Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Volodymyr Zelensky présente son “plan de victoire” pour l’Ukraine.
- Les troupes russes se retirent de certaines frontières arméniennes pour la première fois depuis 1992.
- Les relations entre la Suisse et l’Union Européenne sont tendues suite à une demande de la Suisse de limiter la libre circulation.
Bonjour, entamons ce journal par un point sur l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté ce mercredi 16 octobre à la Rada, le Parlement ukrainien, son “plan de victoire” .
Oui, il a dévoilé ce plan très attendu à Kiev après une tournée diplomatique ces dernières semaines en Europe. Ce “plan de victoire” est composé de cinq points publics et de trois annexes secrètes.
Et, en quoi consistent ces points ?
Le premier volet du plan porte sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, sur laquelle Volodomyr Zelensky a insisté. Le président ukrainien a ajouté que tout devait être fait pour que Poutine et la Russie voient que ses “calculs géopolitiques et la guerre sont perdants”. De fait, pour la Russie, qui veut empêcher à tout prix le rapprochement entre l’Ukraine et l’Alliance Atlantique, une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN pourrait être une réponse très forte. Le président ukrainien a également insisté sur le renforcement de ses capacités de défense, en demandant notamment une levée des restrictions de l’Union européenne sur l’utilisation d’armes à longue portée par l’Ukraine. En effet, les pays européens imposent à l’Ukraine une certaine retenue sur l’utilisation d’armes et missiles qu’ils livrent, de crainte d’une escalade à plus grande échelle, alors que Vladimir Poutine a à de nombreuses reprises menacé d’utiliser l’arme nucléaire.
Quels sont les objectifs du plan sur le long terme ?
Alors que les quatre premiers points de ce plan de victoire portent sur la défense et l’offensive ukrainienne, le dernier volet concerne l'après-guerre et le maintien de la sécurité une fois que la guerre sera terminée. Volodymyr Zelensky espère, avec ce plan, gagner la guerre dans le courant de 2025.
Envisage-t-il faire des concessions à la Russie ou conclure un accord ?
Non, le président ukrainien a insisté sur le fait que Kiev ne compte céder aucun territoire au Kremlin, ce qui n’a pas manqué de faire réagir à Moscou. Le porte-parole du Kremlin a en effet déclaré que « Le seul plan de paix qui puisse être, c’est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective et qu’il est nécessaire de se réveiller ».
Et, quelles sont les prochaines étapes ?
Volodymyr Zelensky présente son plan durant le sommet au Conseil européen ce jeudi 17 octobre à Bruxelles. Le président ukrainien espère convaincre les pays européens d'offrir davantage de soutien à Kiev.
Poursuivons notre journal en Arménie, où le gouvernement d’Erevan prendra partiellement le contrôle de ses frontières.
Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé que les gardes-frontières russes quitteront le seul poste frontalier de l’Arménie avec l’Iran d’ici au 1 janvier 2025. La décision, qui a été prise lors d’un meeting du 8 octobre entre le chef du gouvernement arménien et Vladimir Poutine, représente une étape historique pour Erevan.
En effet, cette ex-république soviétique du Caucase va progressivement assurer la sécurité de ses frontières avec l’Iran et la Turquie, qui sont gardées exclusivement par des troupes russes depuis 1992.
Oui, une étape fondamentale pour l’Arménie qui regagne une partie de son indépendance, et réduit l’influence de Moscou sur le pays.
Et l’accord intervient alors que les relations entre Moscou et Erevan ont atteint un bas historique.
En effet, le climat est très tendu entre les deux pays depuis l’automne 2020, quand l’armée arménienne avait été écrasée par l'Azerbaïdjan lors d’un conflit au Karabagh, qui est une enclave arménienne dans le territoire azerbaidjanais et qui est au coeur d’un conflit entre les deux pays depuis les années 90. A ce moment, les soldats russes déployés sur le territoire étaient restés passifs face à l’offensive de Bakou. La Russie, qui jusqu'à ce moment avait était considérée comme un allié par Erevan, n’est pas intervenue non plus lorsque les troupes azerbaïdjanaises ont de nouveau attaqué la région contestée en septembre 2023. Le conflit de 2023 a d’ailleurs entamé un nettoyage ethnique de l’enclave, causant ainsi la fuite de 120 000 arméniens.
Les Arméniens se sont donc senti trahis par la Russie, et ont, depuis, tenté de s'éloigner de Moscou, en se tournant notamment vers l’Europe et les Etats-Unis.
Cependant, Erevan reste très dépendant de Moscou, et l'Arménie fait toujours officiellement partie d’alliances dominées par Moscou, notamment la CEO ou l’organisation du traité de sécurité collective.
Terminons notre tour de l’actualité européenne en évoquant les relations bilatérales entre l’UE et la Suisse qui connaissent une nouvelle passe compliquée.
Les relations entre Bruxelles et Berne connaissent un trou d’air depuis une votation en 2014 contre l’immagration de masse qui avait été très mal perçue par Bruxelles. Et en début d’année, les 27 et la Suisse ont lancé des nouvelles négociations pour tenter de renouveler leurs relations, mais les efforts semblent loin d’aboutir.
En effet, le gouvernement suisse demande l’introduction d'une clause qui lui permettrait de suspendre la libre circulation dans certains cas.
Oui, la proposition vient de l’UDC, le parti d'extrême droite qui a la majorité dans le pays. La proposition porte sur l’introduction d’une clause de sauvegarde sur la libre circulation en cas de chômage élevé ou d’afflux massif de travailleurs européens.
Une demande qui a soulevé des doutes parmi les États de l’Union.
La France et le Luxembourg ne semblent pas enclins à accepter ce compromis. Le ministre des affaires étrangères du Luxembourg a d’ailleurs critiqué la proposition en déclarant que "L'Europe n'est pas à la carte. On a des règles communes pour tous". Néanmoins, des pays comme l’Allemagne et la Hongrie semblent plus ouverts au dialogue et reconnaissent l’importance de favoriser les rapports avec la Suisse.
Un Journal de Margot Klein et Giona Melotto