D’où ça vient Le Rhume ?
L’hiver vient.
Le lieu commun devenu devise a été propulsé en quelques années
en étendard verbal de la pop culture,
aussi célèbre ou presque que celle qui vous souhaite d’avoir la Force avec vous.
ce que l’hiver a de plus que la Force,
c’est le froid, l’humidité, les lieux clos surchauffés et surpeuplés,
les nez qui gouttent, les gorgent qui raclent, les poumons qui grattent.
Mais au fait, d’où ça vient, le rhume ?
Quand on parle de rhinopharyngite,
voire plus rarement, de nasopharyngite, il s’agit en réalité de synonymes
du rhume, dont l’appellation complète est rhume banal.
Là où les termes en ite désignent toujours une infection
précédée de la zone concernée.
Rhume est dérivé de rhino, nez en latin comme dans rhinoceros,
et se retrouve chez les pourvoyeurs du rhume,
les rhinovirus.
On retrouve aussi l'étymologie rheuma, littéralement eau qui coule.
On sait aujourd’hui avec certitude que les peuples antiques
étaient déjà sujets au rhume.
Le papyrus Ebers, l’un des plus anciens textes médicaux connus
(au moins 18 siècle avant JC), en fait déjà état.
Des recherches récentes, menées par l’Allemand Christian Drosten
et son équipe de l'hôpital universitaire de Bonn,
font état d’un point d’origine possible.
Notre rhume banal résulterait de la mutation
d’une infection répandue chez le dromadaire.
Quoi qu’il en soit, les causes du rhume et son traitement
ont été découverts simultanément à plusieurs endroits
au début des années 50.
70 ans plus tard, l’idée reçue persiste que le rhume
serait provoqué par le froid et l’humidité.
Une idée véhiculée d’ailleurs par les termes anglais et allemands,
cold et kalt, qui signifient froid, comme on dit prendre un coup de froid en français.
Pourtant, c’est faux.
En hiver, l’air est plus sec, ce qui assèche la muqueuse du nez
et la rend plus sensible aux virus.
La promiscuité et le chauffage font le reste,
en transmettant massivement l’infection.
Tellement massivement que l’on estime
à quatre le nombre moyen d’épisodes de rhume
par adulte et par an.
Le psychologue Américain Sheldon Cohen a,
de son côté, mené des recherches édifiantes.
Il est parvenu à constater que les personnes bien entourées socialement
ont jusqu’à trois fois moins de chances d’attrapper un rhume
que les personnes isolées.
Là encore, deux théories se rencontrent :
soit la proximité renforce les défenses naturelles en nous confrontant
plus souvent à des virus,
soit le bien être dû au fait d’être entouré renforce naturellement
la résistance de notre organisme.
Le rhume est un mal fréquent mais bénin,
que le corps soigne souvent tout seul à condition de bien s’hydrater
et de se moucher tout en maintenant une hygiène irréprochable, des mains en particulier.
Un rhume peut cependant tourner à la surinfection,
c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter un médecin
si les symptômes persistent plus de quelques jours
voire s’aggravent.
Pour éviter ça, n’hésitez pas à rester bien entourés,
à privilégier la marche à pied ou le vélo aux transports en commun,
bref, à prendre un coup de froid.
C’est contre intuitif mais ça pourrait vous éviter un rhume,
alors que l’hiver vient.