Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.
Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Et comme chaque mercredi, nous discutons de finance. Marc, quel est le sujet du jour ?
Alors que le débat sur les acquis sociaux fait rage, et que de plus en plus de Français s'inquiètent pour leur retraite, je pensais qu’il était bon de revenir sur un dispositif d’épargne spécifiquement conçu pour nous encourager à mettre de côté pour nos vieux jours.
J’imagine que vous voulez nous parler du Plan Épargne Retraite, ou PER, n’est-ce pas ? Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit exactement ?
Bien sûr ! Le PER, c’est le produit phare lancé en 2019 dans le cadre de la loi Pacte. Son objectif ? Permettre à chacun d’épargner sur le long terme pour compléter ses revenus à la retraite. Il remplace et simplifie les anciens dispositifs comme le PERP, le Madelin ou encore le Perco. Aujourd’hui, le PER compte déjà plus de 10 millions de souscripteurs en France, et l’encours total dépasse les 100 milliards d’euros fin 2024.
Mais quel est l’intérêt pour un épargnant d’ouvrir un PER par rapport à d’autres produits d’épargne ?
Le principal avantage, c’est la combinaison entre flexibilité et avantage fiscal. Vous versez ce que vous voulez, quand vous le voulez, et ces versements sont déductibles du revenu imposable, dans certaines limites. C’est donc un vrai levier d’optimisation de sa fiscalité aujourd’hui, tout en se constituant une épargne retraite solide.
Au moment de la retraite, vous pouvez récupérer l’argent en capital, en rente viagère, ou même panacher les deux, selon votre besoin.
Et le capital est bloqué jusqu’à la retraite ?
En principe oui, et c’est un facteur clé a bien avoir en tête lorsqu’on souscrit à un PER mais avec des exceptions ! La sortie anticipée est possible en cas d’achat de la résidence principale, ou en cas d’accidents de la vie, comme l’invalidité, le décès du conjoint, ou la fin de droits chômage, par exemple.
Comment les sommes placées sur un PER sont-elles gérées ? Peut-on faire n’importe quel investissement soi-même ou encore se faire aider par des gestionnaires ?
Par défaut, le PER propose une gestion pilotée « à horizon » : quand vous êtes loin de la retraite, votre épargne est placée sur des supports dynamiques comme des fonds actions par exemple. Puis on sécurise progressivement vers des placements plus prudents à l’approche de la retraite. Les épargnants plus aguerris peuvent aussi choisir la gestion libre, et piloter eux-mêmes la répartition entre différentes classes d’actifs, selon leurs convictions et le goût pour le risque.
Cela semble un peu magique. Quels sont les inconvénients ou les points de vigilance à garder en tête ?
Comme nous l’avons évoqué il y a quelques instants, il ne faut pas oublier le blocage des fonds jusqu’à la retraite. Ensuite, si la fiscalité au versement est très avantageuse, le capital versé et les gains seront bien fiscalisés à la sortie, en fonction de la façon dont vous récupérez votre épargne. Enfin, comme tout produit d’investissement, le rendement n’est pas garanti, sauf pour la part placée sur le fonds euros.
Un dernier point d’attention. Comme il s’agit d’une solution d’épargne de plus en plus populaire, de plus en plus de fournisseurs en proposent. Il est donc essentiel de comparer les offres, de s’informer sur les frais, et d’adapter la gestion à son horizon de retraite et à son appétence au risque.
Le mot de la fin ?
Le PER est aujourd’hui l’instrument le plus complet, simple et attractif pour préparer sa retraite, tout en offrant, via la déduction fiscale, un coup de pouce immédiat au pouvoir d’épargne des Français. Mais il doit être choisi avec soin, et ajusté régulièrement en fonction de ses objectifs et de l’évolution de sa carrière.
Un entretien réalisé par Laurent Pététin.