Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 8 janvier

Crédit photo : Number 10/ UK Prime Minister Aujourd'hui en Europe - Lundi 8 janvier
Crédit photo : Number 10/ UK Prime Minister

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme :

- Grandes mesures agricoles au Royaume-Uni
- Loukachenko s'octroie l'immunité judiciaire à vie
- Charles Michel devrait quitter son poste de président du Conseil au mois de juillet

Bonjour Joris, ouvrons ce journal en partant au Royaume-Uni, où le gouvernement a annoncé le 4 janvier une grande série de mesures destinées à compenser la fin de la PAC, la politique agricole commune, dans ce pays suite au Brexit

C’est un nouveau chapitre de la transition post-BREXIT pour la Grande-Bretagne. Ces réformes, particulièrement attendues par les acteurs de l’agriculture britannique, doivent se substituer à la Politique Agricole Commune, la PAC. Pour rappel, il s'agit du grand dispositif d’aides, mis en place par l’Union européenne, pour favoriser et moderniser l’agriculture locale. Un dispositif auquel le Royaume-Uni a renoncé en quittant l’Union européenne en 2020.

Ce paquet de réforme est présenté par le gouvernement comme le plus grand plan de soutien à l’agriculture britannique depuis la sortie de l’UE. Que contient-il concrètement ?

Oui par ce plan l’État soutiendra par exemple les agriculteurs qui développeront et entretiendront de nouveaux habitats pour les animaux. Une cinquantaine d’autres actions seront également encouragées avec divers financements. Des actions allant d’initiatives de protection de l’environnement à la connexion de rivières à des zones habitées inondables.

Un texte qui incite donc au développement de l’agriculture locale.

Le ministère des Affaires Rurales explique que le gouvernement souhaite inciter au développement des exploitations agricoles dans le pays. Le but étant de continuer à produire, je cite, “au moins 60% de la nourriture consommée dans le pays”.

Ce soutien est le bienvenu, alors que le secteur agricole est en grande difficulté depuis le Brexit

En cause la hausse des coûts de l'énergie, mais également la disparition progressive du soutien financier de la PAC qui représentait environ 55% des revenus des exploitations en 2019. 

Le secteur subit également la forte concurrence internationale, notamment après que le Royaume-Uni ait finalisé des accords de libre échanges avec plusieurs pays comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Les deux pays océaniens sont des producteurs importants de viande de bœuf et de mouton.

Oui et ces produits arrivent donc sur le marché britannique, sans le moindre frais de douane, créant une offre avec laquelle les producteurs peuvent difficilement rivaliser. Cet accord a notamment été critiqué par la National Farmers Union, le principal syndicat agricole britannique. Il dénonce ainsi l’absence d’une quelconque limite quant aux volumes de viande que peuvent exporter l’Australie et la Nouvelle-Zélande vers la Grande-Bretagne.

Continuons ce journal en Biélorussie, où le président Alexandre Loukachenko s’est octroyé l’immunité à vie le 4 janvier.

Nouvel exemple de la mainmise qu’a le président sur les institutions du pays. Alexandre Loukachenko, président à la réélection très contestée, allié de Vladimir Poutine, et régulièrement dénoncé pour ses dérives autocratiques, signe ici un texte qui devrait assurer ses arrières en cas de départ du pouvoir. Un pouvoir qu’il occupe depuis 1994, ce qui en fait le chef d’État au pouvoir depuis le plus longtemps en Europe.

Et alors que, justement, de nouvelles élections devraient se tenir en 2025, le président biélorusse écarte également une partie de la concurrence.

Oui, le texte impose aux candidats à l’élection présidentielle de résider dans le pays depuis au moins 20 ans. Le texte interdit également de bénéficier ou d’avoir bénéficié d’un titre de séjour à l’étranger. Ce texte tente donc d’écarter tous les opposants politiques actuellement en exil ou réfugiés à l’étranger.

Notamment Svetlana Tikhanovskaïa, leader de l’opposition, qui réside actuellement en Lituanie.

Tout à fait, l’ex professeure a dû quitter le pays à la suite des élections de 2020 dont tout indique qu’elle les avait remportées. Mais Loukachenko, s’appuyant sur les services de sécurité et l’aide de la Russie, s’était accroché au pouvoir et avait maté les protestations.

Svetlana Tikhanovskaïa réside depuis lors à Vilnius avec sa famille. Elle est inculpée en Biélorussie ainsi qu’en Russie pour, je cite, des “appels à des actions mettant en péril la sécurité nationale”. 

Au mois de mars dernier elle était condamnée à 15 ans de prison par le pouvoir, au terme d’un procès qu’elle a elle-même qualifié de “farce”. Pour rappel, environ 1500 personnes seraient actuellement détenues pour des motifs politiques en Biélorussie selon les défenseurs des droits de l’homme.

Concluons ce journal en évoquant l’annonce par l’actuel président du Conseil européen Charles Michel de sa candidature aux élections européennes du mois de juin.

L’ancien Premier ministre belge a annoncé au journal De Standaard qu’il comptait être la tête d’affiche de son parti le Mouvement Réformateur pour le scrutin à venir. En cas de victoire, il quittera donc par la même occasion le poste de président du Conseil qu’il occupe depuis 2019. Il a donc chargé les dirigeants européens de trouver un remplaçant d’ici le courant du mois de juillet.

Ce serait la première fois qu’un président du conseil quitterait son poste en cours de son mandat.

Oui pour rappel les mandats de président du conseil sont d’une durée de deux ans et demi. Charles Michel avait été reconduit en juin 2022 et devait donc rester en poste jusqu’au mois de novembre 2024. Il quittera donc son poste environ 4 mois avant la date prévue.

Cela correspond à peu près à la fin de la présidence belge du Conseil qui a démarré le 1er janvier pour une durée de 6 mois.

Oui son départ se fera quelques semaines après le début d’une nouvelle présidence du Conseil, celle de la Hongrie. Or certains observateurs craignent que cela ne place Viktor Orban, le dirigeant hongrois régulièrement accusé d’euroscepticisme, en position de force pour exercer la présidence par intérim avant la nomination d’un successeur au mois de novembre.

Un journal de Joris Schamberger et Ulrich Huygevelde.