Chaque semaine, François Delay, Clémence Villefranche et Mathilde Vrignaud de La case des Pins nous présentent un livre de leur sélection.
Cette semaine, Mathilde Vrignaud vous présente René.e au bois dormants, une BD de Elene Usdin, parue aux éditions Sarbacane.
Quelle claque ! Non mais vraiment ! Au départ je me suis demandée dans quel monde j'avais atterri. On suit un petit être humain appelé René.e, pas très à l'aise dans sa vie, hypersensible, qui déborde d'une imagination folle. Mais, à mons avis, ce petit René.e en a gros sur la patate.
Le décor, au départ, réel : René.e vit avec sa mère en appartement où ça ne respire pas la joie, pout tout d'un coup dégringoler dans un univers fantasmagorique complètement déroutant voire terrifiant. Nous allons alterner entre rêve et réalité, un peu comme quand Alice tombe dans le terrier, car ici aussi René.e va se métamorphoser et partir à la recherche de son lapin Sucre Doux.
Mais si on va plus loin, on s'aperçoit que ce petit gamin est à la recherche de ses origines. Le récit, tantôt cruel tantôt magnifique, raconte une histoire non dénuée d'un sens historico-tragique. C'est bien la quête des origines, la fameuse ! Et à travers cela, les mythes fondateurs des peuples autochtones canadiens. Vous y croiserez : Isba la cannibale, un ogre mangeur de lumière, de petites créatures toutes douces sans mémoire.
Dans cet univers merveilleux, Elene Usdin évoque avec une poésie folle la tragédie des familles amérindiennes, en évoquant en filigrane les rafles des enfants organisées par la gouvernement dans les années 1960. Traumatisant à jamais les individus canadiens. Quelle claque pour cette BD OVNI qui s'intitule René.e au bois dormants.
Mathilde Vrignaud
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