L'Europe c'est du sport

Les réseaux européens et internationaux pour l’inclusion des réfugiés - L'Europe c'est du sport #3

Les réseaux européens et internationaux pour l’inclusion des réfugiés - L'Europe c'est du sport #3

Chaque jeudi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !

Lors des deux précédentes chroniques, nous avons parlé de la situation politique sur la question de l’inclusion des réfugiés par le sport, puis du projet FIRE que vous portez à Sport et Citoyenneté. Et cette semaine, vous vouliez parler des réseaux européens actifs sur ce sujet. Mais que sont ces réseaux ? 

Nous commençons par une question difficile, mais très intéressante. Les réseaux européens, on en entend beaucoup parler, mais c’est autre chose de les définir. Un réseau européen, c’est une réunion d’acteurs différents qui souhaitent travailler sur un sujet, porter des solutions communes et faire entendre leur voix auprès des institutions européennes. Il y a en a de plusieurs types, ceux qui sont financés, ceux qui sont plus informels, ceux qui se créent en réponse à des projets, ceux qui se développent en réaction à une initiative politique, ceux qui acceptent des membres, ceux qui travaillent en vase clos. Autant de réseaux que d’organisation et que de sujet donc.


De façon concrète, si un acteur français, tel que nous, allons voir la Commission européenne pour parler de l’inclusion des réfugiées, nous sommes très bien reçus, la discussion sera animée, et intéressante. Mais s’agissant des suites, il est difficile de matérialiser ces discussions. A l’inverse, si par exemple un groupe de 20 organisations, d’une dizaine (ou douzaine) de pays (différents), et qui développent tous des solutions sur le terrain pour aider les réfugiés à s’intégrer dans les communautés locales, à différents niveaux, fait la même démarche, l’attention de la Commission ne sera pas la même. On retient tout de suite l’attention. 

D’accord, je vois mieux. Et existe-t-il des réseaux dans le domaine de l’inclusion des réfugiés par le sport ? 

Et bien oui, et comme évoqué juste avant, de différentes formes. Et peut-être que des exemples seront plus parlants. 

D’un point de vue institutionnel, nous avons la Fondation olympique pour les réfugiés, créée à l’initiative du Comité International Olympique et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Elle a été initiée pour poursuivre les efforts déployés par l'ensemble du Mouvement olympique ces dernières années, et soutenir les réfugiés du monde entier. Ils ont alors créé la « Coalition sportive pour les réfugiées », avec plus de 80 partenaires, pour promouvoir : 

  • L’accès des réfugiées aux infrastructures et activités sportives, sans discrimination
  • L’accès des réfugiées aux événements et compétitions sportives

Et un autre réseau, la plateforme IRTS, qui veut dire « Intégration des réfugiés par le sport » et qui est née d’un financement de la Commission européenne, appelé « action pilote dans le domaine du sport », qui a fait de l’inclusion des réfugiées une priorité. Composé de 9 partenaires (dont Sport et Citoyenneté) et d’une trentaine de partie prenantes, elle a pour objectif de développer des solutions innovantes pour l’inclusion des réfugiées et de promouvoir ces solutions au niveau européen. 

De beaux objectifs ! Mais comment cela se passe en pratique, cette plateforme IRTS ? 

C’est effectivement la partie la plus intéressante. Je me suis rendue à la première réunion physique de ce réseau, en tant que partenaire, et ça a été une des réunions les plus riches que j’ai pu faire. 

Parce que les actions qu’ils développent sont très intéressantes, mais encore plus, utiles :

  • Des sessions de formation en ligne
  • Du mentoring, où des organisations spécialistes viennent former des organisations plus jeunes, moins expérimentées, pour les aider à monter leur activité et conduire les initiatives
  • Des prix, remis à des acteurs de terrain, qui accompagnent les réfugiés au jour le jour. 
  • L’organisation d’événements pour réunir les membres du réseau et initier encore plus d’activités.

Donc, pour conclure, les réseaux européens sont des catalyseurs de compétences, d’idées et de bonne volonté. Et s’agissant de la question de l’inclusion des réfugiées par le sport, ce sont, croyez-moi, un réservoir d’inspiration et de foi restaurée dans l’humanité. 

Rodolphe Doité au micro de Laurence Aubron