Le 24 octobre 2019 le corps du général Franco était exhumé du Valle de los Caídos, mausolée franquiste construit à la fin de la guerre civile par des milliers de prisonniers républicains. Cette exhumation était l’une des promesses du socialiste Pedro Sánchez, réélu cette année à la tête du gouvernement espagnol.
Cette exhumation, et les débats qui l’ont accompagnée, ont ravivé une opposition néo-franquiste en Espagne, comme en témoignent les scores électoraux du parti d’extrême droite VOX, devenu en peu de temps la troisième force politique au parlement.
Plus inquiétant encore, cette exhumation a suscité quelques remous au sein de l’armée. Le 31 juillet 2018, l’association des militaires espagnols publiait ainsi une longue lettre s’opposant au projet d’exhumation. Elle était signée par près de 200 officiers retraités, ayant appartenu au haut-commandement. Dans cette lettre, ils y prenaient « la défense de la figure militaire du Général Franco, aujourd’hui vilipendé ». Sa participation au coup d’État militaire qui le mena au pouvoir était alors présentée comme un acte de responsabilité d’un soldat fidèle à la nation espagnole, « agressée et assiégée par le communisme international ».
C’est dans ce contexte qu’il est apparu pertinent de dédier une émission de "Les voies de l'histoire" au franquisme, et plus particulièrement au rôle que jouèrent les militaires dans ce régime qui maintint sa domination sur l’Espagne pendant près de 40 ans.
Invitée : Pilar MARTINEZ VASSEUR, Professeure émérite à la Faculté de Langues et Civilisations Etrangères de l'Université de Nantes (CRINI)
Cette émission est animée par Bernard Michon, Maître de conférences en histoire moderne, et Nathan Rousselot, doctorant en histoire contemporaine à l'Université de Nantes (CRHIA).