Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 20 novembre 2024

© European Union 2024 - Source : EP Aujourd'hui en Europe - 20 novembre 2024
© European Union 2024 - Source : EP

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

-1000 jours de guerre en Ukraine 

-La Roumanie à l'approche des élection présidentielles

-Géorgie : la présidente sortante Salomé Zourabichvili annonce vouloir déposer une plainte à la Cour constitutionnelle pour contester les résultats des élections législatives

Bonjour, entamons ce journal en Ukraine, où la journée du mardi 19 novembre a marqué le triste anniversaire de 1000 jours depuis le début de l’invasion russe à grande échelle. 

Le 24 février 2022, la Russie lançait son offensive sur l’Ukraine. L’invasion russe, que Moscou présentait au début comme une invasion “éclair”, en est à son 1000ème jour le mardi 19 novembre. Et le bilan est lourd : on compte 57 000 morts et 250 000 blessés côté ukrainien, 115 000 morts et 500 000 blessés côté russe. 

Ce n’est pas tout : l’invasion à grande échelle de l’Ukraine a déclenché une grande vague migratoire en Europe et à l’intérieur même du pays.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, pas moins de 10 millions de personnes ont dû fuir leur foyer et sont réfugiées en Europe à l'ouest de l’Ukraine. 

Après avoir connu un net coup d’arrêt fin 2022 l’armée russe a repris aujourd’hui l’initiative.

L’armée russe occupe désormais plus ou moins 20% du territoire ukrainien, principalement à l’est du pays. Pour l’instant, le front russe se concentre dans la région du Donbass, dans l’oblast de Donetsk où petit à petit, Moscou avance et gagne du terrain.  Comme nous l’avions évoqué il y a quelques jours, l’armée russe a lancé ce week-end une de ses plus grandes offensives aériennes. 

En réponse, les Etats-Unis ont autorisé Kiev a utiliser des missiles à longue portée ATACMS sur le territoire russe. 

Bien qu’elle n'inversera sûrement pas les rapports de force, cette décision de Washington que les Ukrainiens n’attendaient plus relance la question de la livraison de missiles longue portée à l’Ukraine par d’autres pays comme la France, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne. Ces pays refusent pour le moment de suivre Washington et de livrer à leur tour ce type de missiles à l’Ukraine.

Pourtant, à l’occasion des mille jours de l’invasion russe, les pays européens ont renouvelé leur soutien à l’Ukraine.

Ursula von der Leyen a notamment publié une vidéo dans laquelle elle déclare que l’Union européenne se “tiendra aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.” Mais Kiev craint un essoufflement de l’aide occidentale apportée à son pays. Et Moscou, après que son économie a été frappée par les sanctions européennes du début de la guerre, met les grands moyens pour tenir sur la durée en consacrant plus de 30% du PIB à la guerre. Le Kremlin peut aussi compter sur des partenaires économiques de taille comme la Chine.

Poursuivons notre journal en Roumanie où se tiendront ce dimanche 24 novembre les élections présidentielles.

Les Roumains sont appelés aux urnes ce dimanche 24 novembre pour choisir leur nouveau président, qui remplacera Klaus Iohannis, président conservateur qui termine son deuxième mandat et dix ans à la tête du pays. Selon les sondages, c’est le candidat social-démocrate Marcel Ciolacu qui est en tête, suivi par George Simion, membre du parti d'extrême droite de l’Alliance pour l’unité des Roumains. 

Les candidats à la présidence de la Roumanie se sont affrontés ce lundi 18 novembre dans un débat télévisé de trois heures.

Mais alors que le débat avait été présenté comme un succès, l’absence de plusieurs candidats a miné son impact. Le premier ministre roumain et leader social-démocrate, Marcel Ciolacu a raté le débat pour rencontrer le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, à Bruxelles et l’ancien premier ministre de centre-droit Nicolae Ciucã, a préféré rencontrer le chancelier autrichien Karl Nehammer.

Ce qui a laissé plus d'espace au candidat d'extrême droite George Simion. 

M. Simion, qui a été dépeint par certains rivaux comme un candidat pro-russe, anti-UE, a rejeté cette caractérisation dans le débat de lundi en disant qu'il n'a jamais soutenu que la Roumanie sorte de l’Union européenne. Par ailleurs, George Simion a,comme la plupart des candidats au débat, soutenu que pour négocier la paix en Ukraine, Kiev devra céder du territoire à la Russie. 

Et sur le plan des droit civils, aucun des candidats n’a soutenu la légalisation du mariage homosexuel.

M. Simion a dit qu’il pensait que l’introduction des unions civiles n'était même pas nécessaire. « Je crois que nous pouvons trouver des solutions juridiques sans inventer un substitut au mariage, qui est la base de la société », a déclaré le politicien d’extrême droite. Pourtant, la Cour européenne des droits de l’homme avait statué l’an dernier que la Roumanie n’avait pas respecté les droits des couples de même genre en ne reconnaissant pas leurs relations.

Clôturons notre journal en Géorgie, où la présidente sortante Salomé Zourabichvili a annoncé ce mardi 19 novembre qu’elle déposerait une plainte à la Cour constitutionnelle du pays pour contester les résultats des élections législatives.

Le vote, qui s’est tenu fin octobre, s’est soldé par la victoire du parti prorusse du Rêve Géorgien. L’opposition, dont fait partie la présidente, a accusé le parti de fraudes électorales et conteste le résultat. Le Rêve Géorgien, au pouvoir depuis 2012, réfute ces accusations. 

L’officialisation du résultat ce samedi 16 novembre par la commission électorale a entraîné de nouvelles manifestations dans les rues de la capitale Tbilissi.

Et parmi les manifestants, dont beaucoup d’étudiants, plusieurs ont été arrêtés. 

L’Union européenne avait aussi émis des doutes sur les résultats du vote, s’inquiétant “d’irrégularités” dans le scrutin.  

Mais pour le moment, rien n’a été confirmé. L’Union européenne s'inquiétait déjà depuis mai du “recul démocratique” du pays après une loi sur l’influence étrangère qui était calquée sur le modèle russe. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.