Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- L'annonce de la candidature d’Ursula von der Leyen pour un second mandat à la tête de la Commission européenne
- La pression exercée par l’Iran sur la Suède par le biais d’une stratégie connue sous le nom de diplomatie des otages
- La banque américaine Morgan Stanley accusée d'avoir trompé la Banque centrale européenne en contournant les règles post-Brexit
Ouvrons ce journal en évoquant l’annonce de la candidature d’Ursula von der Leyen pour un second mandat à la tête de la Commission européenne.
Oui, l’actuelle présidente de la Commission européenne a officiellement confirmé son intention de briguer un second mandat de cinq ans à la tête de l'exécutif de l'Union européenne. Cette annonce, faite lors d'une réunion de l'Union chrétienne-démocrate à Berlin le lundi 19 février, met fin à des semaines de spéculations à Bruxelles quant à un éventuel départ d’Ursula von der Leyen pour l’OTAN avec une possible candidature pour le poste de secrétaire générale.
Le premier mandat d’Ursula von der Leyen a été marqué par une succession de crises.
Oui et notamment la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et bien sûr les défis énergétiques et de défense auxquels l'Union européenne a été confrontée. Des initiatives telles que l'achat collectif de vaccins, le plan de relance européen et l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE ont été saluées durant son mandat.
Toutefois ses frictions avec d'autres dirigeants européens suscitent des critiques.
Certains reprochent notamment à la présidente de la commission son manque d’appétence pour la concertation avec les États membres, tandis que d'autres s'inquiètent de son fort tropisme pro-américain. On lui a aussi reproché sa difficulté à s’accorder avec le président du conseil Charles Michel avec lequel ses relations sont notoirement très mauvaises.
La confirmation de la candidature de Mme von der Leyen aura lieu début mars lors du congrès annuel de sa famille politique, le Parti populaire européen, de centre-droit.
Le Parti populaire européen est largement pressenti pour remporter la majorité des sièges lors des prochaines élections européennes. Le parti arrivant en tête obtenant le privilège de contrôler l'exécutif communautaire, la reconduction d’Ursula von der Leyen à sa tête semble probable. Une fois nommée par les États membres à la majorité qualifiée, la candidate devra voir sa nomination confirmée par un vote du Parlement européen à la majorité absolue.
La présidente de la Commission devra également composer avec les changements attendus au Parlement européen après les élections européennes de juin.
La composition politique du Parlement pourrait évoluer, et Ursula von der Leyen pourrait avoir besoin du soutien des Verts ou du groupe des droites nationalistes Conservateurs et réformistes européens pour obtenir la majorité parlementaire nécessaire.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant la pression exercée par l’Iran sur la Suède par le biais d’une stratégie connue sous le nom de diplomatie des otages.
Oui, une tactique que l’Iran pratique depuis 1979. Actuellement, au moins deux ressortissants suédois sont détenus à la tristement célèbre prison d'Evin à Téhéran, accusés d'espionnage pour le compte d'Israël. Parmi eux, Johan Floderus, fonctionnaire européen, arrété en avril 2022 et dont les premiers mois de sa détention ont été marqués par l'isolement et la torture psychologique. Également détenu arbitrairement, Ahmadreza Djalali, un universitaire suédo-iranien vivant sous la menace d'une exécution depuis sa condamnation à la peine capitale en 2017.
Le sort de ces otages semble être intimement lié à celui d'Hamid Nouri, ancien procureur adjoint de la République islamique d'Iran, condamné à la perpétuité par la justice suédoise en décembre 2023.
Accusé d'avoir participé à une vague d’exécutions de prisonniers politiques iraniens en 1988, il a été arrêté en 2019 à l'aéroport d'Arlanda à Stockholm. Bien que Téhéran n'ait pas officiellement formulé de demande d'échange, les signaux envoyés suggèrent une corrélation entre les événements. La détention de Johan Floderus, arrêté deux semaines avant le réquisitoire du procureur suédois contre Hamid Nouri, soulève des questions sur une possible pression en vue d’un échange de la part de l'Iran.
Qu’est ce que la diplomatie des otages ?
Il s’agit d’une stratégie visant à obtenir des concessions en échange de la libération de prisonniers. La "diplomatie des otages" pratiquée par Téhéran concerne une trentaine d'Occidentaux, dont quatre ressortissants français, actuellement détenus à Evin. Bien que Stockholm refuse pour l'instant d'évoquer publiquement cette possibilité, certains experts estiment qu'un échange pourrait effectivement avoir lieu.
Terminons ce journal en abordant la controverse entourant Morgan Stanley, la banque américaine accusée d'avoir trompé la Banque centrale européenne en contournant les règles post-Brexit.
Depuis la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen à la suite du Brexit, les grandes banques internationales ont dû ajuster leur présence en Europe. Le "passeport financier" britannique, permettant aux institutions financières basées à Londres de vendre des produits financiers dans toute l'Union européenne, a perdu sa validité. Ces banques doivent désormais opérer depuis l'un des pays de l'Union.
Certaines banques ont cherché à minimiser les délocalisations, créant ainsi des tensions avec la BCE.
Oui, cette dernière insiste en effet sur la nécessité pour ces banques d'effectuer le travail sur le sol de l'UE, en exigeant également la présence de dirigeants de haut niveau sur place. Selon le Financial Times, Morgan Stanley aurait tenté de duper la BCE en attribuant un titre fictif, "directeur de courtage en prêts", à un employé à Francfort. Licencié de manière abusive, ce dernier révèle que le titre était factice, créé pour donner une illusion de conformité. L'affaire a été portée devant la justice allemande, et la décision est actuellement en appel, initiée par Morgan Stanley.
Une journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.