Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
-L’une des plus grandes attaques aériennes russes sur l’Ukraine depuis le début de l’invasion en 2022.
-En Abkhazie, des centaines de manifestants ont envahi le parlement.
-A Strasbourg, la Commission européenne a dû répondre devant la justice au sujet d’une affaire de transparence liée à l’achat de vaccins.
Bonjour, ouvrons ce journal en Ukraine, où une attaque de grande ampleur a visé le pays ce dimanche 17 novembre.
Oui, l’attaque de ce WE a été définie par le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiha comme “l’une des plus grandes attaques aériennes” de la Russie sur l’Ukraine depuis le début de l’invasion en 2022. Cette attaque de drones et de missiles a déjà fait au moins 11 morts selon un bilan provisoire. Elle a visé toutes les régions d’Ukraine et a visé les infrastructures énergétiques ukrainiennes, a déclaré Volodymyr Zelensky.
Et c’est suite à cette attaque que les Etats-Unis ont décidé d’autoriser Kiev à tirer sur le sol russe avec les missiles qu’elle lui livre.
Oui une annonce que les Ukrainiens n’attendaient plus tant ils font cette demande avec insistance depuis des mois sans résultats Volodymyr Zelensky réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles Storm Shadow britanniques et les missiles américains ATACMS pour atteindre des cibles plus à l'intérieur du territoire russe. Ces armes d'une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l'Ukraine d'atteindre des sites logistiques de l'armée russe et des aérodromes d'où décollent ses bombardiers. Le président ukrainien demande également à l’Allemagne de lui livrer des missiles Taurus, ce que Berlin refuse pour l’instant.
Une annonce qui intervient alors que L’Ukraine se trouve dans une posture très difficile : les troupes russes avancent et l’hiver s’annonce très rude.
Oui, l’armée ukrainienne fait face aux soldats russes désormais appuyés par des renforts nord-coréens et les attaques comme celles de dimanche visent notamment à affaiblir le réseau énergétique alors que les températures baissent dans le pays.
Le chancelier allemand s’est lui attiré des critiques en discutant par téléphone avec le président russe.
Oui, M. Scholz a eu un entretien téléphonique avec le président russe ce vendredi 15 novembre, ce qui n’a pas manqué de faire réagir. C’est la première fois qu’il échange avec Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a vivement critiqué cet appel.
Il a dénoncé la “tentative d'apaisement" d’Olaf Scholz, qui se positionne comme défenseur de la paix en pleine crise politique dans son pays. Le président ukrainien a dénoncé le fait que ces contacts servent Vladimir Poutine.
L’appel se déroule alors que le soutien occidental à Kiev est fragilisé par l’élection de Donald Trump.
Pour l’opposition allemande et Volodymyr Zelensky, cet appel est un mauvais message envoyé au Kremlin, car il permet de renouer le contact précédemment gelé avec le dirigeant russe. Le Kremlin a, de son côté, expliqué que des potentielles négociations avec l’Ukraine devront se tenir en “tenant compte des nouvelles réalités territoriales”, c’est-à-dire si l’Ukraine concède à céder du territoire à Moscou.
Poursuivons notre journal en Abkhazie, région indépendantiste géorgienne, où des centaines de manifestants ont envahi le parlement ce vendredi 15 novembre.
Oui, les manifestants visaient à empêcher la ratification d’un accord économique entre le gouvernement abkhaze et Moscou. Cet accord, qui aurait dû être examiné ce vendredi 15 novembre par le parlement, avantagerait fiscalement les investisseurs russes dans l’acquisition d’immeubles dans le pays. Pourtant, la vente de l’immobilier résidentiel à des étrangers est interdite par une loi qui date de 1995.
Les manifestants ont donc fait irruption dans le parlement à Soukhoumi, capitale de la région indépendantiste abkhaze.
Les protestations, qui avaient commencé pendant la semaine, ont culminé avec l’irruption de la foule dans le parlement pour empêcher l’examen de l’accord par les députés. Et selon des vidéos diffusées par l'agence de presse russe Ria Novosti, des heurts auraient opposé les forces de police et les manifestants, et 13 d'entre eux auraient été blessés. Suite aux contestations, l'administration présidentielle a déclaré avoir retiré la ratification de l’accord.
Selon l’opposition, l’accord renforcerait la mainmise de Moscou dans la région.
La République d’Abkhazie qui avait unilatéralement déclaré son indépendance de la Géorgie en 1992 a toujours été soutenue officieusement par Moscou. Et en 2008, suite à une brève guerre pendant laquelle l’armée russe était entrée dans le territoire géorgien, Moscou avait reconnu l'indépendance de l’Abkhazie et y maintient depuis une présence militaire.
Terminons notre journal à Strasbourg où ce vendredi 15 novembre la Commission européenne a dû répondre devant la justice au sujet d’une affaire de transparence liée à l’achat de vaccins durant la pandémie de covid.
Oui, l’affaire avait éclaté en avril 2021, quand le New York Times avait révélé que Ursula von der Leyen avait négocié l’achat de 1,8 milliards de doses de vaccin par SMS avec le directeur général de Pfizer Albert Bourla.
Le New York Times avait demandé l'accès à ces messages.
Les demandes répétées du New York Times pour avoir accès aux messages n’ont jamais abouti. Et dans un premier temps la Commission était restée ambiguë sur l’existence des SMS. Mais le 15 novembre à Strasbourg, l'exécutif européen a finalement reconnu l’existence des messages. Pourtant, d’après l’avocat de la Commission, Mme von der Leyen, n'a, je cite,”pas négocié les conditions du contrat par SMS. Il y a eu des échanges pour organiser des échanges oraux. “
La décision du tribunal de l’UE n’est pas attendue avant plusieurs mois.
Et pendant ce temps, Ursula von der Leyen attend encore le feu vert des eurodéputés pour les membres de sa nouvelle Commission.
Un journal de Margot Klein et Giona Melotto