En quête d'Europe
La Politique Européenne d'Emmanuel Macron
Les marcheurs ont commencé une grande marche pour l’Europe à travers toute à France depuis la fin du mois de mars. Comme on l’a constaté pendant les élections, Emmanuel Macron est un européen convaincu. Au sein du programme du candidat, l’Union Européen prenait une grande place ce qui lui a permis de gagner une part de l’électorat pro européen, créneau sur lequel peu de candidat se sont positionnés.
Les propositions du candidat Emmanuel Macron
Durant la campagne électorale, le candidat Emmanuel Macron a énoncé son projet pour l'Union Européenne. Parmi ces propositions on pouvait retrouver, la volonté de créer un budget de la zone euro voté par un Parlement de la zone euro et exécuté par un ministre de l’Économie et des Finances de la zone euro, le souhait de lutter contre les arrangements fiscaux entre États et entreprises multinationales avec la création d’un Buy European Act, la généralisation d’Erasmus son extension aux apprentis, la création d’un Fonds européen de défense qui financera des équipements militaires communs ainsi qu'un Quartier Général européen permanent, la création d’un marché unique du numérique en Europe mais également la création d'un marché unique de l’énergie en Europe avec la fixation planché d’un prix carbone.
Quand est-il de la méthode mise en place
pour mener à bien ces réformes ?
Emmanuel Macron a présenté sa vision européenne devant la jeunesse à la Sorbonne en début septembre et si sa vision n’a pas encore séduit tous les Européens, elle a au moins le mérite d’exister dans une Europe à courte vue, jusqu’ici occupée à gérer les crises successives. Après une victoire symbolique sur les travailleurs détachés, le Président de la République souhaite rapidement mettre en place une taxe sur le numérique, un partenariat avec la Chine et bien sûr réformer la zone euro. Lors de son discours à La Sorbonne, le Président a alors réaffirmé cette volonté d’une refonte de l’Europe qui ne sera possible que par une alliance des pays membres. Emmanuel Macron propose, selon les observateurs, une politique européenne volontariste et ambitieuse. Il semble souhaiter reproduire, à l’échelon du continent, le big-bang politique qui lui a réussi en France l’année dernière. Cependant, Emmanuel Macron se retrouve confronté aux lourdeurs d’une machinerie européenne très complexe alors que les dirigeants des autres pays européens sont accaparés par leurs préoccupations nationales. Les élections européennes approchant (26 mai 2019 en France), la question de la place du parti présidentielle au sein de Parlement européen se pose. Alors que jusque- là "En Marche" n’avait pas d’assise à Strasbourg mais plutôt des sympathies, on voit émerge progressivement, au sein du Parlement européen, un mouvement soutenant Emmanuel Macron. Ce mouvement, "Refondation européenne" compte déjà 70 membres venus de 21 pays différents, aux dires de son initiateur, Gilles Pargneaux, député européen pourtant proche de Martine Aubry. Pour tenter de décrypter la politique européenne du Président Emmanuel Macron, nous avons eu le plaisir d’accueillir Yann Lardic, membre du Mouvement Européen 44, une association qui regroupe, au-delà de leur appartenance politique, les hommes, les femmes et les associations qui souhaitent s'engager en faveur de la construction européenne dans une perspective fédérale. Jean-Marc Ferry, titulaire de la Chaire de Philosophie de l’Europe de l’Université de Nantes à la Maison des Sciences de l’Hommes de Nantes et également professeur honoraire en Science politique et Philosophie morale à l’Université libre de Bruxelles. En plus de ses nombreuses casquettes, il est également membre du comité de pilotage du Groupe Spinelli prônant un dépassement de l'État national.Samuel Blaise et Camélia Croyal