Les jours deviennent courts, froids et humides, la nuit tombe tôt - ce qui nous embête dans notre quotidien est un désastre pour ceux qui n’ont pas de toit sur leurs têtes. Parfois même des petits enfants. Comme la famille Mamdou. Franziska Peschel les avons rencontré hier, elle nous raconte leurs démarches - le reportage de Franziska Peschel.
Une journée pluvieuse à Nantes, il est midi trente. Depuis le début de matinée, la famille Mamdou se trouve dans le hall du conseil départemental. Depuis quatre jours elle dort sur la rue - le père, les deux enfants de trois et quatre ans, la mère qui est enceinte du huitième mois. Depuis quatre jours ils essayent de joindre le cent quinze, depuis la veille du soir avec le soutien de l’inter collectif personne à la rue, de Corinne Ducleux.
L’intercollectif a trouvé la famille devant la préfecture la veille du soir. Ils ne savaient pas où aller.
Pour une nuit le collectif a trouvé une solution, a hébergé la famille. Le matin ils ont parlé avec la préfecture, avec le conseil départemental.
Faire pression. S’installer dans le hall du conseil départemental, exiger de parler avec les élus, les responsables. Pour Corinne Ducleux ce n’est pas un cas extraordinaire.
Tous les jours ils trouvent des familles à la rue, des enfants.
La situation ailleurs n’est pas mieux. En Suède, en Allemagne - les systèmes sociaux les plus forts de l’Europe, partout la même réponse - le numéro d’urgence débordé, la capacité des squats épuisé - surtout en hiver.
En Suède, le numéro d’urgence sociale est souvent injoignable. Les associations locales sont parfois forcés à mettre en place leurs propres numéros.
En Allemagne, les pompiers et la police ouvrent leurs services en ligne d’urgence en hiver - on est transféré directement au service d’hébergement d’urgence.
A Nantes, la famille Mamdou continue d’ attendre une solution au centre médico social. Le père Sisse Mamdou reçoit un appel alors que sa femme vient de finir un examen médical. Le téléphone est prêté par l’inter collectif. On a trouvé une place pour eux. A seize heures, l’association Sainte Benoit Labré vient les chercher.
Le Conseil départemental a trouvé un logement, un hôtel ou la famille peut rester. Pour la famille Mamdou on a donc trouvé une solution. Pour l’inter collectif Personne à la rue le combat continue.