Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Turquie : le candidat Sinan Ogan annonce son soutien à Erdogan.
- Russie revendique une victoire à Bakhmout.
- Victoire du Sinn Fein lors des élections locales en Irlande du Nord.
Bonjour à toutes et à tous. Entamons ce journal en évoquant les élections présidentielles en Turquie. Le candidat ultranationaliste Sinan Ogan a annoncé son soutien à Erdogan.
Pour rappel, le premier tour du 14 mai, s’était soldé par la victoire du président sortant Recep Tayyip Erdogan avec 49,5% des voix face à son adversaire, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, qui avait récolté près de 45% des suffrages. Pour le deuxième tour qui aura lieu le 28 mai, tous les yeux se dirigent donc vers le troisième homme de la présidentielle, celui qui pourrait encore faire pencher la balance : Sinan Ogan. Fort de ses 5,2% de voix recueillies au premier tour, ce dernier était donc courtisé par les deux prétendants. Ce lundi 22 mai, l’ultranationaliste a invité ses électeurs à placer un bulletin pour le président sortant dans l’urne dimanche.
Sinan Ogan a su trouver un terrain d’entente avec le président islamo-conservateur.
Oui rien n’était joué d’avance puisque le troisième candidat affiche un nationalisme laïque alors que le président et son parti prône un islam politique. Les négotiations entre les deux hommes se sont donc conduites autour de plusieurs principes communs : la lutte contre le terrorisme, l’établissement d’un calendrier pour renvoyer les réfugiés, et le renforcement des institutions étatiques turques.
Cette annonce vient casser les chances déjà ténues de victoire de l’opposant Kemal Kiliçdaroglu.
Absolument, le vote conservateur devrait bénéficier de ce ralliement et complique la mission de Kemal Kılıçdaroğlu, le chef du Parti républicain du peuple qui avait su rallier autour de lui une coalition de six partis. Il bénéficie du soutien précieux du principal parti pro-kurde HDP, ce qui rendait compliqué les négociations avec la parti nationaliste de Sinan Ogan. Cependant, une partie de l’électorat de Sinan Ogan, entendait justement tourner le dos à Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans. Kemal Kılıçdaroğlu appelle les huit millions de citoyens qui ne se sont pas rendus aux urnes le 14 mai, à faire barrage contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Continuons ce journal en nous tournant vers l’est de l’Europe, en Ukraine, où les combats font toujours rage. Récemment, la Russie a annoncé avoir “pris” la ville de Bakhmout après des mois de combats acharnés, au prix de milliers de morts. Les chaînes et journaux russes célèbrent un jour de gloire.
Effectivement, samedi dernier, le patron de la milice Wagner, Evgueni Prigojine, avait annoncé la prise de Bakhmout. La chaîne de télévision publique russe Rossia 1 a quant à elle attendu le message officiel de félicitations de Vladimir Poutine le lendemain. Dans la presse russe, la victoire de Bakhmout est comparée à rien de moins que la prise de Berlin par l’armée rouge en 1945.
Cependant, la prise de Bakhmout revendiquée par la Russie est une victoire en trompe-l’œil, selon de nombreux experts, car l’armée ukrainienne a gagné du terrain autour de la ville, forçant son adversaire à de coûteux combats juste avant la contre-offensive ukrainienne majeure qui se dessine.
Le groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé que ses forces se retireraient de Bakhmout du 25 mai au 1er juin.
En effet, après avoir revendiqué la capture de cette ville-symbole dans l’est de l’Ukraine, Wagner cédera sa position à l’armée régulière. Mais la confusion continue toutefois de régner sur le sort de Bakhmout. L’Ukraine continue d’affirmer contrôler encore quelques bâtiments dans cette ville majoritairement détruite, et d’avancer dans la banlieue, encerclant les flancs russes. La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar s’est félicité lundi de la réussite tactique de la défense de la ville car selon elle, "Le potentiel offensif de l'ennemi a été considérablement réduit, l'ennemi a subi d'énormes pertes et nous avons gagné du temps". Cette annonce intervient alors que Kiev dit achever ses préparatifs pour lancer un assaut de grande ampleur.
Terminons ce tour de l’actualité européenne en évoquant la victoire du Sinn Fein lors des élections locales en Irlande du Nord.
Exactement, le Sinn Fein a remporté le plus grand nombre de sièges en jeu parmi les onze conseils municipaux de la province britannique, devant leur principal adversaire, le Democratic Unionist Party. Pour rappel, les républicains du Sinn Fein sont favorables à la réunification avec la République d’Irlande, le Democratic Unionist Party, est une formation ultraconservatrice et obstinément attachée à l’appartenance au Royaume-Uni. Précisément, le Sinn Fein a remporté 143 des 462 sièges de 11 conseils municipaux.
Selon la dirigeante du Sinn Fein, Michelle O’Neill, ces résultats sont “historiques”.
Oui selon elle, la campagne menée par sa formation a su trouver “un écho auprès de l’électorat”. Un des objectifs de la campagne était entre autres de rétablir le pouvoir exécutif, bloqué depuis un an par les unionistes du Democratic Unionist Party. Ces derniers
boycottent les institutions locales, censées être partagées avec les républicains du Sinn Fein car selon eux les règles imposées après le Brexit menacent les liens de la province avec le reste du Royaume-Uni.
Merci à toutes et tous pour votre attention !