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Across Europe, Violence Against Women Persists: What Needs to Change

© European Institute for Gender Equality Across Europe, Violence Against Women Persists: What Needs to Change
© European Institute for Gender Equality

*Please find French version below*

Gender-based violence remains one of the most widespread human rights violations in Europe, yet its true scale is still largely underestimated. Without reliable, comparable data across countries, it is difficult to measure the problem, develop effective policies, or provide meaningful protection to victims. The European Institute for Gender Equality (EIGE) is tackling this challenge. Cristina Fabré Rosell, Team Leader of EIGE’s Gender-Based Violence department, explains the stakes.

According to the latest EIGE data, one in three women in the EU has experienced physical or sexual violence in their lifetime. Rates vary widely between countries, shaped not only by legal frameworks but also by public awareness, police training, and the role of media. “When society openly discuss these issues, women are more likely to report violence”, Fabré Rosell notes.

Femicides remain a critical concern. Better data collection has made visible crimes that were previously hidden in broader homicide statistics. Preventing these killings requires targeted measures: early identification of at-risk situations, prompt intervention, thorough investigations, and enhanced support for victims.

Online violence is also on the rise. Cyberharassment, digital threats, and manipulation can have psychological effects as severe as offline violence. Current legislation and support systems are still struggling to keep up, although the EU’s Digital Services Act provides an initial framework.

Challenges remain: inconsistent legal definitions, data gaps, and insufficient training for law enforcement and the judiciary. The new EU directive on combating violence against women, which promotes consent-based definitions of sexual assault, will be pivotal in harmonizing responses across member states.

At the end of 2025, the updated Gender Equality Index will provide a comparable picture of the situation across Europe, offering essential insights to improve prevention, training, and victim protection.


Alors que les violences basées sur le genre restent l’une des violations des droits humains les plus répandues en Europe, leur réalité demeure largement sous-estimée. Sans données comparables entre pays, il est difficile d’évaluer l’ampleur du phénomène, de concevoir des politiques efficaces ou de protéger les victimes. L’Institut européen pour l’égalité de genre (EIGE) travaille précisément sur ce défi. Cristina Fabré Rosell, responsable du département « violences basées sur le genre », nous en explique les enjeux.

Selon les dernières données de l’EIGE, une femme sur trois dans l’Union européenne a déjà subi des violences physiques ou sexuelles. Les écarts entre États membres restent importants, expliqués par les lois en vigueur, la sensibilisation du public, la formation des forces de l’ordre et le rôle des médias: « Quand une société débat ouvertement de ces sujets, les femmes signalent davantage les violences », souligne-t-elle.

Concernant les féminicides, l’amélioration des méthodes d’enregistrement a rendu visibles des crimes longtemps invisibilisés. Lutter contre ces violences nécessite des politiques spécifiques : identification des situations à risque, interventions précoces, enquêtes adaptées et soutien renforcé aux victimes.

Un autre front se dessine : les violences en ligne. Cyberharcèlement, menaces, manipulation affective numérique… « Les impacts psychologiques peuvent être aussi graves que les violences hors ligne », rappelle Cristina Fabré Rosell. Les services d’aide et les législations nationales restent encore insuffisants, même si le Digital Services Act constitue un premier cadre.

Enfin, des obstacles persistent : définitions juridiques incohérentes, manque de données régulières et formation insuffisante des policiers et magistrats. La nouvelle directive européenne sur la lutte contre les violences envers les femmes, en promouvant notamment la définition du viol fondée sur le consentement, sera déterminante.

À la fin de l’année, la mise à jour du Gender Equality Index fournira des données comparables à l’échelle européenne, essentielles pour mieux prévenir, former et protéger.

Une interview de Dara O'Carroll.