Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine intéressons-nous aux travaux de la Commission européenne et notamment ses mesures de soutien à l’Ukraine. Depuis le 24 février et l’invasion du pays par les forces armées russes, l’exécutif européen a pris un certain nombre de sanctions à l’encontre de la Russie. Cette semaine les débats ont notamment fait rage au sujet d’un possible embargo sur le gaz russe.
Effectivement, la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen a proposé un embargo sur les produits pétroliers russes, qui devrait être mis en place progressivement jusqu’à la fin de l’année. Un embargo qui comporte des exemptions pour la Hongrie et la Slovaquie, qui sont très dépendantes du gaz russe et, qui sont dans le cas hongrois, rétifs à la mise en place de nouvelles sanctions.
Un embargo qui ferait suite à l’interdiction des importations de charbon russe en direction des Etats membres.
Oui, le 8 avril dernier, l’UE a d’ores et déjà interdit les importations de charbon en direction des Etats membres. Une décision majeure puisque la Russie fournit 45% du charbon utilisé par l’UE. En outre, les sanctions prévoient l’interdiction d’accès aux ports de l’Union pour les navires battant pavillon russe et la mise à jour de la liste des compagnies aériennes interdites dans l’Union européenne.
Du côté de l’Ukraine, la Commission a présenté jeudi dernier une série d’actions afin d’aider le pays à exporter ses produits agricoles.
En effet, avec l’intensification des combats à l’est du pays, les forces armées russes bloquent maintenant plusieurs ports ukrainiens de la Mer Noire, Une situation qui engendre des blocages dans les importations de céréales, qui ne peuvent rejoindre les pays de l’UE. Un responsable de l’alimentation de l’ONU a déclaré vendredi que près de 25 millions de tonnes de céréales étaient actuellement bloquées en Ukraine.
Quelles sont les actions proposées par la Commission ?
Eh bien Laura, l’exécutif européen souhaite créer des, je cite, “corridors de solidarité” pour permettre à l’Ukraine d’exporter ses céréales, mais aussi d’importer les biens dont elle a besoin. La commissaire aux transports, Adina Vălean, a déclaré à ce propos: "C'est un défi gigantesque. 20 millions de tonnes de céréales doivent quitter l'Ukraine en moins de trois mois, en utilisant les infrastructures de transport de l'Union européenne."
Les 9 et 10 mai dernier s’est tenue la sixième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour soutenir l’avenir de la Syrie et des pays de la région. Quel est l’objectif d’une telle conférence ?
Eh bien, le but de cette conférence organisée chaque année depuis 6 ans à Bruxelles, est de continuer à mobiliser la communauté internationale au sujet de la Syrie et des pays de la région. En guerre depuis 2011, la situation dans la région reste critique. C’est pourquoi, l’objectif cette année est de renouveler le soutien politique et financier de la communauté internationale aux voisin.es de la Syrie, notamment la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Egypte et l’Irak.
L’occasion pour la Commission européenne de rappeler son programme d’aide à la région.
Effectivement, l’UE s’est engagée au mois de mars 2021, à suivre un plan d’action “pour [soutenir] l’avenir de la Syrie et des pays de la région”. A ce sujet, un rapport à été publié à l’occasion de la conférence de lundi dernier. Ce dernier contrôle l’utilisation des contributions en direction de la Jordanie, du Liban, de la Turquie et de la Syrie notamment. L’éducation représente l’un des plus grands pôles de subvention dans la région.
Quels ont été les résultats des dernières éditions de cette conférence ?
Eh bien lors de la cinquième conférence de Bruxelles sur le sujet, la communauté internationale a promis 5,3 milliards d’euros pour aider la Syrie et les pays voisins qui accueillent le plus de réfugié.es syrien.nes. L’UE reste dans son ensemble le plus grand donateur avec l’octroi de 27,4 milliards d’euros d’aide humanitaire, au cours de ces six dernières années. Des fonds qui doivent contribuer à la stabilisation du pays et de la région.
Terminons ce journal en nous rendant à Tokyo. Jeudi dernier, les dirigeants européens dont la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, se sont entretenus avec leurs homologues japonais, lors d’un sommet inédit. Pour quelles raisons ?
Pour leur premier voyage conjoint en Asie, Charles Michel, le président du Conseil, et Ursula Von der Leyen, ont décidé d’éviter la Chine, pour se rendre directement au Japon. La Chine, qui représente, pourtant le premier partenaire commercial de l’UE dans la région. La raison de ce voyage pour la Commission est de mettre en avant le partenariat UE-Japon, qu’Ursula Von der Leyen considère comme “un rare exemple de partenariat entre démocraties partageant les mêmes idées dans la région indo-pacifique”.
L’occasion également de s’associer contre une menace commune : la Russie.
Effectivement, lors d’une conférence de presse, la présidente de la Commission a déclaré que la Russie représente désormais “la menace la plus directe pour l’ordre mondial”. Elle a également mis en garde contre la puissance chinoise, qui a choisi de s’allier au Kremlin. La cheffe de l’exécutif a salué les efforts du Japon, qui a été parmi les premiers pays à livrer du gaz naturel vers l’UE après l’invasion de l’Ukraine par le Russie. A cet égard, elle a remercié le Premier ministre Fumio Kishida pour cette décision, je cite, “admirable”.
Le sommet s’est conclu par la publication d’une déclaration conjointe réaffirmant l’importance du partenariat UE-Japon dans la région.
Oui, dans un contexte de renforcement des liens entre Pékin et Moscou, les dirigeants européens ont tenu à présenter le Japon comme le seul véritable partenaire dans la région indo-pacifique. Selon la présidente de l’exécutif : "Comme l'Union européenne, le Japon comprend ce qui est en jeu ici. Pas seulement l'avenir de l'Ukraine. Pas seulement l'avenir de l'Europe. Mais l'avenir d'un ordre mondial fondé sur des règles.”
Juliane Barboni - Laura Léger