Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- L’intégration de la Finlande à l’OTAN.
- La fin de règne de Milo Djukanovic au Monténégro.
- Le projet d’extension de la clôture anti-migrants en Grèce orientale.
Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité européenne, en revenant sur l’intégration de la Finlande à l’OTAN.
Oui l’Alliance transatlantique va accueillir aujourd’hui en son sein le 5ème état le plus vaste de l’UE, un pays au positionnement géostratégique déterminant.
Cette annonce intervient au lendemain d’élections lors desquelles la Première ministre Sanna Marin n’a terminé qu’en 3ème position. Le chef du parti de centre-droit de la Coalition nationale Petteri Orpo qui devrait remplacer la première ministre sortante ne devrait pas remettre en cause les orientations géopolitiques de sa prédécesseure.
Une petite révolution pour la Finlande, qui devient le 31ème membre de l'Alliance après avoir longtemps joué la carte de la neutralité.
En effet, le pays a été sous domination russe pendant le 19ème siècle jusqu'à son indépendance en 1917. Après s’etre rangée du coté de l’allemagne nazi pendant la seconde Guerre mondiale, la Finlande a joué la carte de la neutralité. En 1947, le président finlandais refuse le plan Marshall et signe un traité d’amitié et de coopération avec l’URSS.
Cette neutralité active va permettre à Helsinki de commercer tant à l’Ouest qu’à l’Est et de dynamiser l’économie du pays. On donnera à cette politique un nom : la finlandisation.
Une “finlandisation” mise à mal depuis 2014 et le retour de l'expansionnisme russe.
Tout à fait, l'État et l'armée finlandaise regardent avec inquiétude la longue dérive du régime poutinien depuis les années 2010. La Finlande compte 270 000 réservistes, dispose de la plus importante réserve d’artillerie en Europe et achète, depuis 1995, des armements interopérables avec l’OTAN notamment des avions F35 américain.
L’attaque de février 2022 de la Russie en Ukraine a définitivement fait basculer l’opinion publique finlandaise. Moins de 3 mois après le début de la guerre, 194 députés sur 200 votaient pour l’intégration à l'Alliance.
Une intégration qui réjouit les partenaires de l’OTAN, Helsinki étant la pièce manquante au puzzle de la défense orientale.
Oui car en plus de son armée puissante, la Finlande a un positionnement géostratégique important. Le pays partage près de 1200Km de frontière avec Moscou. Depuis quelque temps, Helsinki avait commencé la construction d’un mur le long de la frontière pour éviter l'arrivée de migrants russe potentiellement manipulés par Moscou.
L'intégration à l’Otan bouleverse l’équilibre de la baltique, mer par laquelle passe plus de 80% du commerce finlandais. Moscou a renforcé sa présence militaire à Kaliningrad. Néanmoins la Russie, usée par sa guerre en Ukraine a considérablement réduit le nombre de brigades stationnées le long de la frontière finno-russe, passant de 10 brigades à une seule.
Continuons ce journal en évoquant la fin de règne de Milo Djukanovic au Monténégro. Après trois décennies au pouvoir, le président sortant laisse sa place à un nouveau venu, Jakov Milatovic.
Effectivement, la scène politique de ce pays des Balkans a été complètement bouleversée par les résultats électoraux de ce dimanche 2 avril. Avec le dictateur Alexandre Loukachenko, Milo Djukanovic était considéré comme le plus ancien dirigeant au pouvoir en Europe. Il a alterné, depuis 1991, les fonctions de Premier ministre ou de président presque sans interruption. En attendant les résultats officiels qui arriveront dans la semaine, les projections de l’ONG CeMi accorde à Jakov Milatovic, 60% des voix contre 40% pour le président sortant Milo Djukanovic.
Le vainqueur de ces élections est un économiste pro européen de 36 ans ayant fait une campagne virulente contre la criminalité et la corruption dans le pays.
Absolument, Jakov Milatovic a promis qu'il allait “arrimer le Monténégro à l’Union européenne au cours des cinq prochaines années” et a fini d’ajouter “nous avions jusqu’ici un régime mafiocratique, mais avec l’aide de l’Europe les choses sont en train de changer”. Il est vrai que sous le pouvoir de Milo Djukanovic, le Monténégro s’était transformé en une plaque tournante du trafic de drogues et de cigarettes tenue par les mafias balkaniques.
Terminons ce journal en évoquant le projet d’extension de la clôture anti-migrants en Grèce orientale. Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis demande à l'Union européenne un soutien financier pour étendre cette barrière d’acier le long de la frontière avec la Turquie.
Exactement, Athènes prévoit d'étendre sa clôture qui longe la rivière Evros le long de la frontière commune avec la Turquie. Dans un premier temps, Kyriakos Mitsotakis entend y ajouter 35 kilomètres, avec l'objectif d'ajouter un total de 100 kilomètres d'ici 2026. Le coût de ce chantier est estimé à environ 100 millions d’euros. Elle mesure actuellement cinq mètres de haut et 37,5 kilomètres de long.
La question de savoir si les clôtures frontalières des États membres de l'UE doivent être financées par l'Union est extrêmement controversée.
En effet, en février, les dirigeants de l'UE ont promis des fonds "importants" pour renforcer les caméras et le personnel aux frontières. Cependant, ils se sont abstenus de financer directement la construction de murs, ce qu'un grand nombre de pays, sous la houlette de l'Autriche, ont réclamé. De son côté, Kyriakos Mitsotakis estime qu’avec la clôture frontalière, la Grèce "contribue à la sécurité européenne et qu’elle contribue également à une politique d'asile européenne plus intégrée et plus efficace".
Merci à toutes et tous pour votre attention !