Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 17 décembre 2024

© World Economic Forum / Ciaran McCrickard - Flickr Aujourd'hui en Europe - 17 décembre 2024
© World Economic Forum / Ciaran McCrickard - Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde

Au programme:

  • Olaf Scholz perd le vote de confiance
  • La Serbie accusée d’espionner des journalistes et activistes
  • Vladimir Poutine annonce qu’il augmentera la production de missiles Oreshnik

Bonjour, ouvrons ce journal en Allemagne, où ce lundi 16 décembre le gouvernement d’Olaf Scholz a perdu le vote de confiance du Bundestag qu’il avait sollicité il y a quelques semaines.

Oui un échec attendu : le vote de ce lundi marque un nouvel acte d’une crise gouvernementale qui avait débuté le 6 novembre dernier, quand M. Scholz avait limogé son ministre des Finances, le liberal Christian Lindner, et ce à cause d’un désaccord concernant la politique économique et budgétaire. 

Depuis, Olaf Scholz n’a plus la majorité et les principaux partis se sont mis d’accord sur une date des élections anticipées : le 23 février prochain. 

M. Scholz devait donc perdre le vote au parlement, car c’est la condition formelle pour pouvoir organiser des élections anticipées. 

Les prochaines élections auraient normalement dû avoir lieu à l'automne 2025, à l’échéance de la législature.

Le gouvernement d’Olaf Scholz avait pris ses fonctions en 2021 et était initialement formé par son parti, les Sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux. La coalition s'était montrée, dès le début, très fragile. 

Les tensions avaient abouti au limogeage par Olaf Scholz du ministre des Finances Christian Lindner, leader des libéraux, début novembre dernier, entraînant le départ des autres ministres libéraux.

C’est donc un gouvernement minoritaire et en sursis que dirige désormais Olaf Scholz sans majorité pour faire passer les lois.

La campagne électorale a déjà commencé et les partis ont profité du débat avant le vote de confiance pour défendre leurs positions.

Et ce mardi 17 décembre, les chrétiens démocrates de la CDU présenteront leur programme. Leur leader Friedrich Merz est considéré comme l’un des grands favoris pour devenir le prochain chancelier : la question est de savoir avec qui il va s’allier. En effet, malgré l’avantage dans les sondages, la CDU n’aura probablement pas la majorité à elle seule pour gouverner.

De leur côté, Les Sociaux-démocrates ont confirmé la candidature de Olaf Scholz à la chancellerie, malgré son impopularité. 

Continuons ce journal en Serbie, où les autorités sont accusées d’utiliser des logiciels malveillants pour espionner les journalistes et activistes, selon un rapport d’Amnesty International.

Oui, selon le rapport publié ce lundi 16 décembre par l’ONG, “les autorités serbes ont déployé une technologie de surveillance et des stratégies de répression numérique pour soumettre la société civile à un contrôle et une répression étatiques [...]”. 

Quels outils sont utilisés pour cette opération de piratage ?

Le rapport révèle que les autorités serbes utilisent Cellebrite, une entreprise d’extraction de données basée en Israël. concrètement Cellebrite permet d’accéder aux données du téléphone ciblé, et les données sont ensuite extraites par NoviSpy, un logiciel espion qui va être installé dans le téléphone. 

C’est grâce à un journaliste dont le téléphone a été piraté, qu’Amnesty a pu mener cette enquête.

Le journaliste Slavisa Milanov avait en effet été arrêté par la police serbe en février dernier pour conduite en état d’ivresse. Lors de son arrestation, son téléphone avait été saisi par la police. Suite à la confiscation de son téléphone, il avait demandé à Amnesty de l’analyser. L’ONG a ensuite pu confirmer le piratage de son appareil. 

Plusieurs militants et journalistes ont été victimes de cette opération de piratage par les autorités serbes.

Et cette répression de la société civile en Serbie ne fait que s’intensifier : selon le rapport, “Les autorités ont mené des campagnes soutenues de diffamation contre des ONG, des médias et des journalistes, et elles ont également soumis à des arrestations et à un harcèlement judiciaire des personnes ayant participé à des manifestations pacifiques.”

Clôturons notre tour des actualités en Russie, où Vladimir Poutine a déclaré ce lundi 16 décembre qu’il augmenterait la production de missiles Oreshnik.

Ce type de missile avait déjà été utilisé sur la ville de Dnipro le mois dernier, ce qui avait provoqué de fortes inquiétudes du côté de l’Occident. 

Ces armes peuvent en effet transporter une charge nucléaire : le tir d’un tel missile avait donc été perçu comme une technique d’intimidation de la part de Moscou. 

Ce sont également des missiles censément tellement rapides qu’ils sont presque impossible à intercepter. 

Et alors que la Russie progresse en Ukraine, l’Union européenne a annoncé de nouvelles sanctions ce lundi contre des agents russes, mais aussi contre des entités chinoises accusées d’être impliquées dans le conflit et de soutenir Moscou.

En tout, sept entreprises et personnalités chinoises ont été visées par ces sanctions. Mais l’implication chinoise n’est pas celle qui inquiète le plus les alliés de Kiev : c’est bien la présence de l’armée nord-coréenne à Koursk, ville russe proche de la frontière ukrainienne. Les soutiens occidentaux à l’Ukraine, dont les Etats-Unis, parlent par ailleurs d’un “élargissement dangereux” du conflit dans un communiqué publié ce lundi. 

Un journal de Paul Thorineau et Margot Klein.