Cette semaine, avec Manuel Peyrondet, nous parlons d'un phénomène qui secoue le monde viticole: la potentielle arrivée de nouveaux cépages à Bordeaux.
Annoncés comme les "sauveurs" du réchauffement climatique, sont-ils une véritable bonne idée ou une hérésie totale ?
A terme, six nouveaux cépages pourront entrer dans l'appellation "Bordeaux".
- L' Arinarnoa (croisement entre le tannat et le cabernet sauvignon), connu pour résister à “la pourriture grise”, maladie transmise par le champignon Botrytis cinerea.
- Le Castets ou le Marselan. Historiquement présent dans la région, le Castets est un vieux cépage de la Gironde, un peu tombé dans l’oubli, mais résistant au mildiou. Le Marselan quant à lui est un croisement entre le cabernet sauvignon et le grenache noir. Il est plus méditerranéen.
- Le Touriga nacional. C’est un cépage que l’on retrouve en Espagne et dans la vallée du Douro au Portugal. Il fonctionne très bien sur un terroir de schiste, mais que viendrait-il faire à Bordeaux ? Manuel Peyrondet s’interroge : N’est-on pas ici en train de désarçonner le profil des vins de Bordeaux et des gammes aromatiques promises par ces derniers ?
- L’Alvarinho et le Liliorila. Deux cépages blancs espagnols.
Ces grands cépages ont-ils quelque chose à faire à Bordeaux ? Vont-ils changer les codes aromatiques des grands vins de Bordeaux ? N’y a-t-il pas plutôt moyen de freiner le réchauffement climatique ? Revenir à une viticulture agronomique plus respectueuse de l’environnement, sans avoir à changer complètement la partition ? Un vaste sujet de passionnés à creuser... Mais pour Manuel Peyrondet, le constat est sans appel, ces grands vins n’ont pas grand chose à faire du côté de Bordeaux.
Chais d’œuvre est une chronique réalisée par Manuel Peyrondet, meilleur Sommelier de France et meilleur Ouvrier de France.
Pour retrouver toutes les chroniques "Chais d'oeuvre", rendez-vous ici
Transcription audio et mise en page : Pauline Amirault
Photo :Frédéric Esplandiu, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons