Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 11 décembre 2024

Thomas Padilla / © EU / CC BY-NC-ND 2.0 Aujourd'hui en Europe - 11 décembre 2024
Thomas Padilla / © EU / CC BY-NC-ND 2.0

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • La rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le premier ministre polonais Donald Tusk
  • Le renforcement des frontières aux Pays-Bas
  • Les protestation des pêcheurs espagnols contre des mesures européennes sur la pêche

Ouvrons ce journal en Pologne, où ce jeudi 12 décembre le Président français Emmanuel Macron rencontrera le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Oui, le président français Emmanuel Macron se rendra à Varsovie ce jeudi 12 décembre pour rencontrer le premier ministre Donald Tusk et le Président Andrzeij Duda. Emmanuel Macron discutera notamment avec les deux dirigeants polonais de l’échange diplomatique qu’il a eu avec le président américain élu Donald Trump et le président ukrainien Volodymir Zelensky en marge de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame ce samedi 7 décembre.

La visite intervient alors que les dirigeants européens s’inquiètent face à une deuxième présidence de Donald Trump qui risque de remettre en cause le soutien américain à l’Ukraine.

M. Trump a toujours été très critique de l’OTAN et ne cesse de dénoncer le budget que les États-Unis consacrent à l’Alliance alors que, selon lui, les membres de l’UE consacrent trop peu de leur capital à la défense. De plus, le Président élu avait inquiété les dirigeants européens quand, lors de sa campagne électorale, il avait déclaré vouloir mettre fin à l’invasion russe en Ukraine « en 24 heures ». Keith Kellogg, l’envoyé nommé par M. Trump pour les négociations entre l’Ukraine et la Russie, s’est quant à lui engagé à entamer, je cite, de « dures négociations » avec les deux parties afin de parvenir à un cessez-le-feu.

La Pologne qui devient un État membre de plus en plus puissant et qui consacre 4% de son PIB aux dépenses militaires, un record, pourrait devenir un des principaux interlocuteurs européen de Donald Trump.

Oui, alors que la France et l’Allemagne sont accaparées par une crise politique sans précédent, la Pologne commence sa présidence au Conseil de l’Union européenne pour une durée de six mois le premier janvier 2025. 

Les énormes dépenses de Varsovie en matière de défense en font un interlocuteur audible pour l’administration Trump. De plus, Donald Tusk et Donald Trump se connaissent car le premier ministre polonais était président du Conseil européen lors du premier mandat de M. Trump.

Et ce mardi 10 décembre, alors qu’il était en train d’annoncer sa future rencontre avec le Président français à Varsovie, Donald Tusk a déclaré que les négociations de paix sur la guerre en Ukraine pourraient commencer cet hiver.

La Pologne cherche à se placer au premier plan à la table des négociations. 

"Je veux vraiment que la Pologne soit le pays qui sera non seulement présent, mais qui puisse donner le ton pour ces décisions qui nous apporteront sécurité et garantiront les intérêts polonais", a-t-il ajouté.

Poursuivons notre tour des actualités aux Pays-Bas, où le gouvernement néérlandais a pris la décision de renforcer ses frontières.

Lundi 9 décembre, le pays a en effet imposé des contrôles plus stricts aux frontières qu’il partage avec la Belgique et l’Allemagne. Ce renforcement des frontières n'inclut pas le retour de postes-frontières mais plutôt des contrôles aléatoires. La ministre de la migration et de l’asile néerlandaise Marjolein Faber, membre du parti d’extrême-droite au pouvoir, a déclaré que le gouvernement avait pour but de réduire “l’afflux de migrants” dans le pays, a rapporté le journal allemand Die Welle.

Ces contrôles accrus seront en place pour les six prochains mois.

Et ces mesures temporaires sont autorisées au sein de l’espace Schengen dans le cadre d’une loi qui permet aux pays membres d’introduire des contrôles à certaines de leurs frontières dans le cas d’une “menace grave à l’ordre public ou à la sécurité intérieure (Article 25).”

Et ce n’est pas le premier pays membre de la zone qui décide de réintroduire ces contrôles frontaliers cette année.

L’Italie, l’Autriche ou encore l’Allemagne ont également renforcé leurs frontières dans le cadre de l’article 25, pour la même raison que les Pays-Bas, dans l’objectif affiché de limitation de l’immigration. 

En Europe, la politique migratoire est de plus en plus stricte.

La montée de l’extrême-droite en Europe favorise un discours anti-immigration sur le continent. L’immigration est par ailleurs au cœur du débat à Bruxelles, quelques mois après l'adoption du Pacte migratoire européen. Et en 2024, une dizaine de pays ont augmenté les contrôles à leurs frontières. 

Pourtant, l’arrivée de migrants sur le sol européen a baissé d’un tiers depuis l’année dernière.

Oui, selon l’IOM, près de 200 000 migrants seraient arrivés sur le continent européen cette année, mais pas moins de 3000 seraient morts ou disparus en essayant d’atteindre l’Europe. Chaque mois, des migrants décèdent, notamment en traversant la Manche ou la Méditerranée. 

Terminons ce journal en Espagne, où les pêcheurs protestent contre des mesures européennes sur la pêche.

Les pêcheurs espagnols ont en effet entamé une grève de deux jours ce lundi 9 décembre afin de protester contre les quotas que l’Europe propose d'imposer à leur secteur. Bruxelles prévoit une réduction drastique des jours que les pêcheurs peuvent passer en mer pour exercer leur métier. 

Le plan de Bruxelles vise à réduire les jours de pêche à 27 par an d’ici 2025.

Pour les manifestants, cela signerait la fin de l’industrie, selon Euronews. Mais le projet européen vise à préserver la biodiversité en mer et à conserver la population de poissons. 

En parallèle, le Conseil des ministres de l’agriculture et de la pêche a lieu ces 9 et 10 décembre.

Et la Commission prévoit de diminuer la pêche en Méditerranée, conformément à l’avis scientifique, qui préconise une baisse de 40% de la pêche en 2025 par rapport aux niveaux de 2019. 

Un journal de Margot Klein et Paul Thorineau.