Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Les pays membres de l’OTAN sous pression depuis la victoire de Donald Trump à la Maison Blanche
- L’accord entre l’UE et le Mercosur provoque la colère des agriculteurs
- A Bruxelles, la Commission européenne alerte sur des menaces d’espionnage
Bonjour, entamons ce journal par un point sur la défense européenne et l’OTAN
De lourdes inquiétudes pèsent sur le futur de l’OTAN depuis l’élection de Donald Trump la semaine dernière. Le futur président américain a en effet à diverses reprises menacé de se retirer de l’alliance atlantique et menace ouvertement de sabrer dans la contribution de Washington à l’alliance, de loin la plus importante parmi les 32 membres de l’OTAN.
Il y a 10 ans, les pays de l’alliance s’étaient mis d’accord d’augmenter le budget alloué à l’OTAN à hauteur de 2% de leur PIB pour rééquilibrer les contributions. Qu’en est-il ?
Le déséquilibre entre la contribution américaine et celle des autres pays membres de l’OTAN ne date pas d’hier. En effet, les pays européens ont globalement toujours dépensé, en pourcentage de leur PIB, bien moins que leur allié américain pour la défense, et ce depuis le début des années 2000. Seule la montée des tensions avec la Russie depuis les années 2010 a fini par mettre en lumière ce déséquilibre financier.
Et depuis 2022, les pressions sont encore plus fortes pour atteindre l’objectif fixé de 2% du PIB alloué au budget de défense 23 des 32 pays de l’Alliance atteignent maintenant cet objectif.
Et d’autres pays européens craignent eux aussi la menace russe. La Pologne par exemple s’est lancée dans une politique massive d’investissements militaires et dépense désormais près de 5% de son PIB dans la défense.
Donald Tusk, le premier ministre polonais, s’inquiète d’ailleurs des difficultés de Kiev.
Oui, et il a d’ailleurs déclaré qu’une capitulation de la part de Kiev présenterait une menace pour la Pologne. Le dirigeant polonais a aussi annoncé qu’il organiserait des rencontres avec les dirigeants européens et le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte pour discuter des répercussions de l’élection de Donald Trump sur la défense européenne, notamment sur le soutien à l’Ukraine.
C’est aussi la situation en Ukraine qui était au menu de la rencontre, ce mardi 12 novembre, entre Mark Rutte et le président français Emmanuel Macron.
Le Néérlandais a souligné que la guerre en Ukraine représentait une menace non seulement pour l’Europe, mais aussi pour les Etats-Unis et le reste du monde.
L’implication de la Corée du Nord dans l’invasion russe étend les enjeux de la guerre au-delà des frontières européennes.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a appelé les pays européens à renforcer leur investissement dans la défense.
Il a aussi déclaré qu’aucune décision concernant l’Ukraine ne se ferait sans les Ukrainiens, et qu’aucune décision concernant l’Europe ne se ferait sans les Européens. Cette déclaration fait suite aux promesses de Donald Trump qui se vantait il y a quelques mois de pouvoir “mettre fin à la guerre en Ukraine en moins de 24 heures”, c’est-à-dire en passant un accord avec Vladimir Poutine.
Poursuivons ce journal en évoquant les difficultés que connaît le processus d’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.
Oui, l’accord commercial que Bruxelles voudrait signer avec le Mercosur, une zone de libre échange qui comprend plusieurs pays de l'Amérique du Sud, est très controversé. L’accord qui prévoit entre autres la libéralisation de plus de 90% des échanges commerciaux entre les deux blocs soulève des vives inquiétudes parmi les agriculteurs européens.
Selon les agriculteurs, l’accord favoriserait les entreprises exportatrices de produits agro-alimentaires de ces pays sud-américains et entraînerait une concurrence croissante pour l’agriculture européenne.
Mais Bruxelles semble pressée de faire aboutir ce dossier. Après des négociations qui durent depuis presque 25 ans, l’UE serait prête à signer l’accord d’association avec les pays sud-américains. En effet le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, partisan de cet accord, avait cité le sommet du G20, ces 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro, comme "dates clés" pour une signature.
Un possible accord qui provoque une profonde colère dans le monde agricole.
Plusieurs dizaines de tracteurs d'agriculteurs issus de syndicat se rejoignent à Bruxelles ce mercredi 13 novembre pour protester contre la possible signature de l’accord avec le Mercosur. Et FUGEA, un des syndicats organisateur souligne aussi les risques qu'une production industrielle massive promue par l’accord causerait pour l'environnement.
Les agriculteurs peuvent compter sur un pays qui s’est toujours montré très critique à l’accord.
Oui, il s’agit de la France. Paris s’est toujours opposé à l'accord et ce dimanche 10 novembre, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard s'est dite convaincue que l'accord ne serait pas signé au sommet du G20. En effet, Paris tente de constituer une minorité de blocage au Conseil européen, l’organe responsable de signer l’accord avec le Mercosur.
Terminons notre journal à Bruxelles où la Commission européenne a récemment averti son personnel sur le risque accru d'espionnage dans la capitale européenne.
Oui, ce 8 novembre le personnel de la Commission a reçu un mail lui disant que la menace d’espionnage est « réelle » de la part de mouchards qui veulent voler les secrets de l’exécutif européen.
Et selon les autorités belges, entre 10 et 20% des employés de plusieurs ambassades à Bruxelles seraient des agents du renseignement.
Et déjà en 2019, le Service diplomatique de l’UE avait mis en garde son personnel contre la menace d’espionnage russe et chinois Et les avertissements des agences de renseignement occidentales et des chefs d’espionnage informent que la menace d’espionnage russe a augmenté depuis l’invasion à grande échelle du Kremlin en Ukraine au début de 2022.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.