?
Probablement pas, puisque l’organisation a annoncé que certains serveurs de sauvegarde n'avaient pas été touchés. Autrement dit, le groupe pourrait en théorie se restructurer et reprendre ses activités. En revanche, l’opération Cronos, c’est le nom donné à l’alliance des autorités internationales, va rester active avec pour objectif prioritaire de mettre la main sur les leaders de ce groupe.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana