Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 19 juin 2024

Into the Woods - séminaire 24.11.2022 © Gouvernement finlandais Aujourd'hui en Europe - 19 juin 2024
Into the Woods - séminaire 24.11.2022 © Gouvernement finlandais

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

  • Réunion informelle des dirigeants européens sur la désignation des futurs tops jobs.
  • Discussions autour de prochain secrétaire général de l’OTAN.
  • Accord des États membres sur une loi contre le greenwashing.

Démarrons ce journal en évoquant la réunion informelle des dirigeants européens qui s’est tenue lundi 17 juin. Au programme des discussions, la désignation des futurs tops jobs, à savoir les présidents du Conseil et de la Commission ainsi que le prochain haut représentant aux affaires étrangères.

Une réunion qui n’a finalement pas abouti à un accord. Pour rappel, les dirigeants européens doivent en premier lieu s’entendre sur les noms à placer à ces postes très convoités. Ce sera ensuite au Parlement d’approuver ou non ces nominations. L’objectif étant que l’hémicycle puisse voter leur approbation à la mi-juillet.

Ce sera d’ailleurs l’un des sujets principaux du prochain sommet du Conseil européen les 27 et 28 juin.

Le Conseil se montre pour le moment plutôt optimiste sur des désignations rapides. Le Premier ministre finlandais Petteri Orpo explique avoir je cite : " de bonnes raisons de croire que les dirigeants seront en mesure de prendre des décisions à la suite du sommet”. Si aucun accord n’a pour le moment été trouvé, les discussions de lundi auront donc tout de même permis de bien faire avancer le processus.


Et quels sont les noms qui reviennent le plus ?

Tout d’abord, en ce qui concerne la Commission, Ursula von der Leyen devrait conserver son poste de présidente malgré certains reproches qui ont pu lui être faits ces derniers mois, notamment un leadership jugé un peu trop autoritaire qui a suscité des tensions avec son équipe, notamment avec le commissaire français Thierry Breton. Pour remplacer le haut représentant aux affaires étrangères Josep Borrell, c’est la Première ministre estonienne Kaja Kallas qui semble favorite. Enfin c’est le portugais Antonio Costa qui devrait devenir président du Conseil une fois le mandat de Charles Michel terminé. Pour rappel, il avait dû quitter son poste de Premier ministre du Portugal en 2023, à cause d’une affaire de corruption. Une affaire dans laquelle il aurait été impliqué par erreur, la véritable cible des accusations étant Antonio Costa Silva, son ministre de l’économie.

Même si ces favoris semblent faire consensus, quelques réticences subsistent.

Notamment autour de la nomination de Kaja Kallas à la tête de la diplomatie européenne. La Première ministre italienne Giorgia Meloni étant en première ligne des sceptiques. Elle craint que la nomination de l’Estonienne, particulièrement engagée dans le conflit en Ukraine, ne détourne l’attention des problématiques méditerranéennes et migratoires.

La droite européenne a également fait des demandes de dernière minute qui ont fait capoter les discussions.

Le PPE, groupe de droite majoritaire au parlement européen à également souhaiter que le socialiste Antonio Costa n’effectue qu’un mandat de deux ans et demi. Lui qui a été proposé par les sociaux-démocrates européens laisserait ainsi sa place en cours de mandature européenne à un candidat de droite. Il serait ainsi le premier président du Conseil à n’effectuer qu’un mandat, chose que la gauche européenne refuse catégoriquement.

Poursuivons ce journal en évoquant un autre poste important qui devrait bientôt changer de main : celui de secrétaire général de l’OTAN.

Pour rappel, l’actuel secrétaire général, le norvégien Jens Stoltenberg devra quitter son poste en octobre. Les discussions ont donc déjà démarré pour lui trouver un successeur, et pour le moment le clair favori n’est autre que Mark Rutte. L’actuel Premier ministre des Pays-Bas, dont le mandat s’achève le 2 juillet, cherche donc à convaincre les 32 dirigeants d’États membres de l’OTAN, puisque l’unanimité est nécessaire pour accéder à ce poste.

Le 18 juin, la Slovaquie et la Hongrie ont toutes les deux donné leur feu vert à Mark Rutte.

Bratislava et Budapest s’opposaient pourtant encore récemment à la candidature du Néerlandais, lui préférant Klaus Iohannis le président roumain également candidat. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban explique sur X avoir obtenu de Mark Rutte l’engagement qu’il n’obligerait pas la Hongrie à soutenir les activités de l’OTAN en Ukraine.

Du côté de la Slovaquie, c’est un accord de défense aérienne qui a fait pencher la balance.

La défense aérienne slovaque a été particulièrement affaiblie ces derniers mois. Une partie de l’aide que lui octroyaient d’autres pays européens a été retirée ou transmise à l’Ukraine. C’est notamment le cas de certains systèmes prêtés temporairement par les Pays-Bas. Le Président slovaque Peter Pellegrini a donc déclaré s’être accordé avec Mark Rutte pour que ce dernier aide Bratislava à se renforcer sur le plan de la défense aérienne. Ne reste maintenant plus qu’à convaincre la Roumanie, dernier pays à s’opposer à la nomination du Premier ministre néerlandais.

Concluons ce journal en évoquant l’accord auquel sont parvenus les États membres sur une loi contre le greenwashing.

Ce n’est pas la première fois que les 27 s’attaquent à cette question. Un texte avait déjà été adopté en février, condamnant certaines allégations écologiques, comme la mention “produit vert” qui est jugée vague et trompeuse. Le texte approuvé le 17 juin concerne quant à lui les étiquettes qui mentiraient directement au consommateur. Concrètement, pour mettre en place une étiquette “neutre en CO2”, il faudra réaliser des contrôles aux critères bien définis au préalable.

Ces contrôles devront être réalisés par des entités indépendantes.

Ces vérificateurs seront accrédités, et des sanctions seront mises en place pour ceux essayant de passer par d’autres contrôleurs. Des mesures d’accompagnement seront également mises en place pour aider les petites et moyennes entreprises à se conformer à ces nouvelles règles. Les États membres vont donc à présent engager les pourparlers avec le nouveau Parlement européen.