Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 11 mai 2023

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 11 mai 2023

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Droits des femmes : les eurodéputés votent sur l’adhésion à la Convention d’Istanbul

- Scholz et Morawiecki, deux visions opposées de l’Europe : le chancelier allemand a défendu une vision de l’Europe très différente de celle du Premier ministre polonais. Le débat des européennes s’ébauche

- Interpol en appelle au grand public pour résoudre 22 "cold cases" en Europe

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Raphaël. Débutons ce journal en revenant sur le discours du 9 mai du chancelier allemand, Olaf Scholz, devant le Parlement européen à Strasbourg. Ce discours sur l’avenir de l’Union était très attendu, d’autant plus que Berlin a beaucoup irrité ses partenaires européens ces derniers mois. 

Absolument et son discours n’a rien arrangé puisqu’il a été suivi d’une cascade de critiques de la part de presque tous les groupes politiques, à l’exception de la sienne, les socialistes européens. Pour beaucoup, il s’est contenté de réaffirmer des grands principes consensuels en étant peu audacieux et restant vague quant à ses propositions. Manfred Weber, le président du groupe PPE au Parlement a durement critiqué les propos du chancelier qu’il a jugés flous, estimant que l’Europe a besoin d’une orientation venue de Berlin”. 

Le chancelier allemand  a appelé l’Europe à tenir ses promesses en continuant de s’élargir. 

Effectivement, dans une optique de créer une UE “géopolitique”, Olaf Scholz a défendu l’élargissement aux pays des Balkans, à l’Ukraine, à la Moldavie, et “à long terme” à la Géorgie. Cette vision est motivée par une volonté de “garantir la paix en Europe après la césure que marque l’invasion de l’Ukraine par la Russie”. Olaf Scholz a mentionné plusieurs problématiques comme le récent afflux de céréales ukrainiennes en Europe centrale ou encore les difficultés persistantes entre la Serbie et le Kosovo. Et pour que le véto des Etats membres ne paralyse pas l’Union, le chancelier allemand défend des décisions adoptées à la majorité, plus à l’unanimité, en tout cas pour des domaines cruciaux comme la fiscalité et la politique étrangère commune.

Le chef du gouvernement allemand a profité de ce discours pour se distancier d’Emmanuel Macron sur plusieurs dossiers. 

En effet, le chancelier a rappelé que les “Etats-Unis restent l’allié le plus important de l’Europe”, alors qu’Emmanuel Macron, suite de son voyage en Chine début avril, avait pris quelques distances avec Washington. Soucieux de garantir des débouchés pour ses entreprises, Olaf Scholz réclame de nouveaux accords commerciaux avec des partenaires comme le Mexique, l’Inde, l’Indonésie ou le Mercosur. 

De son côté, Emmanuel Macron reste dubitatif à l’égard du bloc des quatre pays sud-américains, pointant le manque de garanties sur les conditions de productions, notamment dans l’agriculture. 

Continuons ce journal en évoquant l’adhésion de l’Union européenne à la Convention d’Istanbul réprimant les violences contre les femmes. Cette adhésion est une manière de mettre la pression sur les six Etats membres qui n’ont pas ratifié ce traité international. 

Après les débats houleux dans l’hémicycle, les eurodéputés se sont prononcés, ce mercredi 10 mai sur l’adhésion de l’UE à la Convention d’Istanbul. Ce traité international, conçu par le Conseil de l’Europe, une organisation paneuropéenne regroupant 46 pays, a été adopté en 2011 et est entré en vigueur en 2014. Il a pour but de lutter contre les violences domestiques et la violence à l’égard des femmes en fixant des normes juridiques. Ce traité exige notamment des gouvernements qu’ils adoptent une législation réprimant la violence à l’égard des femmes, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, le mariage forcé. Il invite également à prévoir des refuges pour les victimes de violences.

L’Union européenne l’a signé en 2017 mais a tardé à la ratifier, en raison d’une absence de consensus au sein de ses Etats membres.

La Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie,la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie sont les pays qui ont refusé de la ratifier. La Pologne a quant à elle annoncé son intention de s’en retirer. C’est la mention du mot “genre” qui reboute ces pays à ratifier ce traité ainsi que l’incitation à promouvoir dans les programmes d’enseignement “les rôles non stéréotypés de genres”. 

Terminons ce journal européen en évoquant l'appel au grand public d’Interpol pour résoudre 22 “cold cases” en Europe. 

Oui Interpol a déclaré, mercredi 10 mai, le lancement d’une campagne à destination du grand public afin de résoudre ces “cold cases”. Cet appel à pour but d’identifier les corps de 22 femmes, retrouvés sur plusieurs décennies en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas. L’organisation internationale de coopération policière signale que ces différents dossiers “n’ont pas de lien entre eux”, mais ont en commun “leur contexte international”, selon une responsable. 

Des éléments d’enquêtes seront donc diffusés sur le site internet d’Interpol et sur les réseaux sociaux afin d’identifier ces femmes.

Absolument, cette sélection d’informations était jusqu’alors réservée aux services d’Interpol et contenu dans des “notices noires”, dédiées à l’identification des restes humains. Concrètement, une photo sur la base des technologies de reconstitution faciale et des éléments sur le lieu et la date de découverte du corps, les objets personnels, les vêtements et le contexte. 

Le plus ancien de ces crimes non élucidés a eu pour théâtre un parking d'autoroute aux Pays-Bas, en octobre 1976, et le plus récent a eu lieu dans un parc communal en Belgique, en août 2019. 

Oui, la difficulté d’identification de ces femmes par les polices nationales est en partie causée par le fait qu’elles ne sont pas originaires de ces pays. Cependant, même dénudées, calcinées, en état de décomposition avancée, ces femmes portent des signes distinctifs qui peuvent aider à leur identification. Selon un gestionnaire des bases de données ADN d’Interpol, “toutes les pistes envisagées pour résoudre ces “cold cases” ont été traitées”, les enquêtes sont au point mort et nous espérons que l’attention du public permettra de les faire avancer”.

Merci Raphaël et merci à toutes et à tous pour votre attention !