Yvan Bourgnon est un navigateur qui a sillonné les mers du globe. Nous l'avons retrouvé sur la page de Saint-Brevin, près de Nantes, où il était de passage. Nous avons parlé avec lui de la pollution des océans par le plastique et des projets qu'il porte avec The SeaCleaners.
Une association qu'il a fondé pour tenter de répondre à cette problématique. SeaCleaners est une association qui a cinq ans et qui et devenue la plus grande association française sur la protection des océans du territoire. C'est 33 salariés, 1 500 bénévoles implantées en Allemagne, en Belgique, en Suisse ou en Espagne.
Quand j'étais petit, j'ai eu la chance - mais aussi la malchance - de voir des océans propres quand je naviguais avec mes parents. 33 ans après, lorsque je reviens sur les mêmes eaux, je fais un tour du monde avec mon catamaran en 2014, je fais face à une pollution visible.
Le long des côtes du Sri Lanka, des Maldives ou de l'Indonésie, j'ai navigué dans des océans de plastique. Il y en a partout, qui flottent, qui coulent ... C'est comme cela que j'ai été choqué et à mon retour, en 2015, j'ai décidé de lancer l'association The SeaCleaners pour pour se battre pour la protection des océans.
Yvan Bourgnon
Parler d'océans de plastique, c'est parler de 10 million de tonnes de plastique qui finissent dans nos océans par an, une masse qui sera multipliée par trois en 2060, et par dix en 2100. C'est 1 500 espèces impactées, plus d'un million cinq cent mille animaux marins et oiseaux qui meurent chaque année, c'est la toxicité de ces plastiques qui se libèrent dans la mer et qui impactent autant les animaux que les humains. Nous sommes alors en train de sacrifier le principal puis de carbone notre planète.
En Europe, il faut se montrer exemplaire. Encore 50 000 tonnes de plastiques partent dans les océans au bord des côtes françaises chaque année. Il faut par exemple se sentir concernés, nous européens, lorsque l'on achète des objets qui proviennent de l'autre bout du monde qui génèrent des déchets.
On a été capable de débloquer 3 000 milliards d'euros pour sauver des millions de vie durant cette crise sanitaire, c'était une bonne chose. On doit être capable de sortir les mêmes sommes pour sauver l'humanité de ces désastres écologiques qui nous attendent comme la pollution des océans et le réchauffement climatique.
Yvan Bourgnon
SeaCleaners va construire des bateaux qui vont permettre de collecter les déchets plastiques. C'est le projet Manta. Un bateau-usine unique en son genre, de 56 mètres de long et 23 mètres de large, qui aura pour mission de collecter, traiter et valoriser les macrodéchets plastiques en grande quantité, dans les zones de fortes concentrations que sont les embouchures des grands fleuves, les estuaires et le long des côtes.
Yvan Bourgnon au micro de Thomas Rocher.