La semainière de Quentin Dickinson

Aides financières et journées européennes

Aides financières et journées européennes

Alors, Quentin Dickinson, avez-vous passé une bonne semaine ?

Oui, merci, car dans le fracas des guerres, des secousses financières, et des soulèvements populaires ici ou là, il arrive que la grande actualité passe à côté d’informations qui, pourtant, engagent l’avenir de façon objectivement positive.

D’autres éléments glanés au fil de l’actualité de la semaine écoulée ?

Vous le savez, je ne suis pas un grand admirateur de l’invraisemblable multiplication des Journées européennes de ceci ou des Années européennes de cela – en gros, seul le calendrier chrétien fait davantage. Je voulais cependant signaler la Journée européenne de la biodiversité, avec la remise des tout premiers prix, remis vendredi à huit jeunes agriculteurs (dont un Français).

On n’a pas toutefois eu l’impression que cela a beaucoup inspiré les ministres de l’Agriculture, réunis lundi à Bruxelles sans aboutir à une quelconque décision majeure.

Vous êtes peut-être un peu dur avec les Années et Journées européennes, ça part d’un bon sentiment, non ?

Il n’est pas certain que ce soit avec de bons sentiments qu’on fasse de la bonne politique, les exemples contraires en sont nombreux – mais enfin, rien de personnel, rassurez-vous, toutefois je me suis toujours interrogé sur les résultats immédiats ou durables de ces obligatoires célébrations – enfin, pour me dédouaner, je vous signale que lundi, c’était la Journée européenne des langues (dans le cadre, vous alliez me le rappeler, de l’Année européenne de la Jeunesse)…

Et pour cette semaine, qu’avez-vous dans le viseur ?

On n’a pas vraiment le choix : les Vingt-sept sont enfermés dans une négociation interne entre faucons et colombes, s’agissant de serrer un peu plus la vis des sanctions contre Moscou. Le fossé est en effet large entre la Hongrie de Viktor Orbán, qui s’oppose à toute nouvelle sanction frappant l’énergie, et les trois pays baltes, qui prônent le gel de l’électricité nucléaire russe, l’interdiction de l’exportation vers la Russie de puces et d’unités centrales d’ordinateurs, ainsi que l’expulsion de la banque de Gazprom du système mondial de règlements Swift.

Et l’on doit aussi tenter de se mettre d’accord sur le plafonnement du tarif du pétrole russe avant la réunion extraordinaire des ministres de l’Énergie de l’Union Européenne vendredi.

Autre dominante pour ces prochains jours ?

Je m’en vais vous dire à peu près ce que je vous disais la semaine dernière : on va suivre les péripéties consécutives aux élections législatives de dimanche en Italie, sachant que la formation du gouvernement, en dépit de la nette victoire en sièges du groupe de trois partis de droite et d’extrême-droite, ne se fera pas en deux coups de cuiller à pot – et que le choix ultime est entre les mains du très modéré Président de la République italienne, Sergio Mattarella.

Entretien réalisé par Laurence Aubron