Notre correspondant en Italie du Nord Riccardo Luccarno nous raconte sa première semaine de confinement
Ici en Italie, les nouvelles mesures en vigueur depuis lundi dernier (il y a une semaine) ont bouleversé notre quotidien. D'abord il nous est demandé de rester à la maison. On peut sortir de notre habitation que pour des motifs strictement prévus par la loi. Pour sortir on a besoin d'une justification de notre déplacement. Les contrôles effectués par la police ont été massifs. 55 000 personnes arrêtées (en une semaine). Moi-même arrêté par la police, j'ai dû démontrer que j'étais en train d'aller acheter de la nourriture. Plus de 20 000 personnes ont reçu une plainte pénale puisque leur sortie n'était pas justifiée.
Les balcons sont devenus le centre de la vie sociale.
En ce moment de difficulté les initiatives collectives des quartiers ne manquent pas. Bien que les rues sont vides, l'Italie retrouve sa fierté sur des balcons bondés. En effet les journées des italiens sont désormais marquées par trois rendez-vous : à midi il y a l'ovation dédiée au travail des professionnels de la santé ; à 18 heures, la musique art lyrique en claquant deux casseroles ; à 21 heures tout le monde à la fenêtre avec une bougie. Les balcons sont devenus le centre de la vie sociale. Les Italiens redécouvrent leur façon de vivre dans leur maison, avec les étudiants qui suivent les cours en ligne depuis plus d'un mois. Les Italiens essayent d'être proches de leur famille, sans avoir de contacts externes pour éviter d'être infectés et de blesser quelqu'un sans même s'en rendre compte.