Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 4 décembre 2024

© OTAN Aujourd'hui en Europe - 4 décembre 2024
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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

  • Les ministres des affaires étrangères des pays de l’OTAN se réunissent à Bruxelles pour discuter de l’Ukraine
  • En Géorgie, la cour constitutionnelle refuse d’invalider le résultat des élections législatives
  • La Belgique reconnue coupable de crimes contre l’humanité pour avoir orchestré l’enlèvement d’enfants métis au Congo durant la période coloniale

Bonjour, commençons ce tour des actualités à Bruxelles, où se tient actuellement une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN

Oui et la situation en Ukraine domine une nouvelle fois l’agenda de cette réunion qui se déroule les mardi 3 et mercredi 4 décembre dans la capitale belge. L’Ukraine se trouve dans une situation particulièrement délicate et peine à faire face aux avancées russes qui prennent un rythme inquiétant ces dernières semaines, au rythme de 22 km² par jour selon l'Institute for the Study of War. 

Les ministres doivent également discuter de futurs choix à opérer quand Donald Trump sera de retour à la Maison Blanche. Le président élu des Etats-Unis a laissé entendre qu’il réduirait drastiquement son soutien à Kiev et qu’il était prêt à négocier avec Vladimir Poutine. 

C’est pourquoi Kiev demande plus de garanties.

Le ministre des affaires étrangères ukrainien Andriï Sybiha a une nouvelle fois appelé les membres de l’OTAN à intégrer l’Ukraine à l’Alliance atlantique. Volodomyr Zelensky, le président ukrainien, a déclaré être prêt à négocier un cessez-le-feu mais seulement si celui-ci était garanti par l’OTAN.

L’Ukraine demande aussi plus de soutien militaire de la part de l’Alliance.

Oui alors que les bombardements continuent de ravager le territoire ukrainien M. Sybiha a demandé la livraison de nouvelles défenses anti-aériennes afin de limiter les frappes russes sur son territoire.  

Et que répond l’Otan à ces demandes de plus en plus insistantes ?

Mark Rutte, le secrétaire général de l’organisation plaide pour plus de soutien militaire à l’Ukraine et l’alliance va d’ailleurs confirmer une aide de 40 milliards d'euros à l’Ukraine en 2024. "L'agression de la Russie ne montre aucun signe d'apaisement. Au contraire, M. Poutine intensifie sa rhétorique et continue d'agir sans pitié", a déclaré Mark Rutte lors d’une conférence de presse mardi 3 décembre, des propos rapportés par le journal La Libre. 

Et où en sont les négociations pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ?

Bien qu’il y ait eu des avancées sur le sujet, de nombreux pays membres de l’alliance restent frileux à l’idée d’intégrer l’Ukraine à l'OTAN. Il faut en effet l’approbation de tous les États membres pour que Kiev puisse en faire partie. Concernant les garanties demandées par Kiev à l'Otan, là aussi l’organisation atlantique semble suspendue à l’arrivée de Donald Trump à la maison blanche.

Poursuivons notre journal en Géorgie où la Cour constitutionnelle refuse d’invalider le résultat des dernières élections. 

Oui, ce mardi 3 novembre, la Cour constitutionnelle georgienne a refusé d’invalider le résultat des élections législatives du 26 octobre octobre dernier, qui s'étaient soldées par la victoire du Parti pro-russe au pouvoir : le Rêve géorgien. La Cour a déclaré que sa décision de ne pas invalider les résultats était  “finale”, sans donc laisser la possibilité de faire appel  

Le résultat avait pourtant été contesté par plusieurs observateurs internationaux et par la Présidente géorgienne Salomé Zourabichvili qui accuse le Rêve géorgien d’avoir truqué les résultats à travers des achats de vote. 

L’Union européenne conteste aussi fermement le résultat. Jeudi 28 novembre, le parlement européen avait convenu que le vote n’avait été “ni libre, ni équitable” et avait donc appelé à de nouvelles élections. 

Une décision de la cour constitutionnelle qui intervient alors que le pays est secoué par des manifestations massives et quotidiennes.

Oui, des manifestations avaient commencé le 28 novembre et se tiennent chaque soir, pour protester contre les fraudes lors des élections et la décision du Rêve géorgien de repousser à 2028 le processus d’adhésion du pays à l’UE. Les manifestations connaissent depuis plusieurs jours un regain majeur mais s’accompagnent aussi d’une répression de plus en plus marquée. Ce lundi 2 décembre, 23 personnes ont été blessées alors que la police utilisait des canons à eau et des gaz lacrymogènes sur la foule. 

La décision de la Cour constitutionnelle risque donc de précipiter la situation, qui est déjà très tendue. 

De son côté, le premier ministre Irakli Kobakhidze, membre du Reve géorgien, a accusé ce mardi des ONG occidentales d’avoir « orchestré les violences » de ces derniers jours.

Terminons ce journal à Bruxelles, où ce lundi 2 décembre, la cour d'appel a condamné la Belgique pour crimes contre l’humanité.

Oui dans une décision qui fera date, l’État belge a été reconnu coupable, ce lundi 2 décembre, de crimes contre l’humanité par la cour pour avoir enlevé cinq femmes métisses alors qu’elles étaient des enfants au Congo pendant la période coloniale. 

Selon la Cour, les cinqs femmes, aujourd’hui âgées de 70 ans, ont été victimes d’un "enlèvement systématique" par l’Etat quand, dès leur plus jeune âge, elles ont été séparées de leurs mères en raison de leurs origines métisses et confiées à des orphelinats catholiques. 

L'arrêt de la cour d’appel a ainsi renversé le jugement de première instance datant de 2021.

L’État belge avait un "plan pour rechercher et enlever systématiquement les enfants nés de mère noire et de père blanc", a affirmé la cour. 

La Belgique devra donc verser aux cinq femmes 50000 euros chacune pour les dommages moraux subis et couvrir plus d’un million d’euros de frais juridiques.

Le Congo a été une colonie belge de 1908 jusqu’en 1960. En 2019, le gouvernement belge s'est excusé pour la première fois pour l’enlèvement de milliers d’enfants métis au Congo pendant cette période coloniale.

Mais le ministère des Affaires étrangères, qui représentait le gouvernement dans cette affaire, n’a pas encore commenté publiquement la décision.

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.