Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.
- Menaces de l’Iran à l’encontre des Européens concernant le nucléaire iranien.
- La Cour européenne des droits de l’Homme reconnaît la Bulgarie coupable de violation de la liberté d’expression.
Démarrons ce journal en France - en Normandie - où près de 25 chefs d’État commémorent le 80e anniversaire du Débarquement allié du 6 juin 1944.
Aujourd’hui marque le coup d’envoi des commémorations officielles du D-Day - cette opération massive menée pas les alliés pour libérer l’Hexagone et qui a conduit à la défaite de l’Allemagne nazie. Le Président français, Emmanuel Macron, recevra notamment le président américain, Joe Biden, le roi du Royaume-Uni, Charles III et son Premier ministre Rishi Sunak, le chancelier allemand Olaf Scholz et surtout Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien sera d’ailleurs reçu à l’Élysée pour discuter avec son homologue français des “besoins” de Kiev. Il prononcera également un discours devant les députés de l’Assemblée nationale vendredi 7 juin.
Ces figures politiques assisteront aux commémorations aux côtés de 40 derniers vétérans, venus honorer la mémoire de leurs camarades alliés débarqués sur les plages normandes le 6 juin 1944,
Un anniversaire qui tombe à un moment particulier pour la plupart des chefs d’État, très sollicités par les différentes campagnes électorales qui sont en cours ou en préparation.
Oui c’est une séquence diplomatique et mémorielle clé qui percute le calendrier électoral et tombe trois jours avant le prochain scrutin européen, le 9 juin. Certains accusent d’ailleurs Emmanuel Macron de “profiter” de cette séquence à des fins électorales. De même pour Joe Biden, pour qui la campagne américaine fait rage contre son opposant Donald Trump.
La Russie a quant à elle été formellement exclue des célébrations.
Conséquence de cette guerre d'agression en Ukraine, théâtre d’une offensive destructrice et meurtrière de la part de la Russie depuis février 2022 : Moscou n’a pas été conviée par l’Élysée malgré son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les dirigeants russes et occidentaux sont par ailleurs en pleine escalade des tensions. En cause : des frappes russes qui s’intensifient sur Kharkiv et l’autorisation de frapper le territoire russe avec les armes occidentales, perçu comme une provocation majeure par Moscou.
Avec cette grande rencontre internationale, l’espoir de temporiser les tensions russo-ukrainiennes était présent. En 2014 François Hollande et Angela Merkel avaient saisi l'occasion des cérémonies des 70 ans du débarquement pour pousser des négociations entre Ukrainiens et Russes. Un processus qui avait connu quelques succès avant que les armes ne reprennent le dessus.
Poursuivons maintenant notre tour de l’actualité en évoquant les menaces de l’Iran à l’encontre des Européens.
“L’Iran répondra”, a déclaré le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Eslami. Des menaces qui font écho à la récente résolution soumise - lundi 3 juin - par Paris, Berlin et Londres auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, lors d’un conseil international sur cette énergie qui s’est ouvert à Vienne en Autriche. Objectif : condamner l’escalade nucléaire de Téhéran, qui monte en puissance depuis près de 18 mois.
À noter que depuis deux ans déjà, les relations entre la République islamique et l’AIEA se sont fortement dégradées. L’instance onusienne peine à désormais garantir le caractère exclusivement “pacifique” du programme nucléaire.
Alors que Téhéran nie vouloir se doter de la bombe atomique, son programme d’enrichissement en uranium - élément central de cette arme de destruction massive - fonctionne à plein régime.
L'Iran est le seul pays non doté de l’arme atomique à enrichir l’uranium à près de 60%. Un pourcentage très proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe et situé bien au-delà de la limite des 3,67% imposée par l'accord sur le nucléaire iranien. Un accord conclu à Vienne en juillet 2015 et dont l’Iran s’est progressivement affranchi depuis le retrait, en 2018, des États-Unis par l’ex-président, Donald Trump.
Étonnamment Washington n’a pas soutenu la résolution de ses alliés européens à l’encontre de la République islamique auprès de l’AIEA.
Effectivement, les États-Unis craignent que cette action n'envenime une situation déjà extrêmement tendue au Moyen-Orient sur fond de guerre entre Israël et le Hamas que soutient Téhéran.
Le 1er avril, une frappe attribuée à Israël avait visé le consulat iranien à Damas, tuant de hauts gradés iraniens. Deux jours après, Téhéran avait alors riposté, en envoyant près de 300 missiles vers Israël.
Concluons ce journal à Strasbourg où la Cour européenne des droits de l’Homme a reconnu la Bulgarie coupable de violation de la liberté d’expression à la suite d’une action en justice intentée par un journaliste d’investigation.
Rossen Bossev, journaliste bulgare, avait - en 2019 - été condamné pour diffamation publique dans une affaire qui l’opposait à Stoyan Mavrodiev, l’ancien président du régulateur boursier bulgare. Rossen Bossev accusait notamment l’homme d’affaires d’avoir blanchi de l’argent acquis par l’entremise du trafic de drogue, mais aussi d’exercer des pressions financières sur deux hebdomadaires pour lesquels il travaillait.
Le premier jugement à l’encontre de Rossen Bossev, ayant été rendu par une magistrate - auparavant critiquée dans les écrits du journaliste, l’impartialité et l’intégrité de cette dernière a été pointé du doigt par la CEDH.
Si Rossen Bossev a finalement eu gain de cause, selon le dernier rapport de Reporters sans frontières, le pays se trouve en queue de peloton des pays de l’UE en matière de liberté des médias.
Oui, mais à noter que la Bulgarie à tout de même gagné 12 places dans le classement mondial. Le pays occupe désormais la 59e place, une amélioration indéniable alors qu’en 2019 - sous le gouvernement de l’ex-Premier ministre, Boïko Borissov- la Bulgarie était tombée à la 111e place.
Un journal de Paloma Biessy et Alizée Lambin.