L'éco de Marc Tempelman

Le sommet sur le climat - L'éco de Marc Tempelman

Le sommet sur le climat - L'éco de Marc Tempelman

Cette semaine, avec Marc Tempelman nous parlons du sommet international – et virtuel – sur le climat de la semaine dernière.

Oui, je souhaitais revenir avec vous sur ce sommet, présidé par le président américain Joe Biden, le 22 avril dernier. Date symbolique car il s’agissait de la journée de la terre. Il a invité 40 autres dirigeants de pays, dont la France, mais aussi la Chine et la Russie, pour discuter des efforts à faire pour lutter contre le réchauffement climatique.

Sujet fascinant, mais dont il va falloir nous expliquer le lien avec la finance.

Justement, je pensais qu’il pouvait être intéressant d’évaluer l’importance de ce sommet, et des annonces politiques qui y ont été faites, d’un point de vue de l’épargnant qui investit en bourse.

Très bien. Alors faisons peut-être un premier point sur ces grandes déclarations qui ont pu être faites.

Joe Biden, qui avait fait de la protection de la planète un de ses objectifs majeurs lors de sa campagne électorale, a frappé le premier. Il a annoncé que les États-Unis s’engageaient à réduire le volume d’émission de gaz à effet de serre d’au moins 50% d’ici 2030. Cet objectif représente un quasi doublement par rapport aux engagements pris par le président Obama à l’occasion de l’accord sur le climat de Paris, conclu en 2015.

Dit autrement, il a mis la pression sur les autres dirigeants.

Oui. Certains ont d’ailleurs rejoint Biden pour annoncer à leur tour de nouveaux objectifs plus ambitieux. Ainsi le Japon et le Canada ont affiché des objectifs de réduction d’émission plus élevés, la Corée du Sud a indiqué que ses banques étatiques ne financeraient plus l’activité d’extraction de charbon et la Chine a déclaré contrôler strictement la construction de nouvelles centrales de charbon.

Mais au-delà d’annonces de réduction et de limitations dans certaines industries, ce fut aussi une opportunité de souligner les investissements importants à venir afin de stimuler certains secteurs favorables à l’environnement. La secrétaire d’Etat américaine en charge de l’énergie a ainsi spécifiquement nommé l’énergie hydrogène, l’énergie solaire, les systèmes de capture de carbone et les piles électriques comme des secteurs à très fort potentiel.

Ah, je commence à voir le lien avec la finance et les investissements. J’imagine que les déclarations de ce type, qui identifient les secteurs qui contribuent à la conservation de la planète ont des répercussions en bourse ?

Exactement. Surtout que Biden a annoncé un plan de soutien et de relance de 2 trilliards de dollars, qui seront investis dans des projets d’infrastructure dépolluantes et/ou qui permettront aux Etats-Unis de réduire son empreinte carbone.

Un investisseur rationnel cherchera à identifier les sociétés susceptibles de bénéficier de cette initiative politique majeure. Logiquement, les cours de bourse de ces entreprises devraient monter. 

À l’inverse, il aura peut-être aussi envi d’alléger son exposition aux sociétés opérant dans des secteurs polluants. Ces dernières sont à risque de voir s’alourdir la réglementation qui contraint leurs activités.

Et cela a pu se vérifier dans les faits ? Est-ce qu’on voit déjà les premiers signes tangibles de cette réallocation des placements dont vous parlez ?

Alors bien évidemment il s’agit d’une tendance de fond qui était déjà enclenchée. Il n’y a qu’à observer la montée fulgurante du prix de l’action Tesla pour s’en rendre compte. Mais la semaine dernière a clairement été bénéfique au secteur de la voiture électrique plus généralement. En un jour, Tesla s’est adjugé 1,3%, et les actions de Fisker et de Greenpower Motor ont respectivement pris 12 et 7,3 %.

Dans le domaine de l’énergie solaire, le fabricant de panneaux solaires First Solar a vu le cours de son action grimper de 5,2%.

Oui d’accord, je comprends la réaction du marché suite à cette série d’annonces. Mais pour bien comprendre, pour vous il s’agit bien d’une tendance de fond ?

Absolument. Parce qu’au-delà d’initiatives politiques, les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à se fixer des objectifs en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Aujourd’hui 90% des sociétés faisant partie du S&P 500 publient des rapports sur leurs efforts en la matière. Ce pourcentage n’était que de 20% en 2011. 

Plusieurs mastodontes comme Apple, Google, Coca-Cola, Unilever et Walmart sont d’ailleurs cosignataires d’une lettre ouverte par laquelle ils s’engagent, eux aussi, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50% par rapport à leurs niveaux de 2005, d’ici 2030.

Laurence Aubron - Marc Tempelman

Chaque semaine, nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux. Nous discutons avec lui de finance. 

Toutes les éditos de Marc Tempelman sont à retrouver juste ici

Image par Nattanan Kanchanaprat de Pixabay