L'éco de Marc Tempelman

Les FinTech - L'éco de Marc Tempelman

Les FinTech  - L'éco de Marc Tempelman

Nous accueillons Marc Tempelman, le co-fondateur de la plateforme d’épargne mobile Cashbee. Nous parlons toutes les semaines de finance. 

Si j’ai bien compris, on va parler aujourd’hui des fintechs, ces jeunes entreprises qui changent le monde de la finance, grâce à leurs technologies. Un monde que vous connaissez bien car Cashbee en est une n’est-ce pas ?

Oui, je pensais qu’il pouvait être intéressant de parler de fintechs - sans parler nécessairement de Cashbee – dans la mesure où le sujet est en vogue ces temps-ci. Le terme FinTech est une contraction des mots Finance et Technologie et désigne ces start-ups qui s’implantent dans le paysage bancaire et assurantiel et qui changent profondément notre rapport quotidien avec la finance.

Pourriez-vous nous donner quelques exemples de FinTechs françaises. Quelles sont les plus connues ?

Elles sont nombreuses, mais ce qui me semble intéressant, c’est la diversité de leurs activités. Ainsi, la fintech Alan propose une solution d’assurance santé pour les indépendants et les PME. La société n’a que 5 ans d’existence, mais génère déjà un chiffre d’affaires qui dépasse les 100 millions d’euros. Elle vient d’être valorisée à 1,4 milliards d’euros. On peut aussi citer Lydia, l’appli qui à ses débuts aidait les étudiants à se faire des paiements entre eux, mais qui assiste aujourd’hui plus de 5 millions d’Européens à effectuer des opérations financières de toutes sortes. Qonto et Shine sont deux néo-banques qui ciblent spécifiquement les TPE et PME, PixPay est une néobanque pour adolescents alors que Swile révolutionne l’univers du ticket-restaurant. 

Et puis Cashbee, qui innove dans le domaine de l’épargne. Les domaines d’activité de ces FinTechs sont effectivement très différents. Qu’est-ce qui les réunit ?

Il me semble que trois caractéristiques sont systématiquement présentes. 

Premièrement, l’envie de radicalement changer un aspect précis de la finance, au moins au départ. À ses débuts, Revolut s’attaquait au change. Ses fondateurs estimaient que les banques traditionnelles facturaient beaucoup trop, un service qui par ailleurs pouvait devenir beaucoup plus simple à effectuer depuis son smartphone. 

Deuxièmement, d’atteindre cet objectif grâce à la technologie. Comme pour de nombreux autres secteurs, la tech stimule et permet de nombreuses innovations. La reconnaissance faciale, l’exécution d’opérations via smartphone, et la signature électronique sont des techniques récentes que les FinTechs adoptent vite et exploitent au maximum. Il n’est pas rare que la moitié ou plus des effectifs d’une fintech soient des développeurs informatiques. 

Et enfin, d’utiliser cette technologie pour améliorer significativement l’expérience des utilisateurs et faciliter la vie des consommateurs. On peut penser à l’évolution du paiement par chèque, qui est passé à la carte bleue, et maintenant le sans contact. Ou à la souscription d’un contrat assurance vie, pour laquelle nous devions nous déplacer dans une agence il y encore quelques années, que nous pouvons compléter depuis notre ordinateur, et depuis peu, même depuis notre smartphone.

Tout ça vaut aussi pour toute autre forme de start-up technologique n’est-ce pas ?

Oui, dans une certaine mesure. Mais ce qui distingue les FinTechs des autres, c’est qu’elles opèrent dans le domaine de la finance, et qu’elles doivent donc tenir compte de réglementations spécifiques, très strictes.

Les néo-banques, comme N26, Revolut ou, en France, Memo Bank, opèrent avec des licences bancaires, et sont supervisés par les banques centrales de leurs pays d’origine. Ce qui les oblige à avoir des systèmes de contrôle et de gestion des risques très poussés, et de respecter à la lettre les réglementations en termes de lutte contre le blanchiment d’argent. Au risque de se voir imposer des sanctions financières ou pire en cas de manquements.

Les FinTechs vont-elles peu à peu remplacer les acteurs traditionnels, les très grandes banques et sociétés d’assurance ?

C’est la question à plusieurs milliards d’euros, mais je ne pense pas. Tout d’abord parce que les grands acteurs traditionnels ont énormément de cartes à jouer, et défendent leurs parts de marché avec beaucoup d’énergie. Si elles sont souvent perçues comme étant moins agiles que les FinTechs, elles sont tout à fait capables d’innover aussi. Il suffit d’observer le succès de Boursorama, la filiale de la Société Générale. Ou de constater que la néobanque Ma French Bank, filiale de la Banque Postale, a su convaincre plusieurs centaines de milliers de Français de devenir client en quelques années seulement.

Ensuite, elles disposent du capital pour acquérir les FinTechs qui réussissent dans un domaine où le grand acteur souhaite aller. Ainsi, BNPParibas a acheté Compte Nickel et la Société Générale a pris le contrôle de Shine.

Enfin, FinTechs et grands groupes financiers peuvent collaborer, plutôt que de se faire concurrence. Ainsi, Cashbee distribue les produits d’épargne de My Money Bank et de Generali par exemple.

Laurence Aubron - Marc Tempelman

Chaque semaine, nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux. Nous discutons avec lui de finance. 

Toutes les éditos de Marc Tempelman sont à retrouver juste ici

Image par Burak Kebapci de Pixels