Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 28 novembre 2024

© Пресс-служба Президента России - Kremlin.ru Aujourd'hui en Europe - 28 novembre 2024
© Пресс-служба Президента России - Kremlin.ru

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde

Au programme:

  • L’économie russe montre des signes de fébrilité après presque 3 ans de guerre en Ukraine
  • La Roumanie accuse Tiktok d’irrégularités dans le contexte de la campagne électorale de Calin Georgescu 
  • En Turquie, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan arrête plus de 200 personnes accusées de propagande anti-gouvernement

Bonjour, ouvrons ce journal par un point sur l’économie russe, qui montre des signes de fébrilité après presque 3 ans de guerre en Ukraine.

Bonjour, oui ce mercredi 27 novembre la valeur du rouble, la monnaie russe, a chuté drastiquement, atteignant sa valeur la plus basse depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. 

Et comment explique-t-on cela ?

Les pays occidentaux ont imposé de nouvelles sanctions sur différents secteurs de l’économie russe. Les exportations de pétrole et de gaz russe ont également fortement chuté depuis le début de l’invasion: c’est une question d’offre et de demande. L’Europe importe beaucoup moins de pétrole russe, et est parvenue à se tourner vers d’autres producteurs, ce qui affecte lourdement l’économie russe. 

Et Moscou consacre une grande partie de son PIB à son budget militaire depuis l’invasion de l’Ukraine de février 2022.

Le pays a organisé une “économie de guerre” depuis le début de l’invasion, qui lui a permis de tenir malgré les lourdes sanctions imposées notamment par l’Europe et les Etats-Unis. Mais selon plusieurs analystes, cette économie russe ne peut pas tenir ce modèle sur le long terme. 

Moscou concentre ses ressources économiques dans un secteur en particulier : la défense.

Oui le pays a augmenté considérablement sa production d’armes et des milliers d’emplois supplémentaires ont été créés dans les différents domaines de l’armée russe.

Par conséquent, Moscou dépense “jusqu’à 9% de son PIB” dans la défense, comme l’a rappelé Ursula von der Leyen au Parlement à Strasbourg mercredi 27 novembre. Et le même jour, la Russie faisait passer un projet de loi sur son budget. Cette nouvelle législation augmente encore le montant alloué au budget militaire à partir de l’an prochain.

A titre comparatif, les pays européens, ne dépensent qu’en moyenne 1,9% de leur PIB pour la défense.

Un chiffre bien trop bas selon la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a donc appelé à de plus importantes dépenses en matière de défense ce mercredi à Strasbourg. 

Un investissement qu’il faudra massivement augmenter si l’Europe doit prendre le relais, comme elle l’envisage, de l’aide américaine à l’Ukraine. Une aide américaine qui, on le sait,  pourrait être suspendue après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. 

Poursuivons ce journal en Roumanie où les autorités accusent la plateforme Tik Tok d'irrégularités. Des irrégularités qui auraient influencé les résultats du premier tour  des élections présidentielles dans le pays. 

La victoire inattendue du candidat pro-russe d'extrême droite Calin Georgescu aux élections du 24 novembre a été largement attribuée à sa campagne massive sur le réseau social chinois TikTok. Mais selon le Conseil national de l’audiovisuel, l’autorité roumaine de régulation des médias, la plateforme chinoise n’aurait pas agi assez rapidement pour assurer la transparence du contenu politique. 

Ce mardi 26 novembre, le Conseil national de l’audiovisuel a fait appel à la Commission européenne. 

Les autorités roumaines demandent à l'exécutif européen de lancer une enquête sur une  possible violation de TikTok de la législation sur les services numériques."Soudainement, les utilisateurs de la [plateforme] ont été confrontés au système TikTok qui pousse de plus en plus de clips de ce candidat [...] [les] recommandation du contenu” a affirmé le vice-président du CNA Valentin Jucan. 

Le premier ministre roumain Marcel Ciolacu, lui aussi candidat aux élections présidentielles du 24 novembre, a également exprimé ses doutes concernant la campagne de M. Georgescu. 

“la loi prévoit des plafonds pour les dépenses en ligne, l’argent utilisé dans ce qui s’est passé est bien plus élevé que ce qui était prévu. Cela signifie que la source de financement était externe.” a affirmé ce mardi 26 novembre le premier ministre roumain. 

Mais M. Georgescu, qui a rassemblé plus de 370 000 abonnés sur son compte TikTok, a pourtant déclaré n’avoir pas investi d’argent dans sa campagne électorale.

Calin Georgescu affrontera la candidate libérale Elena Lasconi lors du deuxième tour des présidentielles le 8 décembre. Mais avant cela, les Roumains devront se rendre aux urnes pour les élections législatives ce dimanche 1 décembre. 

Clôturons ce journal en évoquant les récentes arrestations de 231 personnes en Turquie.

Entre le lundi 25 et le mardi 26 novembre, les forces de police turques, en collaboration avec l’agence de renseignement, ont mené une opération dite “antiterroriste” dans le pays. Les 231 personnes arrêtées, dont 12 journalistes, sont accusées de financer ou de faire “propagande” en faveur de partis ou organisations pro-kurdes comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).     

Des manifestations ont été appelées ce mercredi 27 novembre dans le Sud-Ouest du pays pour protester contre ces arrestations. 

Oui, ce n’est pas la première fois que le gouvernement de Tayyip Erdogan emprisonne des militants et journalistes sous des accusations de terrorisme ou de propagande anti-gouvernementale. Plusieurs organisations de journalistes ont donc organisé une manifestation ce mercredi dans la ville Kurde de Diy ar ba kir, dans le Sud-Ouest du pays. 

La lutte du gouvernement d’Ankara contre le PKK s'est intensifiée ces derniers mois.

Oui, la Turquie avait en effet tiré des missiles contre les militants kurdes en Irak et en Syrie du Nord après l’attentat mené par des membres du PKK contre une base aérospatiale à Ankara le 23 octobre dernier.  De plus, le gouvernement d' Erdogan avait annoncé la destitution de trois maires issus de partis pro-kurdes le lundi 4 novembre. 

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.