Internet est actuellement inondé par des photos de coupes de cheveux, à domicile, désastreuses. L’expérience nous enseigne - souvent bien trop tard pour nos partenaires, enfants ou colocataires, en train de regarder leur nouveau "look" avec horreur dans leurs miroirs -, qu’il est en effet assez difficile d’effectuer une belle coupe. Et que manier les ciseaux est un art à part entière.
Le confinement nous a donc ouvert les yeux face à notre propre dépendance vis-à-vis de nos compatriotes : les coiffeurs et les barbiers. À tel point que pendant les premiers jours du "lockdown" en Belgique, les salons de coiffures étaient autorisés à rester ouverts, considérés comme des services essentiels. Plongeons nous alors dans l’histoire de cette institution dont nous ressentons aujourd’hui le manque. D’où ça vient, le salon de coiffure ?
Demandons-nous déjà qui étaient les premiers coiffeurs de l'histoire ? Qui étaient ceux qui ont bouclé la barbe des princes sumériens et ont réalisé les fabuleuses coiffures des princesses égyptiennes ? On ne le sait pas vraiment, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils étaient sûrement importants. Compris entre les divinités égyptiennes était d’ailleurs un dieu barbier.
En Europe, l’histoire de la coiffure professionnelle semble commencer avec les Grecs. La place du marché abritait des salons de coiffure, où les gens pouvaient se détendre et bavarder, un peu comme aujourd’hui.
Puis au Moyen-Âge, les villes commencèrent à organiser des corporations de barbiers-chirurgiens. Inclus dans le service : le rasage, l'"évidement" des furoncles et l'arrachement des dents.
Le métier de coiffeur devient un peu plus "glamour" à la Renaissance, particulièrement à la Cour du roi de France. D’ailleurs, c’est au XVIIème siècle, que l’on commence à parler de "coiffeurs", dans le sens moderne du terme. C’est aussi l'âge des premiers coiffeurs célèbres comme Champagne, qui ouvre le premier salon de beauté pour les riches Parisiennes.
Les coiffures féminines deviennent plus populaires et de plus en plus élaborées. Les énormes "tours" de cheveux sont à la mode, et les femmes ornent leurs grands amas de boucles avec des plumes, des bijoux, des rubans… Les coiffeurs jouaient un rôle très important dans la haute société, à tel point que Marie-Antoinette envoya son coiffeur, en tête, avec les joyaux de la Couronne, alors que la famille royale tentait de fuir la France révolutionnaire.
Avec l'âge de l'industrialisation, les coiffures deviennent plus pratiques. Par conséquent, les barbiers sont devenus parmi les commerçants les plus pauvres et les plus mal payés. Mais c'est avec l'apparition de la "vague marcel", au tournant du siècle, que le métier de coiffeur reprend une place importante et commence à prendre sa forme contemporaine. Les salons de coiffure se multiplient, tandis que de plus en plus de femmes prennent les ciseaux. L'expérience moderne du salon de coiffure est née et continue sans interruption, jusqu'à présent.