Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Programme du jour :
- Visite surprise du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ce mercredi 11 octobre à Bruxelles.
- Thierry Breton, le commissaire européen en charge du commerce intérieur, demande à Elon Musk de modérer les contenus illégaux sur le réseau social X (ex-Twitter).
- Le Conseil de l'Europe épingle le gouvernement français sur les dérives de la police
Commençons ce journal en évoquant la visite surprise de Volodymyr Zelensky à Bruxelles.
Oui, le premier ministre belge Alexander De Croo accueillait Volodymyr Zelensky ce mercredi matin. Au programme de cette visite : des discussions avec le premier ministre et ses ministres de la défense, des affaires étrangères et de la coopération au développement.
Et quel était l’objectif de cette rencontre ?
Le sujet principal était la question du soutien de la Belgique à l’Ukraine. Kiev demande avec insistance depuis des mois à Bruxelles de lui livrer des avions de combat de type F-16. Des annonces en ce sens avaient été faites, puis annulées sans que l’on comprenne exactement quelles étaient les raisons de ces volte-faces.
Face à Volodymyr Zelensky, le premier ministre belge a finalement annoncé la livraison en 2025 de F-16 que Bruxelles fournira à Kiev après les avoir elle-même remplacée par des F-35. Il n’a cependant pas communiqué combien des 54 F-16 en activité dont dispose la Belgique seront envoyés, on parle seulement de quelques-uns. En revanche, la ministre de la défense a insisté sur le fait que cet envoi serait couplé à une aide à la maintenance.
Alexander De Croo a également annoncé la mise en place d’un “Fonds Ukraine” à hauteur d’un milliard d’euros. Il couvrira les besoins induits par l’accueil d’Ukrainiens en Belgique, ainsi que l’aide humanitaire et militaire envoyée sur place. Ce fonds sera financé grâce aux avoirs russes gelés en Europe, stockés dans la banque Euroclear à Bruxelles.
Et le président ukrainien a également visité le siège de l’OTAN.
Oui, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe, Volodymyr Zelensky s’est également rendu au siège de l’OTAN. Une visite importante alors que le président ukrainien avait déclaré, ce mardi, sur la chaîne de télévision France 2, s’inquiéter du fait que le soutien apporté à son pays ne s’effrite, notamment avec le risque que l’attention internationale soit focalisée sur Israël.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a tenté de rassurer Kiev en déclarant à Volodymyr Zelensky “votre combat est notre combat, votre sécurité est notre sécurité”. De son côté, Julianne Smith, ambassadrice américaine à l’OTAN a déclaré qu’elle “n’anticipait aucun problème à ce sujet”.
La question du soutien des États-Unis n’en reste pas moins un grand facteur d'inquiétude à Kiev. Washington pèse environ la moitié du soutien à l’Ukraine, mais les débats font rage au congrès et des menaces pèsent sur le maintien de cette aide dans les prochains mois.
Continuons ce journal en évoquant la lettre du commissaire européen en charge du commerce intérieur, Thierry Breton, dans laquelle il demande à Elon Musk de modérer les contenus illégaux sur le réseau social X.
Depuis le début du conflit en Israël, de nombreuses fausses informations circulent sur le réseau social X, l’ancien Twitter. Thierry Breton demande au propriétaire du réseau social, Elon Musk, d’être transparent sur les contenus autorisés sur la plateforme ou non, et de supprimer les contenus illicites.
Le commissaire appuie sa demande sur le Digital Service Act, la réglementation de l’Union européenne visant à réguler les contenus en ligne.
Alors que le conflit entre israël et le Hamas plonge le Monde dans l’inquiétude, le ministre des Affaires étrangères tchèque s’est d’ailleurs rendu en Israël ce mercredi
Oui c’est la première fois depuis l’attaque du Hamas, qu’un responsable européen fait le déplacement jusqu’à Tel Aviv. Une façon pour la République Tchèque d’affirmer, selon les mots du ministre, son soutien à Israël en ces temps difficiles. Il a également, selon Euractiv, souhaité que l’UE s’assure que tous les fonds qu’elle envoie à Israël ne servent pas à financer le Hamas.
Une position qui rejoint celle de la commission qui a engagé une révision de ses dispositifs en Palestine après avoir annoncé dans un premier temps l’annulation pure et simple de tous les dispositifs d’aide.
Les débats font pourtant toujours rage au sein même des États sur la position à adopter.
Oui, en France par exemple, Manuel Bompard, député Insoumis a refusé de qualifier le Hamas de groupe terroriste. Une position qui continue d’isoler la France Insoumise sur cette question par rapport aux autres partis. Alors que selon le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, plus d’une centaine d’actes antisémites ont été recensés dans le pays depuis samedi.
En Espagne, la droite dénonce quant à elle les positions contradictoires des différents membres du gouvernement. La coalition de gauche au pouvoir ne semble pas s’entendre sur la position à adopter. Par exemple, alors que le parti d’extrême gauche Unidas Podemos affirme être, je cite, “aujourd’hui et toujours avec la Palestine”, le parti socialiste dénonce un acte terroriste.
Pour rappel, le bilan de ce conflit serait d’environ 1200 morts du côté d’Israël et autant du côté palestinien.
Concluons ce journal, en abordant un rapport du conseil de l’Europe qui épingle le gouvernement français sur les dérives de sa police.
Oui cette organisation intergouvernementale, constituée de 46 États, dont ceux de l’Union européenne, reproche aux autorités françaises des manquements à la convention européenne des droits de l’homme. L’assemblée parlementaire du conseil, constituée de 324 membres, s’appuie ici sur un rapport rédigé par la députée ukrainienne Yelysaveta Yasko et la sénatrice irlandaise Fiona O’Loughlin.
Et que reproche-t-on à la France dans ce rapport ?
Principalement la gestion des manifestations sur le territoire français par le gouvernement. L’assemblée reproche, je cite “que les données statistiques officielles ne permettent pas de recenser clairement le nombre de personnes blessées ou tuées par les forces de l’ordre“.
Autre reproche apparaissant dans ce rapport, le manque d’impartialité de l’inspection générale de la police, l’IGPN. Le conseil préconise donc “une réforme de ce corps en ouvrant davantage sa composition à des personnes extérieures aux corps de police”.
Enfin, le rapport cite une assemblée d’experts du droit constitutionnel, la commission de Venise pour dénoncer l’article 49.3 de la constitution. Pour rappel cet article permet à l'exécutif de faire adopter une loi, sans passer par le vote du parlement. Un article dénoncé comme une “ingérence significative de l’exécutif dans le rôle du pouvoir législatif”.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana.