Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 11 mars 2025

© Site de la présidence ukrainienne / president.gov.ua Aujourd'hui en Europe - 11 mars 2025
© Site de la présidence ukrainienne / president.gov.ua

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

• La rencontre des délégations ukrainienne et américaines en Arabie Saoudite

• Les principales mesures de la nouvelle coalition allemande 

• La République Tchèque durcit les lois sur l'immigration avant les élections

Bonjour Gaspard, on commence ce journal en abordant les enjeux de la rencontre entre représentants ukrainiens et américains en Arabie Saoudite ce mardi. Volodymyr Zelensky est arrivé sur le sol saoudien lundi, en marge de cette rencontre.

Oui, le président ukrainien a déclaré sur la messagerie Telegram que, je cite, « L’Ukraine cherche la paix depuis la toute première seconde de la guerre, et nous avons toujours dit que la seule raison pour laquelle la guerre se poursuit est la Russie ».

Ce mardi, de nouvelles discussions importantes ont lieu à Jeddah, onze jours seulement après l’humiliation infligée par Donald Trump envers Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche.

Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain, sera présent lors de cette réunion et a déclaré avoir bon espoir de « résoudre » la question de la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine.” On le rappelle, le Président américain a annoncé la semaine passée que les Etats-Unis allaient mettre un terme à l’aide apportée à l’Ukraine sur le front de la guerre.

Ce que l’on sait déjà de ces pourparlers à venir c’est que l’Ukraine va demander une trêve  “dans les airs” et “en mer” comme l’a déclaré un responsable ukrainien.

En effet, ce seront les propositions principales annoncées par Kiev en vue d’un accord. Cette proposition de cessez-le-feu est faite car, je cite, “ce sont les options qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles » a déclaré ce même responsable. Une proposition que Marco Rubio a jugé “prometteuse” mais que cela seul ne sera pas suffisant. Les discussions qui auront lieu ce mardi seront déterminantes à cet égard, a-t-il ajouté.

La suspension de l’aide américaine s’accompagne également d’une suspension des services de renseignements américains qui ont été fort précieux dans le camp ukrainien depuis le début de la guerre.

Oui, cette suspension pourrait grandement affaiblir Kiev. La fin du partage de l’imagerie spatiale qui permettait d’empêcher les attaques russes, change maintenant la donne sur le front puisque les ukrainiens ne peuvent plus identifier les attaques aussi bien qu’auparavant. Les Russes en profitent pour augmenter leurs attaques de drones sur le territoire ukrainien et gagner du terrain. 

Kiev a d’ailleurs annoncé hier le renforcement de ses troupes combattant dans la région russe de Koursk alors que les troupes russes ont revendiqué des avancées importantes à cet endroit.

Et dans ce contexte de tension, les Etats-Unis ont annoncé qu’il n’y aurait pas de “langage hostile” vis-à-vis de la Russie lors de leur rencontre à la réunion du G7 cette semaine.

En effet, les dirigeants des plus grandes puissances mondiales se rencontreront au Canada dans un climat de tension très élevé. Marco Rubio est conscient que les autres dirigeants présents ont une approche différente mais que, selon lui, “les Etats-Unis étaient les seuls à ce stade à rendre de telles discussions possibles”.

On continue ce journal en Allemagne en abordant les débuts des négociations de coalition entamées ce samedi. Les conservateurs du CDU, vainqueurs des élections, rencontrent les sociaux-démocrates du SPD pour des premières négociations.

Oui et comme convenu il y aura une base d’échanges avec des compromis politiques “très très intenses” a déclaré Friedrich Merz, le très probable prochain chancelier. Le financement sera sans doute le sujet le plus controversé puisque les deux partis devront faire des concessions. Les sociaux-démocrates ont présenté un plan pour un paquet d’investissements novateurs mais cela déplaît à la CDU, conservatrice sur le plan fiscal. 

Parmi les sujets abordés, il y a notamment le contrôle de l’immigration aux frontières qui a été évoqué. Le CDU veut durcir les lois liées à la migration comme ils l’ont promis lors de leur campagne. 

Oui et cela pose en partie problème avec la SPD qui trouve que ces promesses enfreignent le droit de l’UE. Les partis se sont engagés à refouler des personnes à la frontière allemande même si elles demandent l’asile et effectuer plus de contrôles aux frontières malgré les règles de Schengen, l’espace européen de libre circulation.

Cet accord évoque un également un plan de financement important pour redynamiser l’économie allemande en récession depuis deux ans.

Oui, leur objectif est de ramener l’économie allemande à un potentiel de croissance de plus de 1%. La coalition veut protéger les industries et notamment, l’économie automobile en évitant les sanctions en cas de non-respect des objectifs européens en matière de CO2. Dans les grandes lignes de l’accord à venir, il y a également une réduction d’impôts pour les entreprises, une augmentation du salaire minimum, une relance des négociations de libre-échange avec les Etats-Unis et une réduction des allocations de chômage.

Cet accord de coalition n’est pas encore voté et c’est déjà compromis. Les Verts ont fustigé cet accord pour son manque d’ambition au niveau de la protection du climat mais aussi de la politique de sécurité. Leur soutien est nécessaire pour obtenir la majorité des deux tiers requise pour adopter le plan de financement.

Enfin on clôture ce journal en République Tchèque qui prévoit de durcir les lois sur l’immigration avant les élections.

Oui, la République Tchèque s’engage dans un plan visant à renforcer ses politiques d’asile et d’expulsion dans le but de dissuader les migrants de rejoindre le pays. Le Premier ministre tchèque Petr Fiala et le ministre de l’Intérieur Vít Rakušan ont annoncé un durcissement strict avec notamment des expulsions plus rapides et des aides sociales drastiquement réduites.

La proposition de loi intervient la même année que les élections législatives qui sont initialement prévues pour octobre 2025.

En effet, c’est dans ce contexte électoral important que cette loi sera soumise à la Chambre des députés avec une demande d’approbation en première lecture. La République tchèque s’était déjà abstenue en 2024 lors d’un vote des ambassadeurs européens sur un pacte sur la migration et l’asile.

Le sujet est sensible puisque la télévision tchèque a déclaré que l’immigration est le deuxième sujet le plus important pour les électeurs après l’adhésion à l’OTAN et à l’UE. Pourtant, Prague connaît une nette baisse de 31.9% de l’immigration irrégulière par rapport à l’année dernière.