Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.
Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Nous discutons toutes les semaines de finance. Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ?
Bonjour. 2024 est une année riche en élections politiques, avec notamment les élections présidentielles aux États-Unis en novembre. Selon le candidat qui sera élu, certains secteurs de l’économie américaine seront favorisés. D’autres pourraient souffrir. Je vous propose donc de nous pencher sur ces élections du point de vue financier. Comment un investisseur peut-il essayer de profiter de l’issue de ce scrutin.
Il s’agit d’abord de bien comprendre les programmes économiques que les deux candidats proposent, n’est-ce pas ?
Oui tout à fait. Le point de départ sont les agendas politiques de Joe Biden, l’actuel président et le candidat des démocrates, d’une part, et celui de Donald Trump, le candidat républicain, d’autre part. Ces programmes sont relativement similaires car ils sont tous deux relativement protectionnistes et bâtit sur des déficits budgétaires qui resteraient gigantesques.
Oui, mais c’est sur les différences clés entre leurs programmes que j’imagine que les investisseurs se positionneront.
Exact. Trump insiste sur le fait qu’il exigera que les Européens paient pour leur propre défense. Par ailleurs, il renversera totalement les efforts déployés par Biden pour investir massivement dans les énergies renouvelables. Trump soutiendra les énergies fossiles. Si Biden était réélu, il ne renouvellerait pas les réductions fiscales de son prédécesseur et les relations avec le Mexique seraient sans doute plus chaleureuses.
Alors une fois qu’on sait cela, comment se positionner sur les marchés financiers ?
Selon le candidat élu, certaines entreprises profiteraient des politiques économiques qui seraient adoptées. D’autres en souffriraient.
Prenons le scénario d’une victoire du candidat républicain Trump. Des dépenses militaires en hausse favoriseraient les entreprises européennes dans le domaine de la défense. Et si Trump renverse les efforts de Biden en matière d’énergie verte, les fabricants de panneaux solaires et de voitures électriques souffriraient. Inversement, les exploitants de mines de charbon en profiteraient.
Mais pour profiter de ces mouvements probables des cours de bourse, il faut se positionner en amont des élections n’est-ce pas ? C’est-à-dire qu’il faut parier sur le probable vainqueur.
En effet. Le monde de la finance étant très inventif, il y a d’ailleurs des intermédiaires qui ont constitué des portefeuilles types, constitués de valeurs qui bénéficieraient en cas de victoire d’un des candidats.
Peut-on éviter d’être impacté par le résultat des élections ? Autrement dit, si on n’a aucune conviction sur le probable gagnant, un investisseur peut-il protéger ses investissements contre l’impact d’un vote politique ?
Dans le passé, on y parvenait en détenant des portefeuilles de placements très diversifiés. À l’annonce des résultats, certaines valeurs souffraient, mais cette baisse était compensée par la hausse d’autres valeurs au sein du même portefeuille. Mais c’est devenu de plus en plus complexe. Il suffit de regarder ce qu’il s’est passé au Royaume-Uni lorsque Madame Liz Truss fut élue en 2022. En adoptant une politique fiscale totalement irréaliste, son gouvernement a causé l’effondrement de l’ensemble des marchés financiers britanniques en quelques semaines. Difficile, voire impossible de se mettre à l’abri de cette décision politique.
Et puis il est aussi devenu de plus en plus complexe de prédire l’effet que certaines mesures politiques pourraient avoir sur les marchés. Prenons un exemple. Si Trump est élu, il a menacé de remplacer l’actuel président de la Federal Reserve, Jerome Powell. Impossible de savoir si - en conséquence de cette décision - les taux d’intérêts baisseraient, en anticipation d’une politique monétaire beaucoup plus accommodante. Ou qu’ils monteraient, comme ce fut le cas au Royaume-Uni, en réaction à une mesure perçue comme étant ultra-risquée et téméraire.