Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 29 avril 2025

© lamoncloa.gob.es Aujourd'hui en Europe - 29 avril 2025
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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme 

  • Panne d’électricité massive en péninsule Ibérique
  • La Russie propose une courte trêve en Ukraine. 
  • Israël - Palestine : solution à deux états poussée par Paris. 

Bonjour Gaspard, on commence ce journal en évoquant cette situation de crise inédite que vient de connaître la péninsule Ibérique : une panne d’électricité massive.

Oui, ce lundi 28 avril, en fin de matinée, l'Espagne et le Portugal ont été frappés par une panne d'électricité d'une ampleur inédite, privant de courant des millions de foyers et d'infrastructures essentielles. Selon Red Eléctrica, le gestionnaire du réseau espagnol, il s’agirait d’un "incident technique majeur", sans précédent depuis plusieurs décennies.

Ce mardi matin 29 avril, le courant a été rétabli dans la quasi-totalité du territoire, même si des zones isolées restaient encore partiellement touchées. 

Dans les grandes villes, le quotidien s'est retrouvé brutalement bouleversé. 

Dès 11h30, les conséquences de la panne sont devenues visibles notamment avec l’interruption des communications. À Madrid, Barcelone ou Lisbonne, des habitants désemparés ont investi les rues, téléphones à la main, à la recherche d'un hypothétique signal. En France aussi une brève coupure a affecté le Pays basque. Les hôpitaux, bien que protégés par des dispositifs d’alimentation de secours, ont dû réduire ou suspendre certains services non urgents.

Les transports aussi ont notamment été largement impactés.

Les feux de circulation ont arrêté de fonctionner et les métros ainsi que les trains ont cessé de circuler dans plusieurs grandes agglomérations. Les autorités ont conseillé à la population d’éviter les déplacements en voiture pour limiter les risques d’accident. Dans les aéroports, des groupes électrogènes ont permis une continuité minimale mais avec de lourdes perturbations. Certains tunnels urbains ont aussi été fermés temporairement.

La panne a également entraîné l'arrêt automatique de plusieurs centrales nucléaires espagnoles. 

Oui les réacteurs ont basculé sur générateurs diesel, garantissant, selon le Conseil de sécurité nucléaire espagnol (CSN), un fonctionnement en toute sûreté sans impact pour le public ou l'environnement.

Mais alors que certaines rumeurs ont évoqué une cyberattaque, les autorités européennes se montrent prudentes. 

Oui, même si certains pensent à une cyberattaque, les autorités appellent à la prudence. Le président du Conseil européen, António Costa, a indiqué qu’à ce stade, aucune indication malveillante n’a été relevée.  Des experts examinent notamment un possible dysfonctionnement sur une ligne de transport électrique en Espagne, qui aurait pu provoquer un effet domino.

Le gouvernement espagnol, de son côté, a déclenché une cellule de crise. 

Face à la situation, le gouvernement espagnol a activé une cellule d’urgence et Pedro Sánchez s’est rendu au centre national de contrôle pour suivre les opérations de rétablissement de l’alimentation électrique. Alors que le courant est désormais de retour presque partout, l’exécutif promet de mobiliser "toutes les ressources nécessaires" pour éviter toute récidive, tout en poursuivant l’enquête sur un possible incident technique entre la Galice et le nord du Portugal.

Prenons maintenant la direction de l’Ukraine. Moscou a annoncé une trêve unilatérale ce lundi.

Oui, à l'occasion des 80 ans de la victoire contre l'Allemagne nazie, Vladimir Poutine a annoncé, lundi 28 avril, une trêve unilatérale en Ukraine du 8 au 10 mai. Le Kremlin précise que ce cessez-le-feu sera décrété pour des raisons "humanitaires", mais avertit qu’il répondra en cas de violation par Kiev. Cette annonce survient alors que Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont entretenus dimanche, à Rome, en marge des funérailles du pape François. Une rencontre suite à laquelle Donald Trump s’est inquiété, je cite, de se faire “balader” par son homologue russe accusé de ne pas véritablement vouloir la paix.

Mais du côté ukrainien, on regrette le délai imposé par Moscou

"Pourquoi attendre le 8 mai ?", a interpellé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga sur X. Il a réaffirmé la volonté de Kiev de soutenir "un cessez-le-feu durable et global", proposant un arrêt des combats d’au moins 30 jours. La méfiance reste de mise, d’autant que lors de la trêve de Pâques annoncée en avril, les deux camps s'étaient mutuellement accusés de l’avoir violé à de multiples reprises.

Dans ce contexte tendu, un autre développement majeur est venu renforcer les inquiétudes autour du conflit : la Corée du Nord a reconnu récemment avoir envoyé des troupes en soutien à la Russie. 

Jusqu’ici, Moscou et Pyongyang s’étaient contentés d'affirmer une coopération militaire  sans en préciser la nature. Selon un communiqué officiel nord-coréen, les troupes de Kim Jong Un participent directement aux combats aux côtés des forces russes, notamment dans la région de Koursk. Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du traité de défense mutuelle signé en juin 2024 entre Moscou et Pyongyang, considéré comme le plus important accord militaire bilatéral entre les deux pays depuis la fin de la guerre froide.

Concluons ce journal en évoquant la guerre à Gaza. Paris semble se préparer à reconnaitre l’Etat palestinien.

Alors que le dernier rapport d’Amnesty établit qu’Israël a, je cite “perpétré des actes interdits par la convention sur le génocide, dans l’intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza, commettant ainsi un génocide », Paris semble accélérer le calendrier en vue de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat.

Le ministre des Affaires étrangères français revient d’ailleurs d’une tournée au Moyen-Orient dont l’objectif était de préparer une conférence internationale sur la Palestine prévue en juin 2025, à New York, au siège des Nations unies. 

Co-présidée par Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, cette conférence pourrait marquer un tournant. L'Assemblée générale de l’ONU avait validé le principe de ce sommet en décembre 2024, dans le cadre de son examen annuel sur la question palestinienne. Paris espère raviver la perspective de la solution à deux États, gelée depuis plusieurs années. 

Lors d’une interview sur France 5 en avril, Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité que la France, en coordination avec plusieurs partenaires, reconnaisse officiellement l’État de Palestine à l'occasion de ce sommet.

Rappelons que pour l’instant l’État palestinien est reconnu par 12 des 27 Etats membres de l'Union européenne dont notamment l’Espagne et l’Irlande. La France en parle depuis des décennies, sans jamais avoir franchi le pas.

Un journal de Gaspard Timmermans et Isaline Feller.