Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 23 octobre 2024

© Archives Géorgie - CC BY-SA 4.0 Aujourd'hui en Europe - 23 octobre 2024
© Archives Géorgie - CC BY-SA 4.0

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme: 

  • En Géorgie: Des manifestants pro-europe se retrouvent dans les rues de Tbilissi à la veille d’élections cruciales pour le pays
  • Le Parlement européen approuve un prêt de 35 milliard d’euros à l’Ukraine
  • L’ancien président albanais est arrêté à Tirana pour corruption 

Bonjour, entamons ce journal en Géorgie, où, à la veille d’élections cruciales, les manifestations se sont multipliées dans les rues de la capitale.

Oui, dimanche 20 octobre dernier, des dizaines de milliers de citoyens géorgiens pro-européens se sont rassemblés dans la capitale sous le slogan “la Géorgie choisit l’Union européenne”. Dans les rangs des manifestants, on a pu notamment apercevoir la Présidente Salomé Zourabichvili, fervente supportrice de l’adhésion à l’UE. 

Ces manifestations ne tombent pas par hasard.

En effet, les élections législatives sont prévues dans quelques jours, ce samedi 26 octobre. Pour la plupart des observateurs, ces élections sont une sorte de referendum entre Moscou et Bruxelles ; le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a opéré un rapprochement spectaculaire avec la Russie ces derniers mois, comme l’illustre l’introduction de réglementations liberticides calquées sur celles mises en place en Russie.

Des lois qui n’ont pas fait l’unanimité et ont valu à la Géorgie des sanctions de la part de l’UE.

Ces lois, vues comme autant de reculs démocratique par Bruxelles, ont valu à la Géorgie de perdre son statut de candidate à l’Union européenne. S’il gagne les élections du 26, le Rêve géorgien a déjà annoncé vouloir interdire tous les partis d'opposition.

Une annonce qui semble encore une fois prendre exemple sur le régime poutinien.

Oui, Bidzina Ivanichvili, le milliardaire à la tête du Rêve géorgien est vu comme un allié de Vladimir Poutine, tout en ne s’étant jamais défini clairement comme un adversaire de l’adhésion à l’Union européenne. Le Rêve Géorgien reste ambigu sur le sujet, mais il est clair que les lois introduites récemment par le parti au pouvoir éloignent le pays de la possibilité de rejoindre les 27.

De plus, plusieurs ONG de défense des droits humains alertent sur la situation dans le pays à la veille des élections. 

Le vice-président de la Fédération internationale des Droits de l’homme Ucha Nanuachvili a par ailleurs déclaré au journal Le Monde avoir subi du harcèlement et des menaces alors qu’il critiquait la loi sur “l’influence étrangère” de mai dernier calquée sur le modèle russe. D’autres opposants ont subi des attaques, parfois physiques, qui font partie d’une plus grande campagne d’intimidation. 

Une situation tendue et clivée qui rappelle celle d’un autre pays de la région : la Moldavie.

Oui, la Moldavie, où un référendum sur l’adhésion à l’UE a eu lieu en même temps que les élections législatives dimanche dernier. Le pays vient de voter “oui” à l’Europe avec seulement 50,4% des voix. Un échec pour la Présidente pro-européenne Maia Sandu qui avait appelé les citoyens moldaves aux urnes avec un objectif : donner plus de légitimité à son projet d’arrimer la Moldavie à l’UE. Cependant, elle attribue cet échec à la Russie qui aurait dépensé des millions d’euros pour tenter d’influencer les votes

Une ingérence russe que craint l’Union européenne pour les élections en Géorgie.

Oui, nul doute que la Russie va tenter de peser sur le résultats des élections en Géorgie dont les troupes russes occupent d’ailleurs actuellement une partie du territoire. 

Poursuivons ce journal à Bruxelles, où le Parlement européen a approuvé un prêt à l’Ukraine à hauteur de 35 milliards d’euros. 

Oui, nous avions déjà évoqué cette initiative du G7 de débloquer un nouveau budget pour aider l’Ukraine alors que le pays s’apprête à nouveau à affronter un hiver difficile. Le Parlement européen a voté en faveur de ce budget ce mardi 22 octobre, confirmant donc que Bruxelles offrirait 35 milliards d’euros à l’Ukraine, un montant puisé dans les avoirs russes gelés dans les banques européennes depuis le début de la guerre.

Une écrasante majorité d’eurodéputés ont voté en faveur, ce qui n’était pourtant pas gagné.

En effet, 518 députés ont voté “pour” et seulement 56 “contre” ce mardi 22 octobre à Strasbourg. Pourtant, ce prêt est assez historique car il n’impose aucune règle à l’Ukraine sur la manière de le dépenser. Kiev pourra donc potentiellement investir dans le matériel militaire et armements. 

L’extrême droite, aujourd’hui troisième groupe au Parlement européen, est généralement plus réticente à endosser le soutien à l’Ukraine. 

Ce soutien européen doit prochainement être complété par un soutien américain de 20 milliards de dollars.

Oui un engagement pris dans le cadre du G7 mais qui a tardé à se concrétiser du fait de procédures réglementaires laborieuses. 

La perspective d’un possible retour de Donald Trump à la Maison blanche semble cependant pousser l’administration américaine à accélérer le processus pour que cette aide parvienne à Kiev avant la fin de l’année.

Terminons ce journal en Albanie, où l’ancien président a été arrêté ce lundi 21 octobre

Oui, Ilir Meta, président du parti d’opposition de gauche, est accusé de corruption, de blanchiment d’argent et d’avoir dissimulé sa fortune. Ilir Meta a été président du pays entre 2017 et 2022. Il est un opposant résolu du premier ministre Edi Rama et accuse le gouvernement actuel d’être rien de moins qu’un “régime dictatorial”. D’autres opposants politiques du premier ministre et proches de Ilir Meta ont déclaré que son arrestation avait été orchestrée directement par Edi Rama. Cependant, aucune preuve n’a pour l’instant été apportée pour le prouver.

Ce n’est pas la première fois qu’une personnalité politique albanaise de premier plan est accusée de corruption

Non, et l’Albanie est en proie à un problème de corruption endémique. L’Union européenne estime d’ailleurs que la corruption reste un “problème majeur” dans ce pays candidat à l’adhésion à l’UE. 

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.