Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 9 avril 2025

© Site officiel de la Commission européenne Aujourd'hui en Europe - 9 avril 2025
© Site officiel de la Commission européenne

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • La proposition d’exemption des droits de douane UE - USA
  • La recrudescence de la traite des êtres humains dans l’UE 
  • Le sommet UE - Samarkand pour repenser les relations stratégiques avec l’Asie Centrale

Bonjour, on commence ce journal en évoquant la proposition européenne d’exemption d’une zone de libre-échange UE-USA pour répondre à la hausse des droits de douane imposée par Washington. Une proposition rapidement rejetée par la Maison Blanche.

Oui, notons que cette proposition d’exemption de droits de douane est proposée alors que les premières conséquences des hausses décidées par Washington sont déjà pressenties. Selon les experts, jusqu’à 80 milliards d’euros d’exportations européennes sont menacés dans le secteur automobile, et les volumes d’exportation d’acier devraient baisser de 3,7 millions de tonnes. L’industrie pharmaceutique ne sera pas épargnée non plus et cette tension commerciale pourrait fragiliser encore plus les bases du partenariat transatlantique. 

Qu’est-ce qu’il y a dans cette proposition de la Commission ?

Il s’agit d’une proposition déjà faite par Bruxelles aux Etats-Unis par le passé, ciblée sur le secteur automobile et cette fois élargie à l’ensemble des produits industriels.

Une initiative ambitieuse pour tenter de trouver une sortie face aux tensions commerciales qui pourraient provoquer des dégâts économiques massifs. 

“L’Europe est toujours prête à conclure un accord”, a affirmé Ursula Von der Leyen lors d’une conférence de presse à Bruxelles, avant de prévenir : “Nous sommes également prêts à répondre par des contre-mesures et à défendre nos intérêts.”

Oui, et  pour accompagner cette déclaration, elle a annoncé la création d’une “task force de surveillance sur les importations” chargée de surveiller l’évolution du commerce mondial.

Mais à la Maison Blanche, l’accueil de cette proposition a été glacial. Le président américain Donald Trump a immédiatement répliqué “Non, ce n’est pas suffisant”. Selon lui, je cite, “l’Union européenne s’est très, très mal conduite avec [les Américains] ”. Il exige la réduction rapide du déficit commercial américain avec l’Europe, et souhaite notamment forcer les pays européens à acheter davantage d’énergie made in USA. “Il faut qu’ils achètent et qu’ils s’engagent à acheter un montant équivalent en énergie” a déclaré l’occupant de la Maison Blanche. Cette injonction à l’achat énergétique américain va pourtant à l’encontre même du processus européen de transition vers une énergie décarbonée. 

Face au rejet de la proposition européenne l’Union européenne se résout à répondre en augmentant elle aussi ses droits de douane.

Oui, ce lundi 7 avril, la Commission a dévoilé une nouvelle liste de produits américains susceptibles d’être taxés à hauteur de 25 %, si le vote recueille une majorité qualifiée ce mercredi 9 avril. 

L’Europe craint également de devenir la nouvelle cible des exportateurs asiatiques, et en particulier chinois. 

En effet, depuis que les États-Unis ont annoncé une hausse spectaculaire de 50% additionnels sur les droits de douane des produits chinois (soit une taxation à 104%) , la Chine pourrait chercher à réorienter ses flux commerciaux vers le Vieux Continent.

Une inquiétude clairement exprimée à Bruxelles, qui redoute une affluence de produits à bas prix sur son marché, mettant en péril la compétitivité de ses propres producteurs. 

Oui, et rappelons que les pays asiatiques, sont très dépendants de leurs exportations, et pourraient chercher à trouver dans l’Europe un nouveau débouché pour leurs produits.

Lors d’un échange téléphonique avec le Premier ministre chinois, la présidente de la Commission européenne a d’ailleurs appelé à “une résolution négociée de la situation actuelle” et mis en garde contre toute escalade supplémentaire.

On continue ce journal en évoquant un fléau mis en lumière par une récente étude d’Eurostat : la traite des êtres humains qui connaît une inquiétante recrudescence au sein de l’Union européenne.

Oui selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, environ 10 793 victimes ont été recensées en 2023, soit une hausse de 6,9 % par rapport à 2022. C’est le chiffre le plus élevé depuis 2008. En moyenne, cela représente 24 victimes pour un million d’habitants européens. 

La majorité des victimes sont des femmes ou des jeunes filles, elles représentent deux tiers des cas recensés. Et l’exploitation sexuelle reste, de loin, la forme de traite la plus courante  (43,8 %), suivie par le travail forcé. 

Oui, notifions par ailleurs que certains admettent dans les termes “traite d’être humains” d’autres pratiques comme la mendicité forcée, le mariage contraint, le trafic d’organes ou encore la gestation pour autrui.

À noter que 64,1 % des victimes sont originaires de pays extérieurs à l’Union. Et c’est au Luxembourg que l’on en recense le plus, avec plus de 150 victimes par million d’habitants.

Eurostat souligne que la hausse du nombre de victimes recensées peut aussi refléter une meilleure capacité des systèmes sociaux et judiciaires à identifier les victimes. Mais ce constat n’en reste pas moins alarmant. L’Europe voit s’aggraver un phénomène qu’elle peine encore à endiguer.

On conclut ce journal en Ouzbékistan, où la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil, António Costa, ont participé ce vendredi 4 avril dernier, au tout premier sommet entre l’Union européenne et les cinq pays d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan.

“Je pense que nous n’avons pas encore tiré parti de tout le potentiel de nos relations. (...) Ce sommet marque le début d’une nouvelle ère dans nos relations et ne restera pas un événement isolé.” a déclaré Antonió Costa à Samarkand ce vendredi 4 avril. L’UE entend donc affirmer dans la région sa présence stratégique dans cette zone sous influence russe et chinoise.

La sécurité régionale était au cœur des échanges.

Oui lors du sommet, les dirigeants ont par ailleurs salué la récente signature d’un traité de délimitation des frontières entre le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, signe encourageant de dialogue régional après des années de conflit sur cette question.

L’Afghanistan connaît à ce jour une des plus grandes crises humanitaires du monde, avec 23 millions de personnes nécessitant de l’aide humanitaire. 

Effectivement les représentants de l’Union européenne se sont dit soucieux d’une situation de plus en plus catastrophique en Afghanistan. Depuis le départ des troupes américaines en 2021, les talibans au pouvoir maintiennent une répression de plus en plus extrême sur le peuple et en particulier sur les femmes. L’Union européenne continue d’ailleurs de fournir un soutien humanitaire important à ce pays.

Un journal de Isaline Feller, Assia Patel, Gaspard Timmermans et Robin Job.