Chaque saison c’est la même histoire.
Des mecs et des nanas over-lookés qui se pressent dans les rues de Paris, de Milan ou de New-York. Des rédacteurs pour de grands magazines, des stars mais de plus en plus et majoritairement maintenant, des blogueurs, des instagramers, bref, des influenceurs. ceux qui ont fait du self-marketing un métier, dont l’une des prérogatives est justement de venir assister aux défilés.
Car recevoir une invitation à un défilé est LA consécration chez tout influenceur mode qui se respecte, tout comme dépasser les 100 000 followers d’ailleurs.
Bref, l’occasion de se poser aujourd’hui cette question : d’où ça vient les défilés ?
En fait, à l’origine, on appelait ça des “présentations”. “Présentation de la collection printemps de la Maison machin…”, “Présentation des nouveautés vestimentaires de la Maison bidule…”. C’était déjà un happening marketing qui consistait tout simplement à montrer en avant-première aux riches dames ce qu’elles allaient pouvoir s'offrir chez tel ou tel grand couturier pour la saison prochaine. Une vitrine vivante en quelques sortes, puisque les modèles sont présentés dès le début sur des mannequins, jeunes femmes élancées sur le podium pour donner vie et mouvement à l’étoffe prestigieuse dont elles sont l’espace de 3 minutes, l’ambassadrice.
Le concept est né au 19e siècle à Paris, d’après une idée originale du couturier britannique Charles Frédéric Worth, le même qui créé en 1868 la chambre syndicale de la Haute-couture. Appellation réservée à ceux qui font partie de son cercle.
Tout le monde se mit alors à copier ce modèle de présentation qui au fil du temps s’institutionnalise et devient un RI-TU-EL !
Autrefois réservé aux alcôves privées des salons parisiens, aujourd’hui les défilés ont lieu aux quatre coins du monde. De Paris à Tokyo, en passant par Berlin et Londres.
Les défilés sont des véritables spectacles destinés aujourd’hui à vendre l’image de la maison de couture plus que les vêtements présentés. De nombreuses marques en ont fait des événements pop à part entière. On retiendra par exemple les superbes décors en carton pâte imaginés par Karl Lagerfeld lors des défilés Chanel sous la coupole du grand palais, mais aussi les défilés-concerts organisés jusqu’à l’an dernier par Victoria’s Secret et médiatisés dans le monde entier. Justin Bieber, Rihanna, The WKND y ont chanté leurs tubes pour rythmer la valse des “anges”, nom donné aux mannequins de la marque de lingerie. Et puis les plus pointus d’entre nous retiendront le récent défilé Jacquemus, dont les mannequins défilaient dans un champs de lavande du sud de la France… Un défilé, sur tapis rose !!
Grand moment de féérie, apothéose dès le début de la saison, le défilé c’est un peu le moment de communion entre fidèles et gourous de la mode.
Et aujourd’hui tout est très organisé : les blogueurs postent des vlogs et autre insta-stories dans lesquelles ils disent à leurs followers qu’ils ont reçu l’invitation,
ils se filment avant, pendant, et après le défilé,
en compagnie de leurs homologues, photographes et célébrités…
Le must c’est bien sûr d’être “front row”, autrement dit d’être installé au premier rang… Pour mieux voir et bien sûr, mieux être vu.
Si les magazines avaient le monopole du décryptage jusque dans les années 2010, tout a changé grâce à Chiara Ferragni, italienne ultra-bankable, qui a révolutionné le monde en inventant le métier d’influenceur. Aujourd’hui, c’est donc the girl-next-door, la fille dans le métro qui nous influence plus qu’une Anna Wintour, illustre rédactrice en chef du Vogue US, qui jadis, dictait les tendances.
Sur ce, je vous retrouve la semaine prochaine dans cette rubrique pour vous parler plus en détails des influenceurs…